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  • © 2017 AFP | Crée le 27.02.2017 à 18h16 | Mis à jour le 27.02.2017 à 18h20
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    Des visiteurs au Salon de l'Agriculture le 25 février 2017 à Paris GEOFFROY VAN DER HASSELT-AFP

    "C'est trop tôt pour m'installer. Il faudrait que je puisse apporter quelque chose de plus aux terres de mon père": comme Nicolas Kermarec, de plus en plus d'agriculteurs retardent leur installation pour pouvoir affronter un monde plus complexe.

    "A 20 ans, prendre un prêt quand tu vois le prix du lait, tu t'y vois, toi ?", l'interroge, un brin ironique, son camarade du lycée Kernilien de Guingamp, Clément Roland, âgé comme lui de 19 ans, dans les allées du Salon de l'agriculture.

    "Dans la région où j'exerce, la grande préoccupation des jeunes d'aujourd'hui touche aux perspectives d'avenir sur le plan économique", explique à l'AFP Marc Janvier, chef d'établissement du lycée Pommerit, en Bretagne. M. Janvier est également secrétaire général de l'UNEAP, une des branches de l'enseignement privé, qui représente près des trois quarts des établissements agricoles.

    "On vient de traverser une grande période de déprime économique, avec des prix tirés vers le bas en permanence", souligne-t-il.

    Face à cet environnement difficile, et à un métier toujours plus pointu techniquement, l'âge moyen d'installation des agriculteurs a connu une courbe ascendante ces dernières années.

    "L'âge moyen de l'installation est de 28 ans aujourd'hui", indique Pierre-Marie Vouillot, responsable du dossier installation au syndicat des Jeunes agriculteurs. Selon lui, "la plupart des jeunes ne s'installent pas directement après l'école".

    Pour M. Janvier, cette évolution est liée au fait que l'installation en agriculture représente aujourd'hui "une prise de risques", avec des capitaux engagés importants, qui entraîne le besoin d'une "maturité éprouvée".

    L'âge d'installation des jeunes tend à reculer car ils sont de plus en plus nombreux à s'installer "hors cadre familial" et ne sont donc pas fils ou filles d'agriculteurs mais souvent des personnes qui se reconvertissent, selon M. Vouillot. Cette catégorie représente "plus d'un tiers des jeunes qui s'installent".

    - Stratèges en herbe -

    Au total, l'enseignement agricole, second système éducatif français, rassemble plus de 465.000 élèves, étudiants, apprentis et stagiaires de formation continue. Il délivre des diplômes allant du CAP au doctorat, en passant par les diplômes d'ingénieur, ou de vétérinaire.

    Et le niveau d'études moyen tend à s'élever, de l'avis de nombreux observateurs.

    Depuis une vingtaine d'années, le niveau requis pour être autorisé à lancer sa propre exploitation est le niveau 4, ou bac professionnel, qui se fait sur trois ans, mais de plus en plus d'agriculteurs présentent un diplôme de niveau 3 (BTS), voire au-delà.

    "En 2016, 27% de nos stagiaires sortaient d'écoles d'ingénieurs, contre 18% en 2013", témoigne Béatrice Dingli, directrice générale de Vivéa, organisme de formation continue agricole, présente sur le salon.

    Auparavant, "les ingénieurs agronomes partaient dans les banques, les assurances", témoigne-t-elle.

    "C'est plutôt très encourageant pour la profession", se réjouit-elle: "il faut être un vrai gestionnaire, et stratège, aujourd'hui, pour être à la tête d'une exploitation agricole", un métier très complexe".

    Et de citer, outre les aléas climatiques, les aléas économiques, voire géopolitiques.

    Mais malgré toutes ces incertitudes et en dépit de deux années de crise terribles pour le secteur, la relève est bien présente: les effectifs d'élèves ont augmenté de 0,4% lors de la dernière rentrée scolaire.

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