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  • © 2017 AFP | Crée le 19.02.2017 à 22h37 | Mis à jour le 19.02.2017 à 22h40
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    Un artisan fabrique de la vaisselle dans une fabrique de la marque Emma Bridgewater à Stoke-On-Trent en Angleterre, le 14 février 2017 OLI SCARFF-AFP

    Sur l'ancien site de céramiques Spode, installé depuis le XVIIIe siècle à Stoke-on-Trent, de jeunes artisans potiers comme Emma Price essaient de redynamiser une activité autrefois très puissante dans le sillage de marques comme Wedgwood.

    Le site de quatre hectares, planté au cœur de cette ville de 250.000 habitants au centre de l'Angleterre, mondialement connu pour ses céramiques, est devenu un vivier de start-up attirant de nouvelles générations d'artisans.

    "C'est un véritable privilège d'être ici", assure à l'AFP Emma Price, en salopette bleue tachée de plâtre, et qui travaille à mouler un bol.

    "Cela me donne l'opportunité de faire mes propres créations et d'assouvir ma passion", explique la jeune créatrice de 22 ans.

    "Beaucoup de gens ont commencé à s'éloigner des productions en série et veulent faire du sur mesure", ajoute-t-elle.

    Les marques de la ville -Wedgwood, Royal Doulton and Spode- sont réputées pour leur porcelaine fine.

    Posée sur une colline d'argile dans les Midlands, Stoke est devenue le centre mondial de la production de poteries vers 1800. L'activité a longtemps prospéré avant de subir un net déclin.

    Aujourd'hui, moins de 10.000 personnes travaillent encore dans le secteur alors qu'il y en avait 80.000 à son apogée au début du XXe siècle.

    Au cours des 20 dernières années, les usines ont fermé les unes après les autres à mesure qu'elles étaient délocalisées en Asie.

    Cependant, la jeune génération tente de faire revivre ces espaces industriels où les compétences existent toujours, tout comme le label "Made in Stoke-on-Trent".

    Sur l'ancien site des poteries Spode, fondées en 1767, plusieurs dizaines d'artisans ont ainsi élu domicile dans d'anciens bâtiments abandonnés.

    - 'Possibilités infinies' -

    Le China Hall, jadis remplis de machines et de travailleurs, tient toujours debout, vide et majestueux, tel une cathédrale.

    Jo Ayre, une céramiste de 34 ans, œuvre juste à côté dans un lieu qu'on appelait l'Allée des Scorpions, en hommage à la férocité des femmes y travaillant.

    "On trouve ici tellement d'espaces, de personnes très calées en céramique: les possibilités paraissent infinies", explique Ayre, revenue à Stoke en 2015 après avoir étudié au Royal College of Art à Londres

    Outre ses propres créations, elle donne des cours pour adultes, curieux d'en savoir plus sur ce qui a fait la réputation de leur ville.

    "Il est probable qu'un de mes ancêtres a travaillé ici ou dans un autre atelier", raconte l'un des élèves, Craig Urwin, un barbier de 36 ans, "fasciné" par la possibilité de plonger à son tour les mains dans l'argile.

    Laura Cohen, directrice de la "British Ceramic Confederation trade association" confirme que l'industrie de la céramique a le vent en poupe et que les emplois sont de retour.

    "Les entreprises qui ont survécu l'ont fait en réussissant vraiment à développer des produits de grande qualité", dit-elle à l'AFP.

    "Le retour des artisans potiers à Stoke a fait revenir l'expertise et l'expérience", souligne Steph Woodhouse, porte-parole d'Emma Bridgewater, une des marques les plus établies qui a racheté en 1996 une ancienne usine de l'ère victorienne.

    Environ 250 personnes y travaillent aujourd'hui pour une production hebdomadaire de 32.000 céramiques fabriquées et décorées à la main, dont une partie est exportée.

    "L’industrie minière est partie, l'acier aussi. C'est tout ce qui reste", commente John Buckley, 59 ans, qui travaille dans la céramique depuis ses seize ans. "Je suis surpris que ça continue, que ça revienne. Mais je suis fier d'en faire partie", ajoute-t-il.

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