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  • © 2017 AFP | Crée le 21.04.2017 à 06h12 | Mis à jour le 21.04.2017 à 06h59
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    Un combattant du Hezbollah à la frontière libano-israélienne, le 20 avril 2017 près de Naqura JOSEPH EID-AFP

    Le mouvement chiite libanais Hezbollah a voulu montrer jeudi qu'Israël érigeait des positions militaires à la frontière en vue d'une nouvelle guerre, soutenant que son ennemi juré "a peur".

    Lors d'un voyage de presse plutôt inhabituel tant cette puissante organisation a le goût du secret concernant ses activités militaires, elle a invité des dizaines de journalistes à se rendre sur la ligne de démarcation entre Israël et le Liban, qui fut en 2006 le théâtre d'une bataille dévastatrice et meurtrière.

    "Cette tournée a été organisée pour montrer les mesures défensives qu'est en train de prendre l'ennemi", a expliqué le porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif, juché sur une colline le long de la "Ligne Bleue", la ligne de cessez-le-feu entre les deux voisins.

    En tenue de camouflage et portant des lunettes de soleil, un commandant militaire du Hezbollah identifié comme Haj Imad, affirme aux journalistes que l'Etat hébreu renforce ses positions près de la ville frontalière israélienne de Hanita.

    - 'Bermes supplémentaires'

    "Comme ses positions se trouvent sur la frontière et que l'ennemi craint que la résistance (le Hezbollah) avance vers elles, il a érigé une falaise, des bermes en terre supplémentaires et a disposé des blocs de ciment", a-t-il soutenu.

    Derrière lui, au-delà d'un champ, apparaît un poste militaire israélien en haut d'une colline. Une partie de la pente semble avoir été creusée au bulldozer pour créer une falaise qui serve d'obstacle naturel en cas d'assaut depuis les lignes du Hezbollah.

    La journaliste de l'AFP a également pu voir une patrouille israélienne composée de deux véhicules blindés et d'un bus blanc emprunter une route à travers un champ et deux bulldozers en action.

    Ces derniers mois, les spéculations vont bon train sur la possibilité d'une nouvelle guerre entre Israël et le Hezbollah, près d'une décennie après leur dernière confrontation.

    Les 34 jours de guerre en 2006 avaient entraîné la mort de 1.200 personnes au Liban, pour la plupart des civils, et 160 Israéliens en grande majorité des soldats.

    Un nouveau conflit pourrait être encore plus meurtrier. Le chef d'état-major israélien Gadi Eisenkot a averti récemment que "la prochaine guerre aura plusieurs cibles: l’État libanais et les groupes terroristes opérant sur son territoire et sous son autorité".

    Les deux pays sont techniquement en guerre. Israël a retiré ses forces du sud du Liban en 2000, après 22 ans d'occupation.

    - 'Nous ne craignons pas la guerre' -

    "Ces mesures défensives démontrent que c'est Israël qui a peur", martèle le commandant du Hezbollah pour bien faire passer ce message.

    Le Hezbollah ("parti de Dieu") veut également démontrer qu'il est prêt à une nouvelle confrontation bien que des milliers de ses combattants soient engagés en Syrie aux côtés des forces du régime de Bachar al-Assad.

    Le long du parcours emprunté par les journalistes depuis la ville méridionale de Naqoura, étaient positionnés des combattants du Hezbollah en tenue de combat, le visage camouflé de rayures vertes et noires et arborant les drapeaux jaunes du mouvement. Certains avaient en main des fusils automatiques, d'autres des RPG.

    A la fin de la guerre de 2006 et après 40 ans d'absence, l'armée libanaise s'est déployée dans l'extrême sud du Liban, où aucune autre présence paramilitaire libanaise n'est en théorie autorisée.

    Alors que le Hezbollah est disert sur les mesures prises par Israël, il reste muet sur ses propres préparatifs de guerre.

    Certains analystes estiment qu'il sera difficile pour le Hezbollah de combattre sur deux fronts, la Syrie et Israël, d'autres font remarquer que ses combattant ont gagné en expérience avec la guerre en Syrie.

    "Nous ne disons pas ce que la résistance fait, mais nous n'avons pas peur de les affronter (les Israéliens)", souligne Haj Imad.

    Malgré le ton belliqueux, Mohammad Afif insiste sur le fait que pour le Hezbollah, "les possibilités d'une guerre sont minces".

    Sur la ligne de démarcation, où officiellement patrouillent armée libanaise et casques bleus de l'ONU, la tension n'était pas perceptible. L'odeur du thym sauvage et des fleurs jaunes d'ajoncs embaumait l'air.

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