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  • © 2018 AFP | Crée le 24.01.2018 à 04h36 | Mis à jour le 24.01.2018 à 04h40
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    Des soldats turcs, près du mont Bersaya, au nord de la ville syrienne d'Azaz, le 23 janvier 2018. Saleh ABO GHALOUN-AFP

    L'armée turque et ses alliés arabes syriens ont lancé mardi plusieurs assauts dans le nord de la Syrie dans le but de briser les lignes d'une milice kurde qui a exhorté la population à prendre les armes pour repousser l'offensive.

    De violents affrontements se déroulaient mardi dans la région d'Afrine, bastion des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde honnie par Ankara mais soutenue par Washington, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

    Avec cette offensive aérienne et terrestre lancée samedi, la Turquie ouvre un nouveau front dans le complexe conflit syrien et menace de tendre davantage ses relations avec les Etats-Unis qui ont fait part de leur préoccupation.

    "La violence à Afrine trouble ce qui était jusque-là une zone relativement stable de Syrie", a ainsi déclaré mardi le ministre américain de la Défense Jim Mattis, appelant Ankara à "faire preuve de retenue dans ses opérations militaires comme dans sa rhétorique".

    Sur le terrain, "la résistance des Kurdes et les combats sont très violents sur trois fronts : nord-est, nord-ouest et sud-ouest d'Afrine", a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

    La Turquie, qui a enterré mardi son premier soldat tué dans les combats, a indiqué mardi avoir perdu deux autres militaires dans le cadre de cette opération meurtrière pour les deux camps.

    "Grâce à Dieu, nous allons sortir victorieux de cette opération, ensemble avec notre peuple et l'Armée syrienne libre", a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors des funérailles du premier soldat tué.

    Depuis samedi, plus de 80 combattants des YPG et des groupes rebelles syriens pro-Ankara ont été tués, ainsi que 28 civils, la plupart dans des bombardements turcs, selon l'OSDH. Ankara dément avoir touché des civils.

    Les forces pro-Ankara, appuyées par l'aviation et l'artillerie turques qui pilonnent la région d'Afrine, ont repris deux villages de la région d'Afrine depuis samedi, selon l'OSDH.

    - 'Jusqu'au dernier' -

    Depuis le début de l'opération, au moins deux civils ont été tués dans des tirs de roquettes contre des villes frontalières turques. Des projectiles sont encore tombés mardi sur Kilis.

    Signe de l'âpreté des combats, les forces pro-Ankara ont réussi lundi à prendre le contrôle de la colline stratégique de Barsaya, dans le nord de la région d'Afrine, avant de la perdre quelques heures plus tard.

    Des pick-up blancs surmontés de mitrailleuses gravissaient les routes de terre à flanc de colline, alors que le bruit des tirs retentissait sans discontinuer, selon un correspondant de l'AFP.

    Face à l'offensive, les autorités du canton de Jaziré, l'un des trois territoires contrôlés par les YPG en Syrie (avec Afrine et Kobané), ont décrété mardi la "mobilisation générale" pour "défendre Afrine", selon un communiqué.

    La Turquie a lancé son opération après l'annonce par la coalition internationale antijihadistes emmenée par les Etats-Unis de la création d'une force frontalière de 30.000 hommes dans le nord syrien, avec notamment des combattants des YPG.

    Les YPG sont en effet l'épine dorsale d'une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie.

    Mais Ankara accuse les YPG d'être la branche en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. Des avions turcs ont bombardé lundi des bases arrière du PKK dans le nord de l'Irak.

    "Cette opération se poursuivra jusqu'à ce que le dernier terroriste soit éliminé", a toutefois souligné mardi le Premier ministre turc Binali Yildirim.

    Plusieurs pays ont exprimé leur préoccupation face à cette opération qui survient alors que les violences ont repris de plus belle en Syrie ces dernières semaines, avec des bombardements du régime à la Ghouta orientale, à l'est de Damas, et à Idleb (nord-ouest).

    Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni lundi pour discuter de l'escalade en Syrie, pays ravagé par une guerre complexe depuis 2011 qui a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés, mais sans émettre de condamnation.

    L'Union européenne s'est dite "extrêmement inquiète" lundi, tandis que le Qatar, proche d'Ankara, a exprimé mardi son soutien à l'offensive.

    Le président américain Donald Trump s'entretiendra mercredi par téléphone avec le président Erdogan, a annoncé le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, qui a rencontré son homologue américain mardi à Paris.

    L'offensive militaire se double d'une répression en Turquie contre les internautes soupçonnés de faire de la "propagande terroriste". Près de cent personnes ont été interpellées depuis lundi, et les manifestations contre l'opération sont interdites.

    burs-gkg/ezz/mra

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