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  • © 2020 AFP | Crée le 28.10.2020 à 23h35 | Mis à jour le 28.10.2020 à 23h40
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    Le président Emmanuel Macron lors d'une interview télévisée depuis l'Elysée sur la situation de l'épidémie de coronavirus en France, le 14 octobre 2020 à Paris Ludovic MARIN-AFP/Archives

    C'est l'heure de trancher pour Emmanuel Macron: face au bond exponentiel de l'épidémie de Covid-19, le président doit décider et annoncer mercredi aux Français de nouvelles restrictions qui pourraient aller jusqu'au reconfinement du pays, toutefois moins strict qu'au printemps.

    C'est cette dernière hypothèse qui semblait la plus probable: un confinement d'une durée de quatre semaines, c'est-à-dire jusqu'à la fin novembre, éventuellement renouvelable. Mais il serait moins strict que celui de mars puisque les crèches, écoles et collèges, ainsi que des commerces essentiels, resteraient ouverts, à l'image de celui imposé en Irlande. L'incertitude demeure sur l'ouverture des lycées et des universités.

    Deux semaines après avoir annoncé le couvre-feu pour 46 millions de Français, Emmanuel Macron est contraint de réduire encore la voilure, face à une "hausse exponentielle, dans une majeure partie de l'Europe, de l'épidémie", selon les termes du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

    Les décisions, qui seront annoncées au cours d'une allocution télévisée à 20H, ont été tranchées mercredi matin en conseil de défense, le second en deux jours, avant la tenue du Conseil des ministres. Mais "tout peut bouger jusqu'au dernier moment", a prévenu un conseiller ministériel.

    Gabriel Attal avait énuméré mardi soir les mesures "possibles", "à savoir un élargissement du couvre-feu (ou) un confinement qui peut être (soit) territorialisé, (soit) national".

    Emmanuel Macron devrait aussi préciser les conditions pour l'organisation du travail, des transports et des déplacements interrégionaux, avec un possible retour de la limitation des déplacements à 100 km. Les compétitions sportives devraient pouvoir se poursuivre à huis-clos.

    - "Manque d'anticipation" -

    Au printemps, la population avait été confinée pendant 55 jours, du 17 mars au 11 mai, avec sévère restriction des déplacements et fermeture des établissements scolaires, des commerces non essentiels et des frontières.

    "Il faut des mesures fortes, des mesures puissantes, compréhensibles par tous les Français, nationales", a insisté mercredi le numéro un de LREM Stanislas Guerini, pour lequel "la santé" doit passer "avant l'économie".

    "Le sentiment qu'on a, c'est que ça va durer quelques semaines et que le gouvernement essaie de trouver les moyens de préserver les écoles, les services publics" et "de maintenir un semblant de vie économique pour éviter une catastrophe", a résumé François Baroin, président de l'Association des maires de France, à l'issue d'une réunion avec les responsables politiques mardi soir.

    Le Premier ministre a annoncé à ces derniers que des débats suivis de votes sur la lutte contre le Covid-19 auraient lieu à l'Assemblée nationale jeudi matin et au Sénat l'après-midi.

    Mais, contrairement au printemps, les oppositions se montrent très sévères avec le gouvernement pour son "manque d'anticipation" et la mise en scène d'une concertation qui serait de pure forme.

    "On a perdu un mois et demi dans des mesures de protection qui auraient pu endiguer l'avancée du virus. Aujourd'hui il n'y a plus d'autre solution, c'est trop tard. La deuxième vague c'est l'échec de la stratégie tester, tracer, isoler", a regretté le député LR Eric Ciotti sur Public Sénat.

    L'ex-président socialiste François Hollande a pour sa part estimé sur France Info que le déconfinement, dont était chargé Jean Castex, "a été trop rapide" en mai et que "la rentrée de septembre a été sûrement organisée de manière trop optimiste".

    Ces derniers mois, Emmanuel Macron avait répété que la stratégie était de "tout faire pour éviter" un nouveau confinement national, qui selon lui était "la mesure la plus fruste pour lutter contre un virus, il ne faut jamais l'oublier".

    - "Risque de submersion" -

    La crainte des autorités est avant tout la saturation des services de réanimation: le nombre de patients s'y élevait mardi à 2.900, soit la moitié des 5.800 lits de réa disponibles dans toute la France, où l'épidémie a déjà fait plus de 35.000 morts. Le gouvernement a fait état mardi de 288 morts à l'hôpital pour les dernières 24h00 et 235 en Ehpad sur les quatre derniers jours.

    "Même avec le reconfinement, on arrive à la mi-novembre à un risque de plus de 1.000 morts par jour", s'est alarmé la députée LREM Aurore Bergé mercredi.

    "On a beaucoup plus de malades et on s'attend à en avoir beaucoup plus qu'en mars-avril, et beaucoup moins de personnes pour y faire face", témoigne le professeur Djillali Annane, chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine).

    Les responsables économiques s'alarment des conséquences d'un nouveau confinement sur l'économie, qui risque "l'écroulement", selon le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

    Preuve de cette inquiétude, la Bourse de Paris a débuté la journée en dévissant de plus de 3%, avant de réduire ses pertes, dans l'attente des annonces d'Emmanuel Macron mais aussi venues d'Allemagne, où un nouveau tour de vis est en préparation.

    Avant même les annonces du chef de l'Etat, la ministre du Travail Élisabeth Borne a assuré les partenaires sociaux mardi soir de la prolongation au-delà du 1er novembre du reste à charge de 15% lorsqu'une entreprise n'a d'autre choix que de mettre tout ou partie de ses salariés en chômage partiel.

    Par ailleurs, une prime exceptionnelle de 1.500 euros va être attribuée à 5.000 entrepreneurs installés dans les Quartiers prioritaires de la ville (QPV) pour leur permettre de faire face aux conséquences de la crise.

    bur-ib-jri-leb/cs/swi

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