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  • © 2020 AFP | Crée le 13.11.2020 à 05h11 | Mis à jour le 13.11.2020 à 05h15
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    La ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher arrive pour une réunion sur l'évolution de l'usine Bridgestone à Béthune, le 12 novembre 2020 FRANCOIS LO PRESTI-AFP

    Espoirs douchés pour le maintien de l'usine de Bridgestone à Béthune: le géant japonais du pneumatique a confirmé jeudi la fermeture de ce site de 863 emplois dans le Pas-de-Calais, ouvrant pour le gouvernement la course aux repreneurs.

    "Bridgestone a fermé la porte, Bridgestone quitte le site de Béthune", a d'abord expliqué la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher à l'issue d'une réunion à Béthune avec la direction, les syndicats et les élus locaux.

    Mais "nous allons nous battre pour que ce site reste industriel (...) travailler sur des scénarios de reprise. Béthune a des talents, des savoir-faire", a-t-elle assuré.

    Confirmant son retrait, le manufacturier a affirmé dans la foulée avoir identifié "10 opportunités dont quatre projets déjà bien définis" dans la recherche d'un repreneur, se disant prêt à "céder le cas échéant le site à un concurrent".

    Pour l'avocat de l'intersyndicale, Stéphane Ducrocq, ces quatre projets sont cependant "flous et lointains, et préservant peu d'emplois".

    Il a en revanche évoqué auprès de l'AFP d'autres pistes présentées par le gouvernement, "quatre entreprises de pneus basées à l'étranger pour reprendre la même production". Tout en émettant des doutes sur "la bonne volonté de Bridgestone de céder l'usine à un concurrent."

    Selon Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord, et Cathy Apourceau-Poly, sénatrice PCF du Nord présente à la réunion, l'Etat a de fait parlé de quatre candidatures, une chinoise, une turque et deux indiennes. "La fermeture pure et simple de l’usine de Béthune n’est pas encore actée", ont mis en avant les deux élus.

    - "Surcapacité" en Europe -

    Le président (ex-LR) du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a également refusé de s'avouer vaincu. "Il y a un projet sur des pneus. Bridgestone nous dit +on est même prêt à ce qu'un concurrent vienne s'installer à notre place+. Dont acte", a-t-il affirmé.

    L'Etat et les collectivités restent prêts à mettre leur part "pour des projets de repreneurs sérieux qui ne soient pas Bridgestone", avec le même ratio d'un euro d'argent public pour un euro d'argent privé, a-t-il précisé.

    Pour tenter de sauver l'unité, dont la direction avait brutalement annoncé mi-septembre la fermeture courant 2021, le gouvernement avait proposé un plan prévoyant une continuation de l'activité avec le maintien de plus de 500 emplois.

    Il s'était dit prêt à prendre sa part à l'investissement envisagé, d'une centaine de millions d'euros.

    Ce scénario prévoyait que l'usine produise à l'horizon 2025 des pneus de qualité supérieure à ceux de petit calibre actuellement manufacturés. Il a finalement été jugé non "réaliste" par Bridgestone, car ne réglant pas le "problème de surcapacité" du groupe en Europe.

    "L'heure est pour nous au combat sur les mesures sociales, on va essayer d'aller chercher le maximum pour chacun des salariés", a réagi Me Ducrocq, avant une première assemblée générale d'information sur le site.

    - "Deuxième claque" -

    Et de dénoncer un courrier-type de la direction adressé ces derniers jours aux salariés pour présenter les mesures sociales proposées: "Cela a été très mal perçu, comme une tentative de passer en force", avec des "propositions jugées non suffisantes".

    "Nous n'en sommes qu'au début des négociations", a-t-il insisté, rappelant que le "site est resté admirablement calme pendant deux mois", dans l'espoir d'un sauvetage.

    Devant l'usine, Aurélien Blanquart, assembleur depuis 17 ans, dit son amertume: "C'est une très grande deuxième claque. À mon avis, ce soir, des personnes vont avoir du mal à dormir".

    "La fermeture de l'usine Bridgestone de Béthune, c’est l’échec d’un État sans vision stratégique (...) Sans volonté politique d’inverser la tendance, la désindustrialisation continuera", a pour sa part tweeté la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.

    Bridgestone ferme "après avoir touché des aides de l’Etat et investi en Pologne et Hongrie avec celles de l'UE! Les discours de #Macron sur la souveraineté industrielle, c'est du flan! On arrête quand l'hémorragie? Bridgestone doit rembourser!", s'est aussi exclamé sur Twitter le député LFI du Nord Adrien Quatennens.

    Et pour le maire UDI de Béthune, Olivier Gacquerre, "on a arraché une partie de notre histoire, mais maintenant il faut qu'on ait des perspectives d'avenir".

    bj-tsz-rl-cab/cal

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