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  • © 2020 AFP | Crée le 17.10.2020 à 19h37 | Mis à jour le 17.10.2020 à 19h40
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    Emmanuel Macron, et à gauche Gérald Darmanin, devant le collège du Bois d'Aulne à Conflans Saint-Honorine, où travaillait le professeur tué, le 16 octobre 2020 ABDULMONAM EASSA-POOL/AFP

    Neuf personnes se trouvaient samedi en garde à vue au lendemain de la décapitation dans les Yvelines d'un enseignant qui avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, un "attentat islamiste caractérisé", selon les mots d'Emmanuel Macron, qui suscite effroi et colère dans tout le pays.

    L'assaillant, tué par la police peu de temps après, est un jeune Russe tchétchène de 18 ans, né à Moscou, a confirmé une source judiciaire.

    Vendredi vers 17H00, il a décapité un professeur d'histoire-géographie à proximité du collège où il enseignait dans un quartier calme de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), avant d'être tué par des policiers appelés à l'aide à 200 mètres de là.

    Connu pour des antécédents de droit commun, son casier judiciaire était toutefois vierge et il n'était pas connu des services de renseignement pour radicalisation, selon plusieurs proches du dossier.

    Ses parents, son grand-père et son petit frère ont été interpellés à Evreux (Eure) dans la nuit de vendredi à samedi. Selon une source judiciaire, cinq autres personnes ont été également été arrêtées, dont un père d'élève du collège qui avait eu un différend avec l'enseignant et un couple de proches.

    Le père en garde à vue est celui qui s'était indigné, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, que l'enseignant ait montré des caricatures de Mahomet "nu" pendant un cours dans la classe de 4e de sa fille.

    Trois autres personnes de l'entourage "non familial" de l'assaillant ont également été interpellées, selon une source judiciaire.

    La décapitation de cet enseignant a provoqué une onde de choc en France.

    "Ils ne passeront pas. L'obscurantisme ne gagnera pas", a martelé dès vendredi soir Emmanuel Macron devant le collège du Bois d'Aulne.

    - Venger le prophète -

    Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer reçoit samedi matin avec le Premier ministre Jean Castex les syndicats d'enseignants à son ministère et doit adresser dans la journée un message "à tous les enseignants" du pays.

    "Ce sont les valeurs les plus fondamentales de la République qui sont touchées: après la liberté de la presse, et Charlie Hebdo, la liberté d’enseigner, bref, la République", leur a dit M. Castex cité par son entourage.

    Le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard doit faire un premier point de l'enquête devant la presse samedi après-midi.

    Les policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) s'intéressent à un message qui pourrait avoir été posté par l'assaillant sur un compte Twitter désormais fermé, montrant une photo de la tête de la victime.

    Son auteur s'adresse à Emmanuel Macron, qualifié de "dirigeant des infidèles", et dit avoir vouloir venger celui "qui a osé rabaisser Muhammad". L'assaillant avait crié "Allah Akbar" avait d'être tué.

    Selon les premiers éléments de l'enquête, l'enseignant avait montré à ses élèves la semaine dernière une caricature de Mahomet. Un signalement était parvenu à Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, la première association de parents d'élèves, faisant état "d'un père extrêmement énervé".

    La victime aurait, selon M. Arenas, "invité les élèves musulmans à sortir de la classe" avant de montrer un dessin du prophète accroupi avec une étoile dessinée sur ses fesses et l'inscription "une étoile est née".

    Samedi matin à Conflans-Sainte-Honorine, quelques roses avaient été déposées à l'entrée du collègue de ce quartier pavillonnaire décrit par des élèves et leurs parents comme calme et sans histoire.

    - "Tellement violent" -

    Le professeur, Samuel Paty, un quadragénaire père de famille connu pour son investissement auprès de ses élèves, était "très apprécié", a assuré Armelle, dont le fils de 13 ans fréquente le collège.

    "C'est tellement violent qu'on y croit toujours pas, même ce matin", a dit à l'AFP Monique Coquet, 76 ans, qui habite en face du collège.

    L'attentat a soulevé une vague d'indignation dans la classe politique, tous bords confondus. A l'Assemblée nationale, les députés se sont levés pour "saluer la mémoire" du professeur et dénoncer un "abominable attentat".

    "Le séparatisme islamiste doit être combattu sans relâche, sans jamais faiblir", a réagi la députée LREM des Yvelines Aurore Bergé, alors qu'un projet de loi sur le sujet doit être présenté le 9 décembre en conseil des ministres.

    Charlie Hebdo a exprimé sur Twitter "son sentiment d'horreur et de révolte", estimant que "l'intolérance vient de franchir un nouveau seuil".

    Cette attaque survient trois semaines jour pour jour après l'attentat au hachoir perpétré par un jeune Pakistanais de 25 ans devant leurs anciens locaux.

    L'auteur de cet attentat islamiste avait déclaré aux enquêteurs avoir agi en réaction à la publication et la republication par Charlie Hebdo début septembre des caricatures de Mahomet, à l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015 qui avaient notamment décimé la rédaction du journal.

    La vague d'attentats jihadistes sans précédent amorcée en 2015 en France a fait 259 morts avec celle de ce professeur.

    bur-edy-alh-al-mdh/pa/shu

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