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  • © 2020 AFP | Crée le 21.09.2020 à 13h02 | Mis à jour le 21.09.2020 à 13h05
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    Un salarié sort de l'usine Bridgestone, à Béthune (Pas-de-Calais), le 16 septembre 2020 DENIS CHARLET-AFP

    "L'espoir d'un plan B": le gouvernement, les élus locaux et les syndicats de l'usine Bridgestone de Béthune (Pas-de-Calais) entendent faire pression lundi sur la direction pour tenter d'éviter la fermeture du site du géant japonais du pneumatique, qui emploie 863 personnes.

    Moins d'une semaine après l'annonce choc, les ministres Agnès Pannier-Runacher (Industrie) et Elisabeth Borne (Travail) sont attendues dès 14H00 à Béthune pour une réunion en deux temps au siège de la communauté d'agglomération.

    Elles s'entretiendront d'abord avec les élus du territoire, dont le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand, et la direction Europe de Bridgestone - en visioconférence - avant une seconde réunion avec des représentants du personnel et élus.

    Direction et syndicats ont signé vendredi "un accord de méthode" donnant cinq mois à la discussion et rouvrant "des scénarios alternatifs à la fermeture", s'est réjouie dimanche Mme Panier-Runacher, qui estime qu'avec ce délai, "tout est possible".

    "On sait bien qu'il y aura de la casse sociale, mais on veut pouvoir discuter d'autres solutions (...) et Bridgestone a décidé de nous donner le temps", a aussi salué l'avocat du CSE Me Stéphane Ducrocq.

    "Aujourd'hui, il faut clarifier les rôles, savoir ce que l'Etat, la Région, les collectivités sont prêts à faire concrètement", a-t-il expliqué.

    "On va demander aux autorités de mettre la main à la poche, pour inciter Bridgestone à investir et moderniser ce site, abandonné depuis des années" au profit d'autres usines, a renchéri Stéphane Lesix, secrétaire CFDT du CSE.

    Premier employeur de cette ville de 25.000 habitants, la multinationale avait brutalement annoncé mercredi la "cessation définitive" de l'activité du site à l'horizon 2021, invoquant une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coût.

    "Humiliation", "coup de massue", "assassinat": salariés et élus de tous bords avaient aussitôt dénoncé la destruction d'un des "symboles" de la ville, dans un bassin miné par la désindustrialisation. Selon la CGT, jusqu'à "5.000 familles seraient impactées avec les sous-traitants".

    - "Sur le ring" -

    La colère a grondé jusqu'au gouvernement, regrettant une "trahison de confiance". "Ce qui est inadmissible (...) c'est de ne pas avoir ouvert la discussion en amont", a dit Mme Pannier-Runacher. "On savait que l'usine était en perte de vitesse" et les autorités avaient déjà convié "la direction à la table de discussions".

    Car l'usine, qui produit des pneus de petit calibre pour les voitures, est selon Bridgestone "la moins performante" parmi la dizaine de ses sites européens. En une décennie, ses effectifs ont chuté de 40%, comme ses volumes de production.

    "C'était écrit ! Depuis des années on répète qu'il faut investir, faire des pneus de gros calibre, à forte valeur ajoutée, pour rester compétitifs ! La direction refuse et met des millions en Pologne", s'insurge Stéphane Lesix (CFDT).

    Les autorités doivent désormais "montrer à Bridgestone qu'ils ont plutôt intérêt à investir enfin, plutôt que de partir", à la fois "pour leur image" et "leur chéquier", a plaidé dimanche le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand sur Europe 1.

    Il faut "essayer ce qui s'est produit en 2013", pour l'usine de Bari (Italie) promise à la fermeture, a-t-il proposé: après un "bras de fer terrible", l'Etat a "accepté de financer une très large partie des investissements nécessaires" et "60% des emplois ont été maintenus".

    En cas d'échec, le gouvernement envisage la réindustrialisation du site et veut une "solution cohérente et acceptable" pour chaque ouvrier. Certains élus militent pour que Bridgestone "rembourse" les aides publiques récemment versées, dont 1,8 million d'euros de CICE, ou des aides régionales à hauteur de 620.000 euros.

    "Au premier round, Brigdestone a tout lâché, c'était violent. Mais quand le boxeur d'en face sait s'écarter, il peut tenir cinq rounds. Et on est toujours sur le ring, avec l'espoir du plan B !", assure le maire UDI de Béthune Olivier Gacquerre.

    Il salue "l'union sacrée" et "complète" des élus, syndicats et habitants. Dimanche à 18H00, une pétition mise en ligne par la mairie recueillait quelque 37.000 signatures.

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