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  • © 2020 AFP | Crée le 28.10.2020 à 05h25 | Mis à jour le 28.10.2020 à 05h30
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    Un hélicoptère du Samu atterrit à Dunkerque après le décès de quatre migrants dans le naufrage d'un bateau en route vers les côtes anglaises, le 27 octobre 2020 Denis CHARLET-AFP

    Quatre morts, dont deux enfants: la Manche a connu mardi son plus grave drame migratoire, avec le décès d'un homme, une femme et deux enfants de 5 et 8 ans dans le naufrage d'un bateau en route vers les côtes anglaises, selon un bilan encore provisoire des autorités.

    Prévenus dans la matinée, les secours avaient d'abord découvert le corps d'un homme, et tenté de ranimer trois personnes retrouvées en arrêt cardio-respiratoire, qui ont finalement succombé.

    Selon de premiers témoignages des migrants recueillis sur place, "il manquerait une personne qui pourrait être un nourrisson", avait aussi indiqué à la mi-journée le sous-préfet Hervé Tourmente, lors d'un point de presse organisé à Loon-Plage (Nord).

    Quinze rescapés, hommes, femmes et enfants, de nationalité iranienne selon les premiers éléments, ont été pris en charge et répartis dans les hôpitaux de Calais et de Dunkerque, dont un homme en urgence absolue, mais son pronostic vital "n'est plus engagé", a indiqué la préfecture du Nord dans son bilan actualisé diffusé vers 18H00.

    L'embarcation, apparemment un bateau de pêche-promenade, avait été signalée en train de se retourner et de couler vers 09H30 par un plaisancier anglais, déclenchant une vaste opération de recherches qui se poursuivait toujours en début de soirée. A son pic, six embarcations et trois moyens aériens ont été mobilisés.

    - Mauvaise mer -

    Selon une source proche des secours, deux des victimes ont été retrouvées dans l'épave du bateau par des plongeurs de la Marine nationale, peu après le drame. Les conditions météo pour cette traversée "n'étaient pas favorables du tout", selon M. Tourmente.

    Une enquête a été ouverte et confiée à la Police des frontières, pour des qualificatifs d'homicide et blessures involontaires.

    Ce lourd bilan porte à sept le nombre de personnes décédées lors d'une traversée irrégulière de la Manche depuis le début 2020, selon les chiffres officiels, après quatre décès recensés en 2019.

    Le 18 octobre, un homme avait été retrouvé mort sur une plage de Sangatte, vêtu d'un gilet de sauvetage.

    Deux mois plus tôt, un autre homme de 28 ans, selon les papiers d'identité en sa possession, avait lui aussi été découvert à Sangatte après un naufrage. "Un autre homme est décédé en mai 2020, retrouvé dans le port de Calais près de l'écluse Carnot", a précisé mardi la préfecture du Pas-de-Calais.

    La trentaine de kilomètres qui séparent la Côte d'Opale française des falaises calcaires de Douvres, visibles par temps clair sur la côte britannique, sont réputés comme l'une des voies maritimes les plus fréquentées et dangereuses au monde.

    - "Partir par tous les moyens" -

    Pourtant, depuis 2018, les tentatives de traversée se multiplient. Entre le 1er janvier et le 31 août, 6.200 migrants - selon la préfecture maritime française de la Manche et de la mer du Nord - ont tenté leur chance, sur un bateau pneumatique pour les plus aisés, un paddle, un kayak ou une simple bouée pour les autres.

    En 2019, 2.358 personnes tentant la traversée ont été secourues puis ramenées sur les côtes françaises ou britanniques, contre 586 en 2018.

    La première victime a vraisemblablement été Mitra M., Iranienne de 31 ans, titulaire d'un master de psychologie, qui avait embarqué le 9 août 2019 sur un bateau pneumatique avec 19 migrants irakiens et iraniens, dont sept mineurs.

    Au cours de l'été 2019, un Irakien a également été retrouvé mort au large de Zeebruges (Belgique) après avoir tenté une traversée à la nage tandis que deux autres compatriotes ont été retrouvés décédés sur une plage au Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais).

    Dans l'attente d'un passage, les candidats continuent d'affluer à Calais et Grande-Synthe où ils s'installent dans des campements de fortune, régulièrement évacués par les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais pour une "mise à l'abri".

    Malgré les périls, "ils sont prêts à partir par tous les moyens tant les conditions d'accueil sont épouvantables en France", a regretté auprès de l'AFP Claire Millot, de l'association Salam.

    "Il leur est impossible de demander l'asile en France, puisque la plupart ont vu leurs empreintes digitales enregistrées dans d'autres pays européens. En Angleterre, c'est plus facile de travailler au noir, de trouver un logement", alors "ils risquent leur vie", a-t-elle mis en avant.

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