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  • © 2020 AFP | Crée le 19.10.2020 à 19h15 | Mis à jour le 19.10.2020 à 19h20
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    Hommage au professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, le 18 octobre 2020 à Lille FRANCOIS LO PRESTI-AFP

    Au lendemain d'un Conseil de défense, l'exécutif a annoncé lundi une série d'opérations visant la mouvance islamiste et la haine en ligne et promet de mener une "guerre contre des ennemis de l'intérieur" après l'assassinat du professeur Samuel Paty.

    Depuis lundi matin, des opérations de police ont été lancées contre "des dizaines d'individus" évoluant dans la mouvance islamiste et se poursuivront dans les prochains jours, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

    Ces opérations concernent des "dizaines d'individus" qui n'ont pas un "lien forcément avec l'enquête mais à qui nous avons manifestement envie de faire passer un message: (...) pas une minute de répit pour les ennemis de la République", a dit le ministre sur Europe 1.

    Selon une source proche du dossier, il s agit de personnes connues des services de renseignement pour des prêches radicaux et des messages de haine sur les réseaux sociaux.

    Lors d'un Conseil de défense dimanche soir, le président de la République l'avait martelé: "la peur va changer de camp" et "les islamistes ne doivent pas pouvoir dormir tranquilles dans notre pays", avait rapporté l'Elysée.

    A l'issue de 2H30 de réunion avec Jean Castex, cinq ministres et le procureur anti-terroriste Jean-François Richard, le président avait annoncé un "plan d'action" contre "les structures, associations ou personnes proches des milieux radicalisés" et qui propagent des appels à la haine.

    Premières traductions concrètes, selon M. Darmanin: 51 structures associatives "verront toute la semaine un certain nombre de visites des services de l'Etat et plusieurs d'entre elles (...) se verront dissoudre en Conseil des ministres", a annoncé le ministre, ciblant particulièrement le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et l'association humanitaire Baraka City.

    Depuis l'attentat vendredi de Conflans Sainte-Honorine, "plus de 80 enquêtes" ont par ailleurs été ouvertes contre "tous ceux qui de façon apologique ont expliqué d'une manière ou d'une autre que ce professeur l'avait bien cherché", a indiqué M. Darmanin, affirmant que des interpellations avaient eu lieu.

    - "Fatwa" -

    Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a de son côté convoqué en urgence les procureurs généraux lundi matin, afin notamment, selon son entourage, qu'ils s'assurent "une parfaite collaboration avec les préfets et les forces de sécurité intérieure dans la mise en œuvre et le suivi des mesures nécessitées par la situation".

    M. Darmanin a par ailleurs accusé le père d'une collégienne de Conflans Saint-Honorine et le militant islamiste radical Abdelhakim Sefrioui d'avoir "manifestement lancé une fatwa" contre M. Paty pour avoir montré en classe des caricatures de Mahomet.

    Les deux hommes, qui avaient entamé une campagne de mobilisation pour dénoncer l'initiative du professeur, font partie des onze personnes gardées à vue dans l'enquête sur cet attentat perpétré vendredi par un Russe tchétchène de 18 ans, qui a soulevé une vague d'émotion et de mobilisation dans le pays.

    Les enquêteurs cherchent à savoir si l'assaillant a été "piloté" ou s'il a décidé lui-même de s'en prendre au professeur.

    Lundi après-midi à 15H00, des imams doivent se rassembler devant le collège où Samuel Paty enseignait, a indiqué à l'AFP le maire de Conflans Sainte-Honorine.

    Parallèlement, le gouvernement espère répondre aux inquiétudes d'une communauté éducative fortement secouée en renforçant la sécurité des établissements scolaires à la rentrée après les vacances d'automne.

    Hasard du calendrier, le Sénat doit examiner à partir de lundi une proposition de loi LR, majoritaire à la Chambre Haute, qui vise à inscrire dans la Constitution la prééminence des règles de la République.

    En attendant, l'émotion provoquée par cet assassinat dans les Yvelines ne faiblit pas: des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dimanche partout en France en hommage à M. Paty, notamment place de la République à Paris, où manifestants, enseignants, élus et anonymes, sont venus défendre la liberté d'expression, dire non à "l'obscurantisme" et chanter la Marseillaise.

    Samuel Paty a été décapité vendredi vers 17H00 près du collège où il enseignait l'histoire-géographie dans un quartier calme de Conflans-Sainte-Honorine. Son assaillant, un Russe tchétchène de 18 ans né à Moscou, Abdoullakh Anzorov, a ensuite été tué de neuf balles par la police.

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