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  • © 2020 AFP | Crée le 29.11.2020 à 22h36 | Mis à jour le 29.11.2020 à 22h40
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    Capture d'écran du 27 novembre 2020 d'une vidéo AFP avec les images de caméras de télésurveillance montrant le passage à tabac de Michel Zecler par des policiers à Paris - / Michel Zecler / GS Group-AFP

    Au lendemain d'une forte mobilisation en France contre la proposition de loi sécurité globale et contre les violences policières, le procureur de Paris doit annoncer dimanche d'éventuelles poursuites contre les quatre policiers accusés du tabassage de Michel Zecler, un producteur noir.

    Trois jours après l'éclatement de ce scandale et dans un contexte politique tendu pour le gouvernement, Rémy Heitz tient à 17 heures une conférence de presse pour annoncer l'orientation donnée à la garde vue de quatre policiers à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la "police des polices") entamée vendredi après-midi.

    Une enquête est ouverte contre eux depuis mardi pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique", avec la circonstance aggravante de racisme, et "faux en écriture publique", un crime passible des assises, même si cette infraction aboutit la plupart du temps à des poursuites devant un tribunal correctionnel.

    Le parquet de Paris peut prendre plusieurs décisions : classer sans suite, lever les gardes à vue afin que l'enquête se poursuive, ou entamer des poursuites.

    Dans ce dernier cas, il peut décider de renvoyer immédiatement les policiers en procès s'il y a matière et si l'enquête est jugée aboutie, ou ouvrir une information judiciaire.

    Le site Loopsiter a créé jeudi un scandale en France en publiant la vidéo de Michel Zecler, un producteur de musique noir tabassé pendant plusieurs minutes dans son studio de musique samedi 21 novembre à Paris par trois policiers, avant qu'un quatrième ne vienne jeter depuis l'extérieur une grenade lacrymogène à l'intérieur du local.

    Dans une seconde vidéo publiée vendredi, on voit M. Zecler être de nouveau frappé dans la rue, une fois extrait du studio, et alors qu'il est entouré par de nombreux autres fonctionnaires de police qui ne semblent pas empêcher ces nouveaux coups.

    A ce stade, il n'était pas possible de savoir si ces autres fonctionnaires de police avaient déjà été interrogés par l'IGPN.

    M. Zecler a affirmé avoir été insulté à plusieurs reprises de "sale nègre". Selon Le Parisien, les fonctionnaires de police ont contesté en garde à vue toute dimension raciste à leur attitude.

    Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé jeudi "la révocation" des policiers mis en cause, "dès que les faits seront établis par la justice". Il les a accusés d'avoir "sali l'uniforme de la République".

    - "Honte" -

    La conférence de presse de M. Heitz, qui a qualifié jeudi cette affaire d'"extrêmement importante", intervient au lendemain d'une forte mobilisation dans une centaine de villes de France contre le texte de loi "sécurité globale" et les violences policières.

    Plus de 130.000 personnes ont manifesté, selon le ministère de l'Intérieur, 500.000 selon les organisateurs, dans une ambiance globalement bon enfant et avec une participation bien plus élevée que la semaine précédente.

    Des affrontements parfois violents ont toutefois émaillé certaines manifestations, notamment à Paris.

    Selon un bilan du ministère de l'Intérieur, une soixantaine de policiers et gendarmes ont été blessés et 81 personnes ont été interpellées samedi en France.

    A Paris, un photographe syrien indépendant collaborateur de Polka et de l'AFP, Ameer al Halbi, 24 ans, qui couvrait la manifestation, a été blessé au visage.

    Deux manifestants, qui ont fait un signalement auprès de l'Inspection générale de la police (IGPN), ont été blessés en outre en province, selon la police.

    Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des policiers tabassés par des manifestants, des "violences inacceptables" selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

    Le parquet de Paris a indiqué dimanche que 29 personnes avaient été placées en garde à vue dans son ressort.

    En une semaine, la controverse autour de la proposition de loi sécurité globale, vivement dénoncée par les journalistes et les défenseurs des libertés publiques, s'est encore renforcée.

    L'évacuation brutale d'un camp de migrants à Paris lundi soir et la révélation jeudi du passage à tabac de M. Zecler, ont suscité l'indignation et électrisé le débat. Ces scènes ont été révélées par des vidéos de journalistes dans un premier cas, et principalement par des images de vidéosurveillance dans le second cas. Elles ont été visionnées des millions de fois sur les réseaux sociaux.

    Emmanuel Macron a dit vendredi sa "honte" face aux images du tabassage de M. Zecler, parmi les plus virales en 2020 en matière d'information.

    Pour la troisième fois cette année, le chef de l'Etat a demandé au gouvernement de lui faire rapidement des propositions "pour lutter plus efficacement contre toutes les discriminations".

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