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  • © 2020 AFP | Crée le 11.11.2020 à 23h02 | Mis à jour le 11.11.2020 à 23h05
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    Photo fournie par l'armée russe de tanks russés stationnés près de l'aéroport de Erevan, le 10 novembre 2020 Handout-Russian Defence Ministry/AFP

    L'opposition arménienne tentait de mobiliser mercredi contre le Premier ministre, l'accusant d'avoir trahi son pays en signant l'arrêt des hostilités au Nagorny Karabakh et en acceptant la rétrocession de vastes territoires à l'ennemi azerbaïdjanais.

    Parallèlement, les premiers soldats de la paix russes ont été déployés dans la zone du conflit, aux abords de la zone encore sous contrôle arménien en Azerbaïdjan, à l'issue de six semaines de combats meurtriers, les plus graves depuis la guerre des années 1990.

    Entre 2.000 et 3.000 protestataires, sympathisants de l'opposition, se sont rassemblés à partir de la mi-journée à Erevan, selon un correspondant de l'AFP.

    Plusieurs d'entre eux, dont des figures politiques comme le chef du parti Arménie prospère, ont été arrêtés au début de la manifestation, avant que la police ne laisse finalement le rassemblement se poursuivre malgré son interdiction du fait de la loi martiale en vigueur depuis fin septembre.

    "Vous ne pourrez pas arrêter tout le pays", a crié au mégaphone un député d'Arménie Prospère, Arman Abovian, tandis que la foule scandait des slogans hostile au Premier ministre Nikol Pachinian, accusé de capitulation.

    "Ils sont complices des Turcs, ne les soutenez pas", a lancé Arthur Vanetsian, un ancien chef des services de renseignements, en référence à la Turquie, ennemi ancestral et allié de l'Azerbaïdjan.

    - Pachinian se défend -

    Après six semaines de combats meurtriers pour la région indépendantiste du Nagorny Karabakh, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont signé mardi un accord de fin des hostilités sous l'égide de Moscou, les forces arméniennes étant au bord de la débâcle.

    Cet accord consacre d'importantes victoires militaires azerbaïdjanaises dans cette région montagneuse du Caucase, après des combats qui selon un bilan très partiel ont fait quelque 1.500 morts.

    Jugé responsable de cette défaite humiliante par l'opposition, le Premier ministre Nikol Pachinian a défendu mercredi sa décision, soutenant que signer la cessation des hostilités avait été le seul moyen de préserver la survie de la république autoproclamée du Nagorny Karabakh, même si celle-ci est affaiblie et amoindrie.

    "Nous avons gardé ce que nous n'aurions pas pu conserver" en cas de poursuite des combats, a affirmé, dans une vidéo publiée sur Facebook, M. Pachinian, héros d'une révolution pacifique en 2018.

    Peu après l'annonce de l'accord, des centaines de manifestants en colère avaient investi mardi le siège du gouvernement et du Parlement, brisant des vitres et saccageant des bureaux.

    A l'inverse, la nouvelle a déclenché des scènes de joie en Azerbaïdjan, le président Ilham Aliev se réjouissant d'une "capitulation" arménienne.

    - Soldats russes déployés -

    L'accord de fin des hostilités prévoit notamment la rétrocession à Bakou de sept districts azerbaïdjanais, sorte de glacis de sécurité entourant le Nagorny Karabakh, et le déploiement d'une force de maintien de la paix russe.

    L'Azerbaïdjan a aussi conquis des territoires dans le nord et le sud de la république sécessionniste.

    Les terres restant sous contrôle arménien ne seront reliées à l'Arménie que par le corridor de Latchin, une bande de terre de 5 km de large dont la sécurité sera garantie par la Russie.

    C'est là que les premiers soldats de la paix russes ont été déployés mercredi, sécurisant cette route vitale pour le Nagorny Karabakh.

    Quelque 400 des 1.960 soldats russes qui doivent être déployés entre Arméniens et Azerbaïdjanais ces prochains jours sont arrivés en Arménie, a ajouté le général russe Sergueï Roudski, dans un communiqué.

    Avec cet accord, le président russe Vladimir Poutine a conforté sa position dans le Caucase du Sud, renforçant la dépendance de l'Arménie à l'égard de la Russie et déployant pour la première fois des troupes en territoire azerbaïdjanais.

    La Turquie, grand soutien de Bakou, a aussi gagné en influence, et devra jouer un rôle dans l’observation de l'application du cessez-le-feu.

    L'accord signé en début de semaine ne prévoit cependant aucun mécanisme de règlement durable de la question du Karabakh, qui empoisonne la région depuis la chute de l'URSS.

    "Ce sera à Moscou de négocier une plan et une gouvernance viable avec les Arméniens et les Azerbaïdjanais", relève le centre d'analyse International Crisis Group.

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