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  • © 2020 AFP | Crée le 26.11.2020 à 06h37 | Mis à jour le 26.11.2020 à 06h40
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    Des migrants maliens se baladent à Gran Canaria, le 23 novembre 2020, après avoir été secourus par des garde-côtes espagnols DESIREE MARTIN-AFP

    "Cela donne une mauvaise image", accuse Miguel Gonzalez, propriétaire d'un bar. Alors que les Canaries tentent de sauver ce qui peut l'être de leur saison touristique, l'arrivée de milliers de migrants, logés pour certains dans des hôtels, crée des tensions.

    "Un de mes clients va porter plainte contre son agence de voyages. Ils ne lui avaient pas dit que Puerto Rico (station balnéaire sur l'île de Grande Canarie) était pleine de migrants. Il a été une fois à la plage et il y avait des groupes de 15-20 (migrants) sans masques. Il n'est pas ressorti (de son hôtel) et a décidé de partir", affirme-t-il.

    A cette période de l'année, haute saison touristique aux Canaries, Puerto Rico accueille normalement jusqu'à 25.000 vacanciers, en particulier scandinaves.

    Mais actuellement, la station balnéaire est vide de touristes. A leur place dans les hôtels, 1.500 migrants.

    Depuis le début de l'année, plus de 18.000 migrants ont fait la traversée depuis les côtes nord-ouest de l'Afrique situées en face des Canaries. Une situation qui rappelle 2006 quand 30.000 migrants avaient débarqué aux Canaries.

    Débordées par cet afflux, les autorités ont aménagé des camps temporaires et relogent des migrants dans des hôtels.

    Pour les professionnels du tourisme, pilier de l'économie de l'archipel, cette nouvelle crise migratoire tombe très mal alors que le secteur a été dévasté par la pandémie et comptait beaucoup sur un rebond cet automne.

    Selon des chiffres officiels, le nombre de nuitées dans l'archipel a chuté de 86,7% en octobre sur un an, à 1,1 million.

    - Ambiance "tendue" -

    "Cela fait de la peine, il y a 40 personnes (sur la plage) alors que d'habitude à la même période, on ne voit même pas le sable", se lamente Carmelo Suárez, loueur de voitures et porte-parole d'une plate-forme de défense du tourisme qui organise une manifestation vendredi.

    "Nous ne sommes pas contre l'immigration mais il faut des sites spécifiques. Si une personne dépense ses économies pour venir, elle ne veut pas partager son hôtel avec un migrant", dénonce-t-il.

    A Puerto Rico, où les commerces ouverts sont rares, des centaines de jeunes migrants tuent le temps sur la plage ou dans des parcs. D'autres attendent autour d'une agence Western Union.

    Eliazar Hernández, serveur au restaurant Balcon Canario, affirme que l'ambiance "est très tendue" et qu'un de ses clients allemands lui a dit "retourner en Allemagne" au bout de quatre jours en raison de la présence de migrants.

    Ces dernières semaines, plusieurs manifestations ont eu lieu dans l'archipel contre les migrants mais aussi en défense de leurs droits.

    Sur le front de mer, où le thermomètre affiche 25 degrés, trois retraités scandinaves, torses nus, passent à côté d'un groupe de jeunes migrants sénégalais, vêtus de sweats à capuches et racontant leur dangereuse traversée à des journalistes.

    "Cela ne me plaît pas, nous sommes sur une petite île", dit en passant devant eux une touriste britannique qui refuse de donner son nom.

    Rencontré dans une autre partie de la station balnéaire, le Suédois David Gustaffson ne trouve lui rien à redire. "Je suis venu passer une semaine, ma famille me pose des questions sur les réfugiés, ils ont vu cela à la télévision" mais "je n'en ai pas vu ici", dit-il, en buvant une bière.

    - "Je veux rester ici" -

    Près du groupe de jeunes Sénégalais, l'énorme restaurant Terraza Gran Canaria, qui emploie habituellement 60 personnes, est fermé. Trois de ses salariés affichent des pancartes sur la devanture. Sur l'une d'elles, est dessinée une tombe avec les mots "RIP restauration".

    "Les touristes annulent leurs vacances, ils ont peur et ne viennent pas", regrette l'un d'entre eux, Benaisa Mohamed, de l'enclave espagnole de Melilla située dans le nord du Maroc. L'un de ses collègues, Jimmy Camara, est de Sierra Leone.

    "Nous sommes tous des immigrés mais les laisser comme cela, libres, dans la rue....", ajoute-t-il.

    Sur la plage, Aliou Gueye, Sénégalais de 17 ans, joue au football avec d'autres jeunes. "Je veux rester ici, j'aime bien et j'apprends l'espagnol", lance-t-il.

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