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  • © 2020 AFP | Crée le 26.10.2020 à 15h16 | Mis à jour le 26.10.2020 à 15h20
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    Une femme parle avec des policiers anti-émeute pendant une manifestation à Minsk, le 25 octobre 2020. Stringer-AFP

    La cheffe de file de l'opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a appelé dimanche soir ses compatriotes à la grève dès lundi à la suite d'une nouvelle manifestation ayant réuni plus de cent mille personnes à Minsk contre le président Alexandre Loukachenko.

    "Le régime a de nouveau montré aux Bélarusses aujourd'hui que la violence est la seule chose dont il est capable", a déclaré Mme Tikhanovskaïa sur sa chaîne Telegram. "Par conséquent, demain, 26 octobre, une grève nationale commencera".

    L'opposition bélarusse exige le départ de M. Loukachenko, 66 ans, au pouvoir depuis 1994, depuis l'élection présidentielle jugée frauduleuse du 9 août. Le mouvement de contestation subit depuis une pression constante des autorités, qui a abouti à la détention ou à l'exil à l'étranger de tous ses principaux représentants.

    Des grenades assourdissantes ont été utilisées par les forces de l'ordre dimanche pour disperser les manifestants et des arrestations massives étaient en cours, selon les chaînes Telegram d'opposition montrant des scènes de panique avec de nombreux manifestants en fuite.

    Près de 160 personnes avaient été arrêtées en début de soirée, selon l'ONG de défense des droits humains Vesna.

    La figure de proue de l'opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa, 38 ans, a lancé ce mois-ci un ultimatum à Alexandre Loukachenko, lui donnant jusqu'à ce dimanche pour se retirer, faute de quoi elle appellerait à une manifestation monstre et à une grève générale dès lundi.

    - "Grève !" -

    Dans les rues, les manifestants défilaient dimanche en scandant "Grève !".

    Dans son ultimatum fixé au 25 octobre, Svetlana Tikhanovskaïa, qui a dû fuir son pays après les élections d'août, a aussi réclamé la fin des pressions policières et la libération de tous les "prisonniers politiques".

    L'opposition a affirmé que le scrutin a été faussé par la fraude et Mme Tikhanovskaïa a revendiqué la victoire. De Lituanie où elle s'est réfugiée et forte du soutien de plusieurs dirigeants occidentaux, elle demande une nouvelle élection présidentielle.

    Pendant une visite à Copenhague vendredi, où elle a rencontré le ministre danois des Affaires étrangères Jeppe Kofod, elle a appelé à un nouveau scrutin "le plus tôt possible". Dans un communiqué, elle a ensuite écrit qu'une date devait être fixée d'ici à la fin de l'année.

    "Je sais que beaucoup de gens ont peur de perdre leurs emplois", a-t-elle déclaré à l'AFP au sujet de l'appel à la grève. "Nous n'organisons pas les grèves, ce sont les gens qui décident eux-mêmes s'ils sont prêts ou pas".

    Au cours de précédentes grèves, notamment dans les entreprises publiques, les grévistes ont subi d'importantes pressions.

    - "Le dernier jour" -

    La chaîne Telegram NEXTA Live, qui coordonne en partie le mouvement de protestation, a lancé un appel à ses deux millions d'abonnés à se rassembler dimanche pour "le dernier jour de l'ultimatum du peuple".

    Après avoir procédé à une brutale répression dans les jours après les élections, les autorités ont prévenu ce mois-ci qu'elles tireraient à balles réelles pour disperser les manifestants "si nécessaire".

    Mais des dizaines de milliers de manifestants ont continué de se réunir malgré tout dans l'ensemble du Bélarus et la traditionnelle marche de femmes contre le pouvoir en a rassemblé plusieurs centaines dans Minsk samedi.

    Toutes les figures de l'opposition bélarusse sont aujourd'hui détenues ou en exil à l'étranger. Depuis le début de la contestation, la répression a fait au moins trois morts et des dizaines de blessés.

    Le Parlement européen a décerné cette semaine le prix Sakharov des droits de l'Homme à "l'opposition démocratique" au Bélarus.

    Le président Alexandre Loukachenko n'a quant à lui montré aucune intention de se plier aux revendications de ses détracteurs, au contraire.

    S'il jouit du soutien de Moscou, il est sous le coup d'une menace de sanctions de l'Union européenne, qui a rejeté les résultats de la présidentielle du 9 août et a déjà sanctionné 40 responsables du régime, dont le ministre de l'Intérieur et son adjoint.

    Samedi, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a appelé M. Loukachenko à remettre en liberté un conseiller politique américain, arrêté au Bélarus avant l'élection et inculpé par les autorités bélarusses d'organisation d'actions violant l'ordre public.

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