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  • © 2020 AFP | Crée le 11.10.2020 à 19h10 | Mis à jour le 11.10.2020 à 19h15
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    Manuel Gonzalez, le premier des sauveteurs à entrer dans la mine de cuivre de San José, au milieu du désert d'Atacama en 2010, lors d'une interview avec l'AFP, le 28 septembe 2020 à Rancagua, au Chili CLAUDIO REYES-AFP

    Il y a dix ans, les 33 mineurs de l'Atacama, dans le nord du Chili, piégés pendant 69 jours à plus de 600 mètres de profondeur, retrouvaient la surface, épilogue d'un sauvetage suivi par les télévisions du monde entier.

    Malgré le temps, Manuel Gonzalez, le premier des sauveteurs à entrer dans la mine de cuivre de San José, au milieu du désert d'Atacama, et le dernier à en sortir, se souvient parfaitement des émotions qui l'ont traversé: "une grande tension et des montées d'adrénaline".

    Sauveteur volontaire expérimenté de 46 ans, Manuel Gonzalez avait été désigné le premier à s'engager, ce 13 octobre 2010, dans la nacelle treuillée à travers un étroit conduit de 66 cm de diamètre pour, 17 minutes plus tard, atteindre les mineurs bloqués à 622 mètres sous la surface de la terre.

    "J'ai vécu la naissance de mes deux enfants et c'est l'une des ces sensations particulières que j'ai ressenties en arrivant au fond. Un mélange de joie et d'anxiété", raconte-t-il à l'AFP depuis son domicile dans la ville de Rancagua, à quelque 80 km au sud de Santiago.

    A son arrivée, il a trouvé des mineurs "très excités" dont "la plupart pleuraient". "Il criaient leur gratitude, beaucoup se sont agenouillés" pour prier, se souvient-il.

    "C'était très excitant pour moi aussi", confesse-t-il, alors qu'il conserve toujours auprès de lui le casque et les gants utilisés lors de l'opération.

    Il se souvient de ses premiers mots pour les mineurs, 32 Chiliens et un Bolivien âgés de 19 à 63 ans: "+un sacré bazar vous attend là-haut. Quand vous allez sortir il y aura des milliers de flashes+".

    Mais un nouvel effondrement, peu après le début du sauvetage, a ajouté une tension dramatique à l'opération suivie en direct par plus d'un milliard de téléspectateurs.

    Un rocher d'une tonne tombé près de la zone d'où les mineurs remontaient dans la nacelle a forcé les sauveteurs à "fermer ce secteur pour les faire passer par un autre endroit", explique Manuel Gonzalez.

    En tout, six sauveteurs sont descendus pour examiner l'état physique et mental des mineurs et coordonner l'opération.

    - Mondiovision -

    À l'air libre, plus de 3.500 personnes, dont 2.000 journalistes du monde entier attendaient pour vivre et raconter l'issue incertaine de cette histoire de survie dans la pénombre, la faim, la soif, par une humidité extrême et une température de 35 degrés.

    Pour loger tout ce monde, le "Camp de l'espoir", initialement mis en place pour accueillir les familles de mineurs en attente de nouvelles, était devenu au fil des jours un petit village avec son restaurant, son école, et même son "maire".

    C'est ainsi qu'avait été baptisée Maria Segovia, soeur du mineur Dario Segovia, l'une des premières à arriver sur place après l'effondrement et à réclamer des opérations de sauvetage.

    Une décennie plus tard, Maria fait revivre les souvenirs enfouis en elle en feuilletant un livre qui raconte en détails l'histoire des 33, également adaptée au cinéma.

    "Je l'ai toujours près de moi et il me remplit d'émotion chaque fois que je le feuillette", dit-elle.

    Manuel Gonzalez garde lui clairement en tête les derniers instants passés dans la mine avec les cinq autres sauveteurs.

    Un à un les 33 étaient sortis sains et saufs, le chef d'équipe, Luis Urzua, avait mis un point d'honneur à être le dernier des mineurs à remonter.

    Pendant que les embrassades et les directs TV s'enchaînaient à la surface, Manuel Gonzalez est resté de longues minutes à l'intérieur de la mine avant qu'elle ne soit vidée pour toujours, satisfait d'avoir mené à bien cette délicate opération de sauvetage en mondiovision, qui dit-il, a changé sa vie.

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