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  • © 2020 AFP | Crée le 29.10.2020 à 02h58 | Mis à jour le 29.10.2020 à 03h00
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    Des manifestants turcs brandissent des pancartes écrites en français contre le président Emmanuel Macron, le 27 octobre 2020 à Istanbul Yasin AKGUL-AFP

    La Turquie a laissé éclater sa colère mercredi après la publication d'une caricature du président Recep Tayyip Erdogan par l'hebdomadaire français Charlie Hebdo, menaçant de prendre des mesures diplomatiques contre Paris qui a rejeté les "tentatives de déstabilisation".

    Dans un contexte où la France et la Turquie, deux pays membres de l'Otan, sont à couteaux tirés, le célèbre hebdomadaire satirique français a représenté M. Erdogan en slip, bière à la main, soulevant la robe d'une femme voilée en s'écriant: "Ouuuh ! Le prophète !"

    Ce dessin peu flatteur a suscité l'ire d'Ankara, qui a ouvert une enquête pour "insulte au chef de l'Etat" et promis une "action diplomatique" susceptible d'envenimer davantage les rapports, sans toutefois fournir de précision.

    Malgré les "tentatives de déstabilisation et d'intimidation", la France ne "renoncera jamais à ses principes et à ses valeurs", a rétorqué mercredi le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal, soulignant l'"unité européenne" autour de Paris.

    M. Erdogan a multiplié ces derniers jours les attaques contre son homologue français Emmanuel Macron, l'accusant d'"islamophobie" pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet lors d'un hommage à un enseignant français décapité pour avoir montré des dessins en classe.

    Affirmant n'avoir pas vu les dernières caricatures de Charlie Hebdo le représentant, M. Erdogan a fait part de sa "colère", due non pas "à l'attaque ignoble contre ma personne, mais aux insultes contre le prophète" Mahomet.

    "Nous savons que la cible, ce n'est pas ma personne, mais nos valeurs", a poursuivi le président turc dont un porte-parole avait auparavant dénoncé un "racisme culturel".

    - "Propos haineux" -

    Les relations entre la Turquie et la France se sont progressivement dégradées depuis l'an dernier, en raison notamment de désaccords sur la Syrie, la Libye et la Méditerranée orientale.

    Mais les tensions ont été exacerbées la semaine dernière lorsque M. Erdogan, accusant M. Macron de mener une "campagne de haine" contre l'islam, a mis en cause son "état mental".

    Le chef d'Etat turc, qui cherche à se poser en défenseur de l'islam pour polir son image auprès de sa base électorale et dans la région, a exhorté lundi à boycotter les produits français, mais son appel semble avoir été relativement peu suivi.

    Cette dernière flambée place par ailleurs un peu plus sous le signe des tensions le match de Ligue des champions qui doit se dérouler mercredi soir à Istanbul entre le Basaksehir, club proche de M. Erdogan, et le Paris Saint-Germain.

    Malgré les tensions croissantes, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a indiqué mercredi qu'Ankara n'envisageait pas "pour le moment" de rappeler son ambassadeur à Paris, après que la France eut fait revenir samedi son représentant en Turquie.

    En pleine guerre des mots, le porte-parole du gouvernement français a tenu à "rappeler de manière très claire que ce sont des propos haineux contre des journalistes et contre une rédaction qui ont entraîné des attentats, des drames, des tueries (...) dans notre pays".

    Charlie Hebdo a été victime en 2015 d'un attentat jihadiste meurtrier, après avoir publié des caricatures du prophète Mahomet.

    - Nouvelles manifestations -

    Le duel entre Ankara et Paris s'inscrit dans un contexte plus large de colère dans le monde musulman à l'égard de la France en lien avec la défense des caricatures de Mahomet, dont toute représentation est taboue dans l'islam.

    Le soutien de M. Macron à ces caricatures, au nom de la laïcité et de la liberté d'expression, est en effet perçu par de nombreux musulmans comme une prise de position hostile envers l'islam.

    Plusieurs manifestations ont eu lieu cette semaine dans des pays majoritairement musulmans, dont un rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes appelant au boycott des marques françaises mardi au Bangladesh.

    Mercredi, environ 300 personnes se sont de nouveau réunies à Dacca, capitale du Bangladesh, lançant des slogans hostiles à la France et brûlant une effigie de M. Macron, selon un correspondant de l'AFP.

    Un rassemblement contre les dernières caricatures de Charlie Hebdo devant l'ambassade de France à Ankara a réuni une trentaine de personnes.

    burs-gkg/ezz/mm

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