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  • © 2020 AFP | Crée le 06.10.2020 à 23h39 | Mis à jour le 06.10.2020 à 23h40
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    Un obus non explosé dans une rue de Stepanakert, le 6 octobre 2020 au Nagorny-Karabakh ARIS MESSINIS-AFP

    Arméniens et Azerbaïdjanais poursuivaient mardi leurs combats pour le contrôle de la région séparatiste du Nagorny Karabakh, la Turquie demandant au monde de soutenir l'Azerbaïdjan, malgré les appels à la trêve et le nombre des victimes civiles.

    A contre-courant de la communauté internationale, le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, en visite mardi à Bakou, a appelé à "soutenir" l'Azerbaïdjan, un pays turcophone qu'Ankara encourage depuis la reprise des hostilités le 27 septembre à la reconquête militaire du Nagorny Karabakh.

    Il s'est ouvertement interrogé sur l'utilité d'un cessez-le-feu : "Que se passera-t-il après, l'Arménie sera-t-elle amenée à se retirer immédiatement des territoires azerbaïdjanais?".

    Cette visite intervient après que Paris, Moscou et Washington, médiateurs dans ce conflit depuis les années 1990, ont qualifié la veille la crise de "menace inacceptable pour la stabilité de la région".

    Une escalade pourrait avoir des conséquences imprévisibles, au vu du nombre des puissances en concurrence dans le Caucase : la Russie, la Turquie, l'Iran et les Occidentaux.

    Bakou et Erevan se sont accusés ces derniers jours d'avoir multiplié à dessein les bombardements sur les zones urbaines habitées, notamment la capitale des indépendantistes, Stepanakert, et la deuxième ville d'Azerbaïdjan, Gandja.

    Les journalistes de l'AFP ont vu de nombreuses habitations détruites par les tirs de roquettes de part et d'autre et recueilli des témoignages à ce sujet.

    Mardi, la porte-parole de l'armée arménienne a annoncé que 21 combattants du Karabakh avaient été tués au cours de combats dans la journée, sans donner plus de précisions.

    Le calme régnait néanmoins dans la matinée à Stepanakert. Profitant de ce répit, des habitants sortaient de leurs abris pour se ravitailler en nourriture. D'autres allaient constater les dégâts, parfois impressionnants.

    Cela étant, Gaïane Sarkissian, une institutrice de 42 ans, a décidé de quitter cette ville avec son enfant et sa mère de 64 ans.

    "La sirène d'alerte a retenti deux fois ce matin. Il y a eu deux explosions en périphérie vers neuf heures. Je ne sais pas ce que c'était. Nous nous sommes abrités et on a décidé de partir", raconte-t-elle, sur la route menant à l'Arménie.

    - Dixième jour de combats -

    Dans un communiqué matinal, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé avoir infligé de "lourdes pertes humaines et en matériel militaire" à l'adversaire et l'avoir "forcé à la retraite".

    Le président de la république auto-proclamée du Karabakh Arayik Haroutiounian a quant à lui assuré affirmé que son armée "remplissait avec succès ses tâches", ajoutant que "tout est sous contrôle".

    Au dixième jour des combats, aucun camp ne semble avoir pris un avantage déterminant sur l'autre.

    Le Nagorny Karabakh, majoritairement peuplé d'Arméniens chrétiens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan, un pays chiite, à la chute de l'URSS, entraînant au début des années 1990 une guerre ayant fait 30.000 morts. Le front est quasiment gelé depuis un cessez-le-feu en 1994, malgré des heurts réguliers.

    Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, dont le pays riche en pétrole a dépensé sans compter pour l'acquisition d'armements modernes ces dernières années, a juré de reprendre le Karabakh, excluant une trêve sans retrait militaire arménien de la région et sans "excuses" du Premier ministre arménien Nikol Pachinian.

    Illustration de l'animosité existante, il a qualifié ses adversaires de "chiens".

    Erevan et Bakou ont jusqu'ici fait fi des appels à un cessez-le-feu de l'essentiel de la communauté internationale, notamment de celui de la Russie, la puissance régionale.

    L'Azerbaïdjan a pour sa part le soutien sans équivoque de la Turquie de Recep Tayyip Erdogan.

    - "Menace inacceptable" -

    Le bilan de 286 morts depuis le début du conflit reste très partiel.

    L'Azerbaïdjan, qui n'annonce aucune perte parmi ses soldats, évoque la mort de 46 civils, tandis que le Karabakh a fait état de 240 militaires et 19 civils ayant perdu la vie.

    Les deux camps disent cependant avoir tué de 2.000 à 3.500 militaires ennemis chacun et se rejettent la responsabilité des hostilités.

    La Turquie est accusée d'aggraver le conflit en encourageant Bakou à l'offensive militaire et est soupçonnée d'avoir déployé des mercenaires syriens au Karabakh, dont plusieurs dizaines auraient été tués.

    Si la Russie entretient de bonnes relations avec les deux belligérants, elle reste plus proche de l'Arménie, qui appartient à une alliance militaire dominée par Moscou.

    Le président russe Vladimir Poutine a de nouveau appelé lundi soir à l'arrêt "immédiat" des combats, à l'occasion d'une conversation avec le dirigeant arménien.

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