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  • © 2020 AFP | Crée le 20.09.2020 à 13h43 | Mis à jour le 20.09.2020 à 13h45
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    Affiche électorale de l'eurodéputée Susanna Ceccardi avant les élections régionales en Italie, le 17 septembre 2020 à Florence Carlo BRESSAN-AFP

    Les Italiens sont appelés dimanche à défier la progression du coronavirus et aller voter, tout particulièrement aux élections régionales en Toscane, un bastion de gauche depuis un demi-siècle dont rêve de s'emparer l'extrême droite.

    Sept régions - plus de 20 millions d'habitants - doivent élire leurs présidents. Dans trois d'entre elles, une possible victoire de la droite serait une rebuffade pour le gouvernement de Giuseppe Conte, coalition formée voici un an entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et le Parti démocrate (PD, centre-gauche).

    Tous les Italiens doivent en outre se prononcer sur un référendum national sur la réduction du nombre de parlementaires, une promesse électorale du M5S qui devrait se concrétiser. Le nombre d'élus passerait de 945 à 600. Aujourd'hui, l'Italie a le deuxième parlement le plus fourni en Europe, derrière le Royaume-Uni (environ 1.400), et devant la France (925).

    Pour ce tout premier scrutin organisé depuis la pandémie, les réticences des électeurs les plus âgés pèseront certainement sur l'affluence dans les bureaux de vote, qui ouvrent leurs portes ce dimanche de 7h00 à 23h00 locales, mais aussi lundi de 7h00 à 15h00.

    Seulement 1.820 électeurs, confinés chez eux à cause du coronavirus, ont demandé à voter à distance. C'est le cas de l'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, diagnostiqué avec le virus mais sorti depuis quelques jours de l'hôpital.

    A Rome, l'hôpital Spallanzani, établissement phare des soins contre le virus, installera un bureau de vote dans ses murs. L'établissement compte actuellement 93 patients positifs au Covid-19, dont dix en soins intensifs.

    - Désistement massifs de scrutateurs -

    Mais la peur a déjà rattrapé scrutateurs et présidents de bureaux de vote, qui ont massivement déclaré forfait dans tout le pays. La ville de Milan a ainsi lancé un SOS samedi via les réseaux sociaux, pour remplacer au pied levé 100 présidents de bureaux de vote.

    Source d'inquiétude: les électeurs devront abaisser leur masque pour s'identifier avant d'aller déposer leur bulletin.

    Samedi, le pays a enregistré 1.628 cas nouveaux et 24 morts en vingt-quatre heures. La contagion se transmet actuellement dans les deux tiers des cas au sein des familles, des plus jeunes aux plus âgés, faisant remonter la moyenne d'âge.

    Pour Massimo Galli, infectiologue à Milan, ces élections plusieurs fois reportées sont tout simplement "une folie".

    La coalition de droite composée de la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite), de Fratelli d'Italia (FDI) de Giorgia Meloni (extrême droite) et de Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi, se présente unie dans toutes les régions.

    La coalition gouvernementale -PD et M5S- s'avance en revanche divisée, sauf en Ligurie (nord-ouest) où un candidat commun a été trouvé.

    Le Mouvement 5 Etoiles, ex-formation antisystème au pouvoir en Italie depuis deux ans dont une année avec Matteo Salvini, avait donné pour la première fois son feu vert à la mi-août pour nouer des alliances électorales avec des partis traditionnels. Semblant ainsi vouloir renforcer sa stratégie de front commun avec la gauche italienne.

    Tous les observateurs auront le regard rivé sur la Toscane, place forte "rouge" depuis l'après-guerre, où les sondages donnent les candidats de gauche et de droite dans un mouchoir de poche.

    "L'élection en Toscane sera décisive pour Matteo Salvini", dont la popularité s'est effritée durant la pandémie, souligne l'analyste politique Barbara Fiammeri, du journal Sole 24 Ore.

    Vendredi, les ténors nationaux de la droite et de l'extrême droite s'étaient d'ailleurs donné rendez-vous à Florence.

    Florence est précisément le fief de Matteo Renzi, l'ancien chef (parti démocrate) du gouvernement, qui tente de se relancer à travers sa nouvelle formation, Italia Viva.

    L'avenir du chef du Parti démocrate, Nicola Zingaretti, pourrait aussi se jouer dans cette région. Celui du dirigeant du M5S, Luigi di Maio, dépend plus d'un "oui" au référendum, son cheval de bataille.

    Les deux autres régions-test sont la Campanie (Naples) -où le président sortant (PD) est néanmoins donné gagnant- et les Pouilles -où l'actuel président (PD) est au coude-à-coude avec le candidat de la droite-.

    En Vénétie, le populaire président de La Ligue semble d'autant plus indéboulonnable que son concurrent de gauche, positif au coronavirus, a terminé sa campagne virtuelle depuis l'hôpital.

    Le résultat, connu lundi soir, ne risque pas de faire tomber le gouvernement qui n'a "aucune intention d'organiser des législatives" à l'issue incertaine, analyse Franco Pavoncello, professeur de sciences politiques à l'université américaine John Cabot de Rome.

    L'heure appelle d'ailleurs à une certaine stabilité: l'Italie doit présenter à Bruxelles son plan national de relance face à l'épidémie, pour obtenir 208,6 milliards de subventions et de prêts.

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