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  • © 2020 AFP | Crée le 17.11.2020 à 09h12 | Mis à jour le 17.11.2020 à 09h15
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    Photo fournie par le Congrès péruvien de Francisco Sagasti, le 11 septembre 2020 --Peruvian Congress/AFP

    Le Parlement péruvien a élu lundi le député centriste Francisco Sagasti président par intérim, après une semaine de chaos politique qui a vu la destitution de l'ancien chef de l'Etat Martin Vizcarra et la démission de son successeur Manuel Merino.

    Francisco Sagasti, un ingénieur de 76 ans, qui a travaillé pour la Banque mondiale, a été élu président du Parlement par les députés, et devient automatiquement chef de l'Etat, selon la Constitution.

    Le Pérou n'a plus de vice-président depuis une précédente crise politique il y a un an. Parallèlement, la députée de gauche Mirtha Vasqueza été élue présidente du Parlement.

    M. Sagasti, élu avec 97 voix sur 130, était le seul candidat. Son mandat court jusqu'au 28 juillet 2021, date à laquelle devait s'achever celui du président Martin Vizcarra, destitué le 9 novembre.

    La destitution de ce président populaire, mis en défaut par une procédure expéditive qui témoigne de la fragilité des institutions péruviennes, a plongé le pays de 33 millions d'habitants dans une énième crise politique.

    Son remplaçant, l'ancien chef du Parlement, Manuel Merino, a annoncé dimanche, cinq jours seulement après son accession au pouvoir, qu'il quittait ses fonctions, au lendemain d'une violente répression des manifestants exigeant son départ, qui a fait deux morts et une centaine de blessés.

    Dans la foulée, les députés échouaient à élire dans la nuit une candidate de gauche, supposée consensuelle, Rocio Silva Santisteban.

    L'élection de Francisco Sagasti est "le scénario idéal" pour surmonter la crise politique car il a été "l'un de ceux qui ont voté contre la destitution de Vizcarra", a estimé auprès de l'AFP l'ex-président de Transparency international, José Carlos Ugaz.

    Les prochaines élections générales sont prévues le 11 avril 2021.

    - "Une nouvelle Constitution" -

    Martin Vizcarra, qui s'est retrouvé à la tête du pays après la démission en 2018 de son prédécesseur Pedro Pablo Kuczynski, dont il était le vice-président, a été démis après l'aboutissement d'une seconde procédure de destitution, fondée sur des accusations de corruption que l'ex-chef de l'Etat a catégoriquement niées.

    M. Kuczynski n'avait pas pu, lui non plus, aller au bout de son mandat, obligé de démissionner sous la pression du Parlement après avoir été mis en cause dans le scandale Odebrecht, du nom de cette compagnie brésilienne de construction accusée d'avoir versé des pots-de-vin dans différents pays d'Amérique latine.

    Pas moins de quatre ex-présidents péruviens, dont un s'est suicidé, ont été impliqués dans le scandale.

    Manuel Merino, député de centre droit de 59 ans, était sorti de l'anonymat en septembre en initiant contre M. Vizcarra une première procédure de destitution qui n'avait pas abouti.

    Lâché par l'ensemble de la classe politique face aux manifestations dans plusieurs villes, il a annoncé sa démission lors d'une allocution télévisée aussitôt suivie de scènes de liesse dans les rues de la capitale.

    "Il n'a pas démissionné, le peuple l'a mis dehors, Merino n'a jamais été président, il ne m'a jamais représentée... Maintenant le Parlement doit partir, (il faut) une nouvelle Constitution", a lancé Karen Laurente, étudiante de 28 ans.

    M. Vizcarra, loué par la population pour sa lutte contre la corruption et son intransigeance à l'égard du Parlement à l'inverse de ses prédécesseurs, a estimé dimanche que la démission de M. Merino était un pas vers le rétablissement des institutions démocratiques. "Une dictature a quitté le palais. Merino s'est écarté, il brisait notre démocratie", a-t-il déclaré à la presse.

    Il a demandé que la Cour constitutionnelle se prononce le plus rapidement possible sur sa destitution "et dise si ce que les membres du parlement ont fait le 9 novembre est légal".

    La justice péruvienne a ouvert lundi une enquête préliminaire sur la mort des deux manifestants, apparemment tués par des tirs de la police, mais aussi pour les "blessures graves" de dizaines d'autres a déclaré le procureur Zoraida Avalos.

    Elle vise le président démissionnaire Manuel Merino, le numéro deux de son gouvernement éphémère, et son ministre de l'Intérieur.

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