C’était attendu au vu des chiffres du recensement de 2019 : la population de la Nouvelle-Calédonie est de plus en plus vieillissante.

C’est le constat, présenté jeudi matin à la presse par l’Isee (Institut statistique des études économiques).

Moins de naissances

Ce phénomène s’explique déjà par la baisse de la fécondité avec un recul du nombre des naissances de 9 %, entre 2015 et 2019.

Pour rappel, pour qu’une population se renouvelle naturellement l’indicateur de fécondité doit être de 2,1 enfants par femme. Or sur le Caillou, ce chiffre est tombé en dessous de seuil, descendant à 2,04 en 2017 et même à 1,95 en 2019. Une tendance encore plus marquée chez les moins de 30 ans, qui peut s’expliquer notamment par l’évolution de la place des femmes dans la vie active et par leurs poursuites d’études supérieures.

Les Calédoniens vivent plus longtemps

Par ailleurs, les Calédoniens vivent de plus en plus longtemps. L’espérance de vie est passée, entre 2015 et 2019, de 77,4 ans à 77,7 ans, avec une différence marquée entre les hommes (74,7 ans) et les femmes (80,9 ans).

Cependant, ces chiffres de l’espérance de vie sont encore bien inférieurs à la France (82,6 ans) et à certains de nos voisins : Australie (82,7 ans), Nouvelle-Zélande (81,7 ans), etc.

Par conséquent, le nombre de personnes inactives (jeunes de moins de 15 ans et personnes de 65 ans et plus) est passé, en cinq ans, de 46,5 à 47,1 pour 100 personnes d’âge actif. Ce phénomène n’est pas sans poser des questions sur les déséquilibres des systèmes de retraites, les dépenses de santé (difficultés du Ruamm) et les nouveaux besoins de services et d’accompagnement de la population vieillissante, qui peut également être une opportunité de développement économique.

Un solde migratoire négatif

Enfin, le vieillissement de la population a été "accéléré" par le solde migratoire pour la première fois négatif, entre 2015 et 2019. En clair, sur cette période, le pays a enregistré près de 17 000 arrivées contre 28 000 départs, soit un solde négatif de plus de 10 000 personnes. Et ce, en particulier sur les 20-24 ans.

Dans ce contexte, une situation inédite s’est produite en 2019 : pour la première fois, le solde naturel a été inférieur au solde migratoire, soit -0.03 %. En résumé, les naissances n’ont pas compensé les départs.