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  • | Crée le 27.07.2021 à 16h44 | Mis à jour le 27.07.2021 à 17h44
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    Jon Cappleman avec des pompiers sur son terrain, à Twain, en Californie, le 26 juillet 2021 Robyn Beck [AFP]
    "Beaucoup de gens pensent qu'on est irresponsables." La fumée d'un énorme incendie en Californie a plongé la cabane de Jon Cappleman dans un brouillard ocre, mais pas question d'évacuer. Si les flammes du Dixie Fire arrivent jusqu'à sa propriété, le sexagénaire l'assure: il est prêt à les affronter.

    Pour protéger sa rustique demeure -- nichée dans les pins près du bourg de Twain -- tout a été pensé jusque dans les plus minutieux détails.

    Depuis plusieurs jours, une pompe aspire de l'eau d'un ruisseau voisin et l'achemine jusqu'à sa propriété dans des tuyaux bleus. Jon Cappleman s'en sert pour arroser abondamment le sol devant son cabanon et s'assurer qu'il est toujours humide.

    Toute l'année durant, sa femme et lui ont aussi pris soin de débroussailler les alentours de leur maison. Leurs chèvres s'occupent des coins qu'ils auraient pu manquer.

    Dindes, poules, chèvres, chats

    "Ça ne casse pas des briques, mais ça marche", affirme l'homme à la casquette noire, floquée d'un drapeau américain.

    Installé dans la vallée depuis 1982, le Dixie Fire est le huitième incendie majeur auquel il est confronté.

    Ce dernier est "le plus gros" qu'il ait vu de sa vie.

    La faute au réchauffement climatique? Il balaie d'un revers de la main.

    "Je ne pense pas que le changement climatique ait quoi que ce soit à voir là-dedans."

    Soudain, un énorme bruit transperce le ciel. A quelques centaines de mètres, un arbre abîmé par les flammes vient de s'effondrer. "Cela fait des jours que c'est comme ça, que l'on entend ces gros +boum+", confie Jon, un peu inquiet en inspectant les conifères qui entourent sa demeure.

    "J'ai dormi 25 heures au cours de la dernière semaine", déplore le vieil homme en allumant une cigarette. Le foyer n'a plus de courant depuis trois jours.

    "Des inconnus"

    Alors pourquoi ne pas décamper, comme les autres?

    "Vous ne confiez pas la sécurité de votre famille à des inconnus", martèle-t-il.

    Impossible aussi de transporter les 5 dindes, 30 poules, 10 chèvres et 6 chats qui arpentent sa propriété. Non, il faut rester. Il crache sur son mégot pour l'éteindre.

    Six camions de pompiers sont garés au pied de sa propriété de 5 hectares et surveillent la progression des flammes.

    "Il y a un feu en haut de cette colline qui pourrait potentiellement avoir un impact sur ces maisons", met en garde Jason Serrano, responsable d'un régiment de pompiers.

    Le Dixie Fire est si gros qu'il génère désormais sa propre foudre, rendant sa trajectoire encore plus incertaine.

    "Mais nous avons identifié ceux qui ont décidé de rester et nous serons en mesure de les prévenir s'il faut évacuer d'urgence", soutient-il.

    Un groupe de pompiers s'approchent pour inspecter la propriété de Jon Cappleman. L'hôte fait volontiers la visite, visiblement assez fier de son opération logistique. Ils pointent un débarras à ciel ouvert à quelques mètres, jonché en vrac d'un vieux vélo, de câbles... "J'ai un peu honte", souffle le vieil homme. "Ça pourrait déclencher un feu."


    Jon Cappleman devant la pompe qui lui permet d'arroser sa propriété, à Twain, en Californie, le 26 juillet 2021 Robyn Beck [AFP]


    Jon Cappleman explique pourquoi il n'abandonne pas son cabanon face à la progression du Dixie Fire, à Twain, en Californie, le 26 juillet 2021 Robyn Beck [AFP]


    Jon Cappleman en pleine conversation avec des pompiers venus inspecter les environs de sa propriété, à Twain, en Californie, le 26 juillet 2021 Robyn Beck [AFP]

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