Si les Brésiliens n’ont pris aucun but dans le jeu courant en phase de poules, et seulement un but sur corner contre la Suisse (1-1), c’est aussi parce que le défenseur central du Paris-SG forme avec son partenaire Miranda et la sentinelle Casemiro un triangle infranchissable. « J’ai la sensation du devoir accompli, pas seulement avec ce but, mais aussi au vu de notre bonne phase défensive, a savouré le défenseur. Nous avons encore été très solides, sans prendre de but. » Le brassard de capitaine était porté jeudi par Miranda, dans le cadre de la rotation instaurée par le sélectionneur Tite. Et ce bout de tissu a longtemps pesé lourd sur le biceps de Thiago Silva, capitaine lors du naufrage du Mondial 2014 à domicile. Ses larmes lors d’une séance de tirs au but contre le Chili avaient symbolisé la faillite mentale de la Seleçao, avant une déroute 7-1 en demi-finale face aux futurs champions du monde allemands (un match pour lequel Silva était suspendu).

Le retour du « monstre » Sa prestation ratée lors de la fameuse « remontada » du FC Barcelone de Neymar face au Paris SG (4-0, 1-6) a aussi accentué cette image de défenseur friable mentalement. Et pendant toute la phase de qualification, Tite semblait lui préférer son coéquipier parisien Marquinhos… Mais depuis le début du Mondial, revoilà « O Monstro », le « Monstre », ce surnom que certaines performances récentes rendaient presque ironique. « C’est super de revenir à mon meilleur niveau avec le Brésil. J’ai travaillé dur pour ça », a savouré Silva la semaine dernière. Et Tite ne doute pas de ce joueur charismatique et très croyant : « Il faut des joueurs avec de l’expérience et de la maturité pour être capitaine, et Thiago fait partie de ces joueurs-là », a dit le sélectionneur, lui confiant le brassard face au Costa Rica (2-0). A 34 ans, Silva garde une dernière chance de consécration internationale, dans le sillage de son complice parisien Neymar. « C’est mon plus jeune frère, et je cherche à prendre soin de lui, à lui donner des conseils », résume le défenseur. Et voilà le Brésil rassuré sur ses capacités offensives et défensives avant son huitième face au Mexique : quatre ans après, la Seleçao va mieux.