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  • Baptiste Pace/AFP | Crée le 15.02.2019 à 04h25 | Mis à jour le 15.02.2019 à 08h04
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    A Bordeaux, la succession de Juppé est désormais ouverte. Photo AFP
    PORTRAIT. « Fils préféré de Jacques Chirac », en rupture avec Les Républicains (LR), Alain Juppé, 73 ans, a été désigné mercredi pour intégrer le Conseil constitutionnel, ultime étape d’une carrière politique bien remplie mais brisée par son échec présidentiel de 2017.

    Le nom de l’ancien Premier ministre (1995-1997), bientôt ex-maire de Bordeaux qu’il administrait quasiment sans discontinuer depuis 1995, a été proposé par le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand. S’il passe avec succès l’examen des commissions parlementaires, M. Juppé succédera à un autre ancien locataire de l’hôtel Matignon, le socialiste Lionel Jospin, qui lui avait lui-même succédé en 1997.

    Cette nomination confirme le rapprochement opéré depuis 2017 entre M. Juppé, bon nombre de ses soutiens et le président Macron. Rapprochement dont le symbole le plus évident fut la nomination à Matignon de son ancien protégé, Edouard Philippe.

    Droit dans ses bottes

    Avant d’atténuer ses propos, M. Juppé avait même plaidé en 2017 pour un « grand mouvement central » autour du chef de l’Etat en vue des élections européennes, en ne cessant de critiquer la ligne du nouveau patron de LR, Laurent Wauquiez. Fondateur de l’UMP en 2002, M. Juppé n’est même plus membre des Républicains, n’ayant pas repris sa carte depuis son échec retentissant lors de la primaire de 2016. « De la rancœur envers un parti qu’il n’aime plus », regrette un dirigeant.

    L’histoire politique de ce Landais né en 1945, repéré en 1976 par un Jacques Chirac à la recherche d’un « normalien sachant écrire », fut sinueuse : une ascension linéaire - député, ministre, cadre du RPR - jusqu’à sa nomination à Matignon, puis une impopularité persistante pour un Premier ministre « droit dans ses bottes », abîmé par le mouvement social de 1995 et les affaires judiciaires.

    Jusqu’à l’opprobre d’une condamnation, en 2004, à quatorze mois avec sursis et un an d’inéligibilité dans le dossier des emplois fictifs de la mairie de Paris, dont il a géré pendant des années les finances dans l’ombre de son mentor.

    Après un exil au Canada, ce père de trois enfants reprit du service en 2006 à la mairie de Bordeaux. Ephémère ministre de l’Ecologie en 2007, il dut quitter le gouvernement après son échec aux législatives mais le réintégra par la grande porte du ministère de la Défense (2010), puis des Affaires étrangères (2011) durant la seconde partie du quinquennat d’un Nicolas Sarkozy affaibli.

    Vint ensuite l’époque de la « Juppé mania », l’ex-Premier ministre faisant la Une des Inrockuptibles et caracolant en tête des sondages pour la présidentielle de 2017. Alain Juppé eut même du mal à retenir une larme à la vue d’un sondage favorable lors d’une émission de grande écoute sur France 2 en 2014.

    Il s’est « trompé d’élection »

    Bien décidé à mettre en échec le retour de Nicolas Sarkozy, il s’est cependant « trompé d’élection », selon les termes de François Fillon, dont la ligne libérale et conservatrice triompha lors de la primaire face au chantre de « l’identité heureuse ».

    A la douleur de cet échec inattendu s’est ajouté l’invraisemblable épisode du Trocadéro, quand M. Fillon, empêtré dans les affaires, joua le tout pour le tout pour éviter d’être débranché au profit de son aîné. Alain Juppé finit par jeter l’éponge le 6 mars 2017. S’il a buté sur la marche suprême, les juppéistes, eux, gouvernent : Edouard Philippe à Matignon, assisté par Gilles Boyer, ancien conseiller et directeur de cabinet du mentor bordelais.

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