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  • AFP | Crée le 19.03.2020 à 04h25 | Mis à jour le 19.03.2020 à 07h31
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    « Notre objectif est de faire en sorte que le tissu économique et que le tissu productif français puissent surmonter cette crise », a plaidé le Premier ministre depuis Matignon. Photo AFP
    CORONAVIRUS. Les Français doivent rester chez eux : le Premier ministre a répété mardi soir sur France 2 les mesures du confinement, évacuant les « polémiques ».

    Huit heures après le début du confinement général annoncé la veille par Emmanuel Macron, Edouard Philippe a exhorté les Français à respecter les règles « pour se protéger les uns et les autres et aider les services de santé à faire face à la montée de l’épidémie ».

    « On leur demande instamment, fermement, de rester chez eux », a martelé le Premier ministre, intervenant depuis Matignon dans le journal télévisé de France 2, afin de limiter lui-même le plus possible les contacts extérieurs. « Les consignes sont claires. On reste chez soi sauf dans les cinq cas énoncés » sur l’attestation permettant de quitter son domicile, comme les motifs professionnels, de santé ou familiaux, a-t-il poursuivi, répondant ensuite à quelques questions pratiques de téléspectateurs.

    Ainsi, interpellé sur la possibilité ou non de se rendre à un enterrement, M. Philippe a répondu : « je dois être à la hauteur des fonctions que j’occupe et, c’est terrible à dire, mais non, il faut respecter les consignes ».

    Le Premier ministre a aussi justifié la tenue dimanche du premier tour des élections municipales, évoquant des « motifs scientifiques ». Et ce, alors que l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn a soulevé mardi interrogations et critiques en affirmant avoir alerté dès janvier le Premier ministre sur la gravité de l’épidémie de coronavirus et en évoquant « une mascarade » pour les élections, expression qu’elle a ensuite dit regretter.

    L’affaire Buzyn

    Dans un entretien donné au Monde, Mme Buzyn raconte avoir « pleuré » lorsqu’elle a quitté ses fonctions gouvernementales le 17 février pour mener la bataille des municipales à Paris sous la bannière de LREM. Face à la polémique qui monte, la marcheuse a confirmé mardi, dans un communiqué, s’être « adressée au Premier ministre en lui disant : Si la France en arrive à être touchée par un pic épidémique alors il se pourrait que les municipales ne puissent pas se tenir ». Ses propos ont déclenché une tempête de critiques au sein des oppositions et sur les réseaux sociaux, y compris au sein du parti présidentiel.

    La chef du RN Marine Le Pen a jugé les propos de l’ex-ministre « effarants » estimant qu’il s’agit d’un « grave scandale d’Etat ». « A-t-elle su et prévenu trois mois avant ? Et dans ce cas, pourquoi rien n’a-t-il été fait ? », a aussi interrogé le chef file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.

    « Si nous n’avions pas pris au sérieux cet événement sanitaire, je n’aurais pas organisé une réunion dès le mois de janvier » et « pris des décisions lourdes », a répliqué le chef du gouvernement, interrogé par France 2.

    « Il y a quelques mois, il y a des gens qui disaient “ vous en faites trop ou vous n’en faites pas assez ”. Dans quelques mois, certains diront : “il aurait fallu faire autrement”. Ces polémiques, je les connais, je les assume », a-t-il ajouté.

    M. Philippe a également répété que l’Etat ferait en sorte de préserver au maximum entreprises et emplois face au choc économique, sans pour autant aller jusqu’à l’interdiction de licencier. Enfin, pour répondre à la crainte de douaniers, il a prévenu que la France pourrait interdire son territoire aux ressortissants britanniques si les autorités de ce pays n’adoptaient pas de mesures de confinement chez elles.


    Des nationalisations envisagées

    L’Etat, en tant qu’actionnaire d’Air France, s’est dit prêt à prendre ses responsabilités. La compagnie emploie environ 45 000 personnes. Photo AFP

     

    Le gouvernement a déclaré « la guerre économique » au coronavirus et n’exclut pas de nationaliser certaines grandes entreprises en danger dans une économie française qui va tomber en récession.

    Pour limiter les dégâts, notamment des faillites en cascade d’entreprises, trop fragiles pour encaisser un arrêt total de leur activité pendant des semaines, le gouvernement va dégainer un arsenal immédiat de 45 milliards d’euros.

    L’essentiel - 32 milliards d’euros - passera en report ou annulation de charges sociales et fiscales, déjà en place depuis plusieurs jours. Certains groupes, à l’image d’Air France-KLM, vivent un supplice en Bourse et ont vu leur capitalisation fondre en quelques jours. « On sait que dans les transports aériens il va y avoir beaucoup d’entreprises qui vont avoir beaucoup de mal à passer cette crise, et l’Etat, la France, le gouvernement sont prêts à aider », a déclaré Edouard Philippe.

    Air France en pause

    Le gouvernement italien a annoncé qu'il entendait nationaliser la compagnie aérienne Alitalia, en grande difficulté depuis des années.

    Concernant Air France, l'Etat, par la voix du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, a dit être prêt à « prendre ses responsabilités en tant qu'actionnaire ». La compagnie aérienne va mettre en place dès le 23 mars un dispositif de chômage partiel pour l'ensemble de ses salariés pour une période de six mois maximum, mesure qui affectera en moyenne 50 % du temps de travail.

    Le groupe Air France-KLM a annoncé une réduction de son activité de 70 % à 90 % lors des deux prochains mois au moins.

    Aéroports de Paris réagit aussi : le Terminal 2 d'Orly a fermé mardi soir. Idem à Roissy-Charles de Gaulle pour le terminal 2G (vols Air France vers l'espace Schengen) et le terminal 3 (compagnies low-cost).


    Repères

    Activités essentielles

    Tandis que certains salariés ont fait valoir leur droit de réserve, notamment des facteurs, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a appelé hier les salariés des secteurs essentiels « à se rendre sur leurs lieux de travail », en prenant leurs précautions, pour garantir la « sécurité économique du pays », citant l’exemple de l’agroalimentaire, de la grande distribution ou du ramassage et du traitement des déchets.

    La vie démocratique continue

    L’Assemblée nationale reprendra ses travaux jeudi en « format restreint » pour examiner les textes d’urgence face à l’épidémie. Une séance de questions d’actualité au gouvernement est également prévue jeudi à 9 heures, lors de laquelle « seuls les orateurs et les présidents de groupe seront présents dans l’hémicycle ».

    Le Sénat doit aussi reprendre ses travaux jeudi, avec l’examen du projet de loi portant diverses dispositions d’urgence, qui permet notamment le report du second tour des municipales, probablement en juin, et prolonge le mandat des conseillers municipaux actuels.

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