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  • Marie Giffard/AFP | Crée le 20.06.2018 à 04h25 | Mis à jour le 20.06.2018 à 05h31
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    C’est la première fois en France qu’un tel réseau est démantelé, de plus dirigé par une jeune mère. DR
    Criminalité. Une mère de famille de 28 ans sans casier judiciaire : ce profil original dirigeait l’une des plus importantes plateformes illégales en France, démantelée sur le Dark Web, le côté obscur d’Internet.

    Le forum « Black Hand » (la main noire) proposait à la vente depuis plus de deux ans de nombreux produits et services illicites (drogues, armes, faux papiers, données bancaires volées…). Il a été démantelé mardi.

    L’administratrice a été arrêtée dans la région de Lille, détaille sous couvert d’anonymat Nicolas, responsable de l’opération menée par la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED). « Une femme active à ce niveau-là, c’est assez original », commente-t-il, ajoutant qu’elle avait deux enfants et était sans emploi.

     

    Longue enquête

    Elle n’était pas la créatrice de Black Hand, elle en avait récupéré la gestion, mais elle n’en était pas à sa première expérience sur le Dark Net même si elle n’avait pas un « profil d’informaticien geek ». Après une enquête d’environ un an, deux modérateurs-vendeurs ont également été mis en examen, ainsi qu’un « simple vendeur », parmi « des dizaines » sur le forum.

    « Pour qu’ils ne s’avertissent pas les uns les autres, car même s’ils ne se connaissaient pas, ils échangeaient par messagerie cryptée », les interpellations ont eu lieu lors d’une opération simultanée dans les régions de Lille, de Montpellier et de Marseille.

    Lors des perquisitions, les enquêteurs ont pu accéder au contenu du serveur de Black Hand et procéder à la saisie massive des données.

    S’il est très difficile d’évaluer le volume du chiffre d’affaires du forum, Nicolas jauge à « plusieurs dizaines de milliers d’euros par an » de revenus pour l’administratrice. Elle et les deux modérateurs se rémunéraient via les inscriptions (entre 25 et 50 euros), mais également grâce à un système de garantie dans les transactions, appelé « Escrow », sur lequel ils percevaient entre 2 à 5 % de commission.

    Enfin, les vendeurs pouvaient payer « des cotisations pour avoir un référencement de qualité sur le site ». Il y avait « toute une économie pour les vendeurs, qui, eux, touchaient beaucoup d’argent ».

     

    Profils étonnants

    Une quarantaine d’agents ont été mobilisés sur l’opération, première du genre en France. « On n’a pas fait tomber une inconnue, souligne la DNRED, on voit les réactions, les inquiétudes sur les forums du Dark Net : ça réagit, ça s’inquiète. Et ils ont raison de s’inquiéter. C’est ce qu’on recherchait. » L’enquête, qui se poursuit, a été confiée à l’Office central de la lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC).

    Mais ce n’est que le début. « Nous allons maintenant travailler sur les administrateurs, la structure même de la plateforme », explique François-Xavier Masson, patron de l’OCLCTIC, soulignant le profil étonnant des protagonistes. « Il y a la mère de famille, un cuistot au chômage, des petits trafiquants… ». Les enquêteurs vont s’attaquer au fichier clients : 3 000 identifiants et plus de 200 000 messages.

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