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  • Catherine Marciano/AFP | Crée le 19.03.2019 à 04h25 | Mis à jour le 19.03.2019 à 08h20
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    Mgr Barbarin, 68 ans, un âge prématuré dans l’Eglise pour démissionner, a été condamné le 7 mars. Photo AFP
    RELIGION. Le pape François devait recevoir hier au Vatican le cardinal Barbarin, plus haut dignitaire catholique français, qui lui présentera sa démission après sa condamnation à six mois avec sursis pour non-dénonciation d’abus sexuels d’un prêtre.

    La rencontre privée était prévue selon le diocèse de Lyon à 10 heures. Le pape argentin a longtemps pris personnellement la défense du cardinal français, notamment en 2016 lorsqu’il avait estimé qu’une démission avant l’issue d’un procès serait « un contresens, une imprudence ». Il pourrait se donner plusieurs semaines avant d’accepter ou non la démission.

    Archevêque de Lyon depuis 2002, cardinal depuis 2003, primat des Gaules (titre honorifique conféré à l’archevêque de Lyon depuis le XIe siècle), Mgr Philippe Barbarin est considéré comme le plus haut dignitaire de l’Eglise de France. En cas de démission, il deviendra « évêque émérite » de Lyon et restera cardinal.

    A 68 ans, il a été condamné le 7 mars à six mois de prison avec sursis pour ses silences sur les agressions pédophiles imputées par des scouts au père Bernard Preynat, dont il fut prévenu par une victime en 2014.

    Le cardinal avait martelé durant le procès n’avoir « jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles ».

    Mais le jugement l’accuse d’avoir choisi de ne rien dire aux autorités françaises « pour préserver l’institution » de l’Eglise, empêchant ainsi « la découverte de très nombreuses victimes d’abus sexuels par la justice ».

    Si Mgr Barbarin souhaite démissionner pour apaiser son diocèse, où sa présence est désormais difficilement tenable, il fait en revanche appel du jugement.

    Attendre l’appel ?

    Le pape, décidé à placer les évêques devant leurs responsabilités individuelles et collégiales face aux scandales, tranchera-t-il sans attendre l’appel ?

    « Aucun abus ne doit jamais être couvert, comme ce fut le cas par le passé, et sous-évalué », avait lancé fin février François, après un sommet inédit sur les abus sexuels sur mineurs, rassemblant 114 présidents de conférences épiscopales du monde.

    Les avocats du cardinal Barbarin ont rédigé une note juridique sur sa condamnation, exposant les perspectives d’un jugement en appel. Un document traduit en espagnol à l’intention du pape argentin.

    « C’est le cardinal qui jugera utile de la transmettre au Saint-Père », précise son avocat Me André Soulier. Elle peut « aider à la réflexion de tous alors qu’un certain nombre de points du jugement de première instance me semblent en débat », ajoute son second avocat, Me Jean-Félix Luciani.

    Et le parquet de Lyon, qui n’avait pas demandé de condamnation à son encontre, a précisé dimanche qu’il avait fait « appel incident » dans « le prolongement de l’appel » principal du cardinal.

    François avait accepté en octobre, avec réticence et après trois semaines de réflexion, la démission du cardinal américain Donald Wuerl de son poste d’archevêque de Washington, soupçonné par un jury populaire d’avoir étouffé un vaste scandale d’agressions sexuelles en Pennsylvanie (nord-est des Etats-Unis).

    Le prélat américain de 77 ans, qui clame avoir agi « dans l’intérêt des victimes » et a été loué par le pape, n’était pas sous le coup d’une condamnation comme le cardinal français.

    L’affaire Barbarin tombe à un moment délicat des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège.

    Un Nonce dans la tourmente

    Le parquet de Paris vient de demander la levée de l’immunité diplomatique du nonce apostolique (ambassadeur du Saint-Siège) en France, Mgr Luigi Ventura, pour l’auditionner dans une enquête pour « agressions sexuelles ». Le ministère français des Affaires étrangères devra décider de relayer ou non cette demande auprès du Vatican. La justice a enregistré une quatrième plainte, s’ajoutant à celles déposées par trois hommes qui reprochent à l’évêque de 74 ans des mains aux fesses appuyées.

    Début mars, la ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, avait dit attendre du Vatican qu’il prenne ses « responsabilités ».

    Pour compliquer la donne, la France n’a toujours pas proposé un remplaçant à son ambassadeur auprès du Saint-Siège, parti à la retraite voici huit mois et demi, même si l’intérim est assuré sans discontinuité par son chargé d’affaires Yves Teyssier d’Orfeuil.

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