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  • AFP | Crée le 14.06.2018 à 04h25 | Mis à jour le 14.06.2018 à 05h46
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    20 000 panneaux à changer. Sur de nombreuses routes, la nouvelle signalisation n’est pas encore installée.Photo AFP
    Route. Sans illusion sur un revirement du gouvernement avant l’échéance du 1er juillet, les opposants à la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires continuent de dénoncer une mesure « impopulaire, injuste et inefficace ».

    Le décret d’application abaissant la vitesse maximale autorisée sur 400 000 kilomètres de routes secondaires à double sens sans séparateur central (muret, glissière), mesure destinée à lutter contre la mortalité, n’a pas encore été publié au Journal officiel.

     

    Les ruraux pénalisés

    « Même si l’application n’est pas signée, la mesure est en réalité promulguée depuis son annonce le 9 janvier. On sait depuis ce jour-là qu’on risque de la prendre dans le nez, sans consultation des spécialistes, des instances compétentes ou du peuple, déplore le porte-parole de la Fédération française des motards en colère (FFMC), Didier Renoux. Le 1er juillet va entériner ce qu’on sait depuis longtemps : le gouvernement a décidé de passer en force, comme il l’a fait sur beaucoup d’autres sujets. »,

    Depuis janvier, motards et automobilistes ont multiplié les manifestations et les pétitions contre une mesure « impopulaire, injuste et inefficace », résume le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, Pierre Chasseray. « C’est une réforme parisianiste, sans écoute des gens concernés, une posture politique. »

    Outre une efficacité sur la mortalité routière qu’ils contestent, les opposants estiment qu’elle pénalise les territoires ruraux enclavés, où se trouve l’essentiel des routes concernées et où la voiture est un moyen de déplacement indispensable.

    La fronde a gagné les rangs de l’Assemblée et du Sénat, y compris ceux de la majorité, et divise jusqu’au gouvernement.

    Si le Premier ministre, Edouard Philippe, reste ferme, « prêt à assumer » l’impopularité d’une disposition qui pourrait sauver selon lui jusqu’à 400 vies par an, certains ministres cachent à peine leur désaccord.

     

    Joker

    Le 17 mai, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, avait invoqué un « joker » lorsqu’un élu l’avait interpellé publiquement sur le sujet. Avant lui, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, avait estimé qu’il fallait « tenir compte de la réalité des territoires ». En avril, 76 % des Français se déclaraient opposés à cette mesure. Dans un sondage la semaine dernière, le « 80 km/h » apparaissait comme la mesure cristallisant le plus de mécontentement (49 %) en un an de présidence Macron, derrière la hausse de la CSG (57 %).

    Préoccupés par la colère de leurs administrés, des sénateurs ont créé fin janvier un groupe de travail sur le sujet, qui remettra ses conclusions aujourd’hui à Matignon. Plutôt qu’une mesure « uniforme », il prône une « réduction décentralisée et ciblée de la vitesse » sur des routes sélectionnées dans chaque département selon leur dangerosité.

    Le gouvernement a annoncé qu’il évaluerait la mesure au 1er juillet 2020, quitte à la retirer si elle ne donnait pas les résultats escomptés.

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