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  • Marie Dhumieres | Crée le 22.05.2018 à 05h48 | Mis à jour le 22.05.2018 à 10h49
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    Les engins de démolition ont repris du service vendredi. Photo AFP
    SOCIÉTÉ. Au surlendemain de la seconde opération d’expulsions à Notre-Dame-des Landes, « le retour sur la ZAD » n’a mobilisé que quelques centaines de personnes, dimanche.

    « C’est calme quand même » : deux jours après la seconde opération d’expulsions à Notre-Dame-des Landes, « le retour sur la ZAD » n’a mobilisé dimanche que quelques centaines de personnes, qui peinaient à occulter un essouflement et des divisions au sein du mouvement. Autour du « hangar de l’avenir », noir de monde lors du rassemblement qui avait suivi la première vague d’expulsions en avril, ils n’étaient pas plus de 200 au début du rassemblement à avoir répondu à l’appel de quelques organisations pour que « l’opération policière et les expulsions cessent enfin ».

     

    « Un petit creux »

    Benoît et Anne, retraités venus des Deux-Sèvres, refusent d’admettre un échec, reconnaissant au mieux « un petit creux » dans une « lutte qui durera ». La veille, à Nantes, une manifestation avait été finalement annulée sans explication. « On ne peut pas mobiliser 10 000 personnes tous les mois », avance « Maël », un habitant de la ZAD, qui admet qu’« il y a une forme de lassitude, c’est sûr ».

    Le cortège a grossi peu à peu pour atteindre, selon la gendarmerie, environ 450 personnes. Au programme : semis de sarrasin, plantation d’épouvantails à gendarmes, avant un apéro. Faute de forces de l’ordre sur la zone, le concours d’« insultes littéraires » a été abandonné. Dans les fossés bordant la route poussiéreuse empruntée par le « triton crêté » géant, symbole de la lutte contre l’aéroport, des pneus, éclats de verre et cartouches rappellent les affrontements. Certains toussent et sortent leurs mouchoirs. « On remue de la lacrymo », expliquent-ils.

     

    « On a envie que ça s’arrête »

    Après une deuxième vague d’expulsions, jeudi et vendredi, bien moins violente que la première, ils sont nombreux à estimer être arrivés à la « fin d’un cycle » et à vouloir entrer dans une période de négociations avec le gouvernement pour mettre en place des projets et « continuer l’expérience » de la ZAD. La lutte avec les forces de l’ordre, « on a envie que ça s’arrête », explique Camille, un des habitants.

    Quinze des 29 projets agricoles déposés fin avril par les occupants de la ZAD, et qui couvrent la majorité de son territoire, ont déjà été jugés éligibles, et l’étude des autres se poursuit.

    Au carrefour de la Saulce, haut-lieu d’affrontement entre gendarmes et zadistes, le cortège est stoppé par un groupe qui édifie une construction en bois et béton pour en bloquer l’accès. Ceux-là sont cagoulés de noir, et leur présence jette un froid dans la troupe plutôt joviale qui défile. Un peu plus loin sur l’emblématique route des Chicanes, d’autres creusent des « ralentisseurs » dans le bitume, à la pioche. « Ils sont contents, ils creusent des trous », commente Maël, amer, en les observant de loin. Il préfère encourager au mégaphone à aller semer du sarrasin dans le champ voisin.

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