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  • | Crée le 20.01.2021 à 15h06 | Mis à jour le 21.01.2021 à 02h06
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    L'ancien Premier ministre Edouard Balladur le 19 janvier 2021 devant la Cour de justice de la République à Paris Alain JOCARD [AFP]
    Une affaire fondée sur des "rumeurs" et des accusations "mensongères": l'ex-Premier ministre Edouard Balladur a longuement clamé son innocence mercredi, au deuxième jour de son procès pour des soupçons de financement occulte de sa campagne à la présidentielle de 1995.

    "Dans cette affaire hors du commun, il n'est jamais question que de rumeurs", a affirmé M. Balladur, 91 ans, dans une longue déclaration liminaire. Costume sombre et cravate pourpre, il s'est lentement avancé vers le pupitre et a lu ses notes face à la Cour de justice de la République pendant près d'une demi-heure.

    "Ce dossier est fondé sur des approximations, des rapprochements, des coïncidences, des suppositions que rien n'atteste. Avec de tels procédés, on pourrait condamner n'importe qui", a-t-il soutenu.

    M. Balladur comparaît au côté de son ministre de la Défense d'alors, François Léotard, 78 ans, pour avoir, selon l'accusation, mis en place pendant ses deux années à Matignon un système de rétrocommissions illégales sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, destinées à alimenter en partie ses comptes de campagne.

    Les deux hommes, qui nient toute infraction, sont jugés jusqu'au 11 février pour "complicité d'abus de biens sociaux", l'ancien Premier ministre étant également renvoyé pour "recel" de ce délit.

    "Cette affaire est une affaire hors du commun", a déclaré M. Balladur. Par sa durée - "voilà plus de vingt-cinq ans que mon procès est ouvert dans l'opinion publique"- et par sa "violence" : "rien ne m'aura été épargné", a-t-il dit.

    Dans les contrats d'armement, "mon seul rôle était de décider si leur signature était compatible avec l’intérêt national et la politique étrangère que nous menions", en lien avec le président de la République d'alors, François Mitterrand.

    Dans un dossier mené par des juges d'instruction à "l'incompétence avérée", "on dit que je ne pouvais pas ne pas savoir (...) Aurais-je l'obligation de tout savoir et d'intervenir partout ?"

    Il est aussi revenu sur l'attentat de Karachi au Pakistan en 2002, point de départ de cette tentaculaire affaire aux multiples ramifications: c'est au cours de l'enquête sur cet attentat, dans lequel 11 Français travaillant à la construction de sous-marins sont morts, qu'avaient émergé les soupçons de rétrocommissions.

    "Plus personne ne doute de ma responsabilité", "c'est devenu une vérité historique", a regretté M. Balladur. "Vingt ans après cet attentat, la justice n'en sait toujours pas davantage sur ses causes et ses auteurs. C'est dramatique".

    "Le financement de ma campagne n'a aucun lien avec l'attentat de Karachi", a-t-il affirmé, disant avoir confiance en "la vérité", et "la justice".

    L'audience se poursuit avec l'interrogatoire de M. Léotard.


    Croquis d'audience du 19 janvier 2021 montrant l'ancien Premier ministre Edouard Balladur et son ancien ministre de la Défense François Léotard devant la Cour de justice de la République à Paris GEOFFROY VAN DER HASSELT [AFP]

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