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  • | Crée le 20.09.2021 à 10h14 | Mis à jour le 21.09.2021 à 19h45
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    La ministre française des Armées Florence Parly lors d'une conférence de presse, le 16 septembre 2021 à Paris Ludovic MARIN [AFP/Archives]
    La ministre française des Armées Florence Parly a affirmé lundi au Mali la détermination de Paris à y poursuivre son engagement, sans obtenir d'assurances du gouvernement dominé par les militaires sur une éventuelle coopération avec le groupe russe Wagner.

    La communauté internationale s'inquiète aussi du peu d'empressement manifesté par les colonels qui ont renversé le 18 août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta à organiser des élections pour rendre le pouvoir aux civils en février 2022.

    Lors de sa rencontre avec le ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, Mme Parly a dit avoir abordé le dossier Wagner et "insisté sur le fait qu'au moment où jamais la communauté internationale n'a été aussi nombreuse à combattre le terrorisme (au Sahel), un tel choix serait celui de l'isolement".

    "Il faut que chacun soit bien conscient des conséquences" d'une coopération avec la société russe, a-t-elle indiqué aux journalistes dans l'avion qui la ramenait en France, dont une de l'AFP, précisant que le colonel Camara lui avait assuré qu'aucune décision n'avait encore été finalisée.

    Dans l'entourage du ministre malien de la Défense, on confirme à l'AFP "qu'aucun acte n'a été posé avec Wagner. Aucun acte".

    Le ministre a expliqué à son homologue française que "l'abandon de la France obligeait à tout envisager pour sécuriser le pays", selon cette source. Ce à quoi Mme Parly lui a répondu que "la France n'abandonnait pas le Mali", a-t-on précisé.

    Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a mis en garde contre le risque d'une détérioration des relations entre l'UE et Bamako en cas d'implication au Mali du groupe privé russe Wagner. "Cela affecterait sérieusement la relation entre l'UE et le Mali", a-t-il affirmé.

    La France et l'Allemagne avaient prévenu la semaine dernière qu'un recours à Wagner pour former les forces armées maliennes et assurer la protection des dirigeants remettrait en cause leur engagement militaire au Mali.

    Le gouvernement malien avait rétorqué dimanche qu'il ne permettrait "à aucun Etat de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas".

    Ce déplacement de Mme Parly, entamé dimanche au Niger, visait notamment à exposer aux pays concernés la réorganisation par la France, engagée depuis janvier 2013 au Sahel, de son dispositif au profit d'une présence resserrée, centrée sur les frappes ciblées contre les chefs et cadres jihadistes et l'accompagnement des armées locales.

    "Coup décisif"

    "Depuis huit ans, la France a fait le choix d'être continuellement aux côtés du Mali, de gagner mais aussi de souffrir avec lui", a déclaré Mme Parly à l'issue de sa rencontre avec son homologue, en référence notamment à ses 50 soldats morts au combat.

    "Il est temps de faire évoluer notre dispositif", a-t-elle dit, en référence notamment à l'évacuation programmée des bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou pour un recentrage sur la "zone des trois frontières", aux confins du Niger et du Burkina Faso.

    Mais la France, consciente que la situation "reste fragile" sur le plan de la sécurité, "reste déterminée à travailler avec les Maliens pour continuer cette lutte qui nous unit", a assuré la ministre. "Nous ne quittons pas le Mali", a-t-elle insisté.

    Au même moment, quatre militaires maliens étaient tués par l'explosion d'un engin dans le centre du pays, près de la frontière avec le Burkina Faso, au passage d'un convoi d'évacuation médicale d'un officier blessé dans une précédente attaque, selon l'armée malienne.

    "Nous restons présents et nous venons de le prouver à nouveau dans la zone des trois frontières", a par ailleurs rappelé la ministre française, qualifiant de "coup décisif" porté au groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS) la mort à la mi-août, mais annoncée la semaine dernière, de son chef Adnan Abou Walid al-Sahraoui.

    Dans cette région régulièrement touchée par les attaques, la présence de jihadistes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou à l'EIGS s'est greffée sur des tensions qui existent de longue date entre communautés ainsi que sur les carences et défaillances de l'Etat.

    "Nous avons besoin de nous assurer qu'il y a une volonté ici au Mali d'appuyer la Cédéao pour faire aboutir ce processus de transition politique, ce retour vers la démocratie, la bonne gouvernance et la justice, qui sont seuls à même de créer les ressorts qui permettront au Mali d'affronter les défis du terrorisme islamiste", a également déclaré Mme Parly.

    La Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, 15 pays) a prévenu jeudi que l'échéance de février était "non négociable" et exige des autorités de transition d'ici à la fin du mois d'octobre un calendrier des étapes essentielles avant les élections.

    Les effectifs français au Sahel devraient passer de plus de 5.000 hommes actuellement à "2.500 ou 3.000" d'ici 2023, selon l'état-major.


    Les "trois frontières" au Sahel [AFP/Archives]

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