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  • Odile Duperry/AFP | Crée le 22.06.2018 à 04h25 | Mis à jour le 22.06.2018 à 05h07
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    Depuis dix ans, les Grecs se serrent plus que la ceinture. Le Premier ministre, Alexis Tsipras, qui avait promis de résister aux créanciers, a bien été obligé de se plier à leurs exigences.Crédit AFP
    Économie. Les ministres des Finances de la zone euro devaient mettre fin hier aux purges imposées à la Grèce depuis huit ans par ses créanciers. Bouffée d’oxygène ou poursuite de l’austérité ?

    «J’iimagine qu’après tout sera mieux, on aura plus d’argent, plus d’emplois, tout le monde sera heureux », rêve Antonis Vourlias, un étudiant de 19 ans. Il a vécu la moitié de sa vie sous le joug des réformes, notamment les baisses de salaires et de pensions, contenues dans les trois mémorandums successifs imposés au pays par l’UE et le FMI contre 270 milliards d’euros de prêts. « J’étais petit » quand la tutelle des créanciers a commencé, « mais je m’en souviens », dit-il, notamment des sacrifices de sa famille pour lui offrir une école privée car « les conditions du public étaient très mauvaises » à cause de la crise. Une quinquagénaire, employée de banque, acquiesce : « Bien sûr que je suis contente. Après toute la pression, les souffrances que nous avons subies, il y a de grandes chances qu’on ait à présent une expansion de notre économie. »

     

    La production reprend

    Sur le papier, la crise qui a fait perdre au pays 25 % de son PIB en moins d’une décennie semble achevée. La croissance du PIB est repartie, + 1,4 % en 2017 et 1,9 % prévu cette année. Le chômage était de 20,1 % en mars, après avoir frôlé les 28 % en 2013, mais il décroît régulièrement. Le nombre de permis de construire, divisé par six entre 2008 et 2017, est en hausse, tout comme la production industrielle, tandis que le tourisme bat record sur record chaque année.

    Mais Constantinos Kavagas, 24 ans, diplômé en administration des affaires qui gagne péniblement sa vie en distribuant des prospectus, ne sent guère d’amélioration. « Tout ça c’est bidon, l’austérité, ce n’est pas fini. C’est un truc du gouvernement pour obtenir des voix, mais la vérité c’est que ce sera pire encore ».

    « Il y aura de nouvelles coupes dans les salaires, de nouveaux impôts. La crise n’est pas finie », renchérit Vangelis, 38 ans, soldat dans la Marine grecque.

     

    Surveillance

    Tous les récents sondages en Grèce montrent un retard constant d’une dizaine de points du parti au pouvoir Syriza sur son rival conservateur Nouvelle Démocratie. C’est la traduction du désappointement de la population face à un gouvernement de gauche arrivé en janvier 2015 pour « en finir avec les mémorandums », mais dont le Premier ministre, Alexis Tsipras, n’a eu d’autre choix que d’en signer un troisième en juillet suivant. La politique, c’est justement ce qui inquiète Nikolaos Glytsos, 82 ans, chercheur en économie. L’Eurogroupe de jeudi ? « Ça m’intéresse beaucoup, mais le problème c’est la mentalité grecque ». Il craint en effet qu’à la fin du programme, le gouvernement Syriza, comme beaucoup avant lui dans le pays, ne se mette « à distribuer de l’argent pour gagner des voix ». « Beaucoup de Grecs craignent cela. »

    Le 12 juin, le directeur général du Mécanisme européen de stabilité, Klaus Regling, a prévenu que le programme de surveillance serait « plus serré » que dans d’autres pays, eu égard notamment aux montants des prêts à rembourser.

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