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    Monde
  • Elodie Cuzin/Inès Bel Aiba/AFP | Crée le 01.03.2019 à 04h25 | Mis à jour le 01.03.2019 à 09h46
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    Après une première audition, à huis clos, mardi au Sénat, il sera encore entendu, jeudi, par la commission du Renseignement de la Chambre, cette fois loin des caméras. Photo Alex Wong/AFP
    ETATS-UNIS. Moment politique extraordinaire même à l’aune d’une présidence passionnelle, l’ex-avocat Michael Cohen a livré mercredi une charge d’une violence inouïe contre son ancien patron Donald Trump.

    Dans une intense audition retransmise en direct pendant cinq heures, Michael Cohen a dressé devant une commission d’enquête parlementaire un portrait ravageur de l’homme d’affaires devenu 45e président des Etats-Unis.

    S’il n’a pas apporté de preuve décisive d’une possible collusion entre Moscou et l’équipe de campagne du républicain lors de la présidentielle de 2016, l’ancien fidèle de Donald Trump a parlé de ses « soupçons ». Et réaffirmé que c’était en complicité avec le président américain qu’il avait commis certains des délits qui le mèneront bientôt en prison.

    Les traits tirés, la voix parfois brisée, Michael Cohen, 52 ans, a achevé son audition par une mise en garde : Donald Trump n’acceptera pas de quitter la Maison Blanche « pacifiquement » s’il n’est pas réélu en 2020. Si ces accusations potentiellement dévastatrices ne suffisaient pas, Michael Cohen a en plus affirmé avoir connaissance d’autres actes répréhensibles ou illégaux impliquant Donald Trump dont il ne pouvait pas parler, car ils faisaient l’objet d’une enquête fédérale.

    « Menteur pathologique », « criminel », « parjure condamné », les républicains refusent toutefois d’attribuer toute crédibilité aux paroles de son ancien « pitbull » repenti, que le président a déjà traité de « balance ».

    Radié du barreau, Michael Cohen a été condamné en décembre à trois ans de prison pour parjure devant le Congrès et infraction au code électoral - des délits qu’il dit avoir commis pour protéger Donald Trump - et pour fraude fiscale. Il sera incarcéré le 6 mai.

    « Des soupçons » de collusion

    « Maintenant il présente ce qu’il dit être des preuves, mais leur seul fondement est son propre témoignage, dont il a été prouvé auparavant qu’il ne vaut rien », a taclé mercredi la porte-parole de l’équipe menant la campagne de réélection de Donald Trump en 2020, Kayleigh McEnany.

    Depuis le Vietnam où il rencontre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un pour leur deuxième sommet, le locataire de la Maison Blanche avait tweeté avant l’audition : « Il ment afin de réduire sa peine de prison ». Le ton avait été donné dès le début du témoignage de Michael Cohen devant la commission d’enquête de la Chambre des représentants.

    Le président Trump « est un raciste. C’est un escroc. C’est un tricheur ».

    Puis Michael Cohen a détaillé les affaires privées du président et parlé de ses liens avec la Russie, qui auraient pu influencer l’élection du républicain en 2016. Un scrutin que le magnat de l’immobilier n’avait jamais envisagé de remporter, a-t-il affirmé.

    Perspective de destitution

    Point potentiellement crucial, Michael Cohen a avancé que M. Trump connaissait à l’avance les révélations de WikiLeaks sur sa rivale démocrate, Hillary Clinton.

    Un procureur spécial, Robert Mueller, enquête sur des soupçons de collusion entre Moscou et l’équipe de campagne du républicain. Michael Cohen a collaboré avec ces enquêteurs et ne peut donc faire aucun commentaire sur ces investigations.

    Il a également expliqué comment il avait reçu pour instruction de son ex-patron de mentir sur un projet immobilier de la société Trump mené en Russie en pleine campagne présidentielle, contrairement à ce qu’affirmait le candidat républicain.

    Travailler pour l’homme d’affaires new-yorkais, c’est être prêt à mentir « tous les jours », menacer des individus ou des entités en son nom, a insisté Michael Cohen.

    Les démocrates, désormais majoritaires à la Chambre, ont promis de lancer de nombreuses enquêtes parlementaires visant le président républicain. Avec, pour certains au moins, la perspective d’une procédure de destitution, ou « impeachement », qui reste toutefois très lointaine tant que le Sénat restera contrôlé par les républicains.


    Stormy Daniels remercie Michael Cohen d'avoir le « courage » de dénoncer Trump

    Stormy Daniels conteste en justice l’accord de confidentialité lié au paiement reçu pour son silence, qu’elle souhaite faire annuler. Photo Ethan Miller/AFP

     

    L’actrice de films pornographiques Stormy Daniels a remercié, mercredi, Michael Cohen, l’ex-avocat du président américain, d’avoir eu le courage de dénoncer son ancien patron malgré la « peur » des représailles, qu’elle affirme avoir aussi vécue après sa liaison supposée avec Donald Trump.

    « Merci d’avoir eu le courage, enfin, de commencer à dire la vérité. J’espère qu’un jour prochain votre famille et la mienne pourront laisser ce cauchemar derrière elles », a dit sur Twitter l’actrice, de son vrai nom Stephanie Clifford, qui assure avoir eu une liaison avec Donald Trump entre 2006 et 2007.

    « Je comprends votre peur, Michael. J’ai aussi une famille », a ajouté Stormy Daniels, qui affirme avoir été abordée, en 2011, sur un parking de Las Vegas par un inconnu qui avait menacé de s’en prendre à sa fille si elle évoquait publiquement cette relation.

    « Vous me croyez maintenant, alors que vous et le président m’avez traitée de menteuse, quand vous étiez son avocat et que vous m’avez insultée, menacée de faillite et pire encore, que vous avez mis ma vie et celle de ma famille en danger ? », demande-t-elle.

    « Je me souviens de la peur que vous ressentez, je la ressens encore », a-t-elle ajouté. Elle réagissait à des déclarations de M. Cohen, qui a affirmé avoir été menacé par le président et ses partisans.

    Il a aussi dit avoir peur pour sa sécurité et celle de sa famille depuis qu’il s’est retourné contre son ancien patron.

    « Je ne vais pas à pied avec ma femme au restaurant ou ailleurs, je ne marche plus avec mes enfants, ils marchent devant moi parce que j’ai peur », a-t-il assuré lors d’une audition au Congrès où il a livré un témoignage accablant contre le président américain.

    L’ancien conseiller de M. Trump a notamment confirmé aux parlementaires avoir organisé le versement de 130 000 dollars, lors de la campagne présidentielle, à Stormy Daniels pour acheter son silence sur sa liaison supposée avec le milliardaire.

     

    Repères

    Accusations de racisme

    Le président Trump « est un raciste. C’est un escroc. C’est un tricheur ».

    « Le pays a vu M. Trump courtiser les suprémacistes blancs et les sectaires. Vous l’avez entendu qualifier des pays plus pauvres de « pays de merde ». En privé, il est encore pire ». « Il m’a un jour demandé si je pouvais nommer un pays dirigé par une personne noire qui ne serait pas un « pays de merde ». A cette époque, Barack Obama était président des Etats-Unis ».

    Les fameux emails des démocrates

    « Beaucoup de gens m’ont demandé si M. Trump était au courant à l’avance pour la publication des emails piratés du parti démocrate. La réponse est oui ».

    Vietnam

    Donald Trump aurait prétexté une fausse excuse médicale - une pseudo excroissance osseuse au pied - pour éviter d’être envoyé combattre au Vietnam, a affirmé Michael Cohen.

    « M. Trump a justifié (cette exemption) par une excroissance osseuse, mais quand je lui ai demandé son dossier médical, il ne m’a rien donné et m’a répondu qu’il n’avait pas été opéré ».

    « Tu penses que je suis idiot ? Je n’allais quand même pas aller au Vietnam », aurait-il aussi déclaré.

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