fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • Charlie Réné | Crée le 23.03.2018 à 04h25 | Mis à jour le 23.03.2018 à 05h54
    Imprimer
    « L’élevage bovin représente 96 % de l’espace agricole occupé, précise Fabien Escot, de la Davar. C’est un secteur dans lequel on était plus qu’autosuffisant, et qui ne couvre plus que 60 % de la demande. » Photo Julien Cinier
    Agriculture. Un peu moins d’un an après leur création, les baux ruraux, qui encadrent la location des terres agricoles, couvrent déjà 1 600 hectares. Le gouvernement veut mieux faire connaître cet outil important dans la problématique foncière.

    Un « outil » dans la problématique foncière : voilà comment a été conçue la loi sur les baux ruraux. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 1978 et aujourd’hui, la surface des terres privées est passée de 500 000 à moins de 300 000 hectares, limitant d’autant le potentiel de développement agricole. Et pourtant, la population augmente, et les besoins avec. « Le résultat, c’est que le prix des terres est devenu quasiment inaccessible », résume Nicolas Metzdorf.

     

    Tradition forte de la propriété

    La location est donc l’une des solutions, « mais l’outil des baux ruraux est encore trop méconnu », pointe le membre du gouvernement en charge du secteur, qui lance, avec l’ensemble des acteurs de l’agriculture une campagne d’information pour encourager l’utilisation de cet outil. Affichage, publicité, mais aussi ateliers : une équipe sillonnera le pays, et notamment la côte Ouest, dans les semaines à venir*. Le but : expliquer, simplifier… et surtout faire évoluer une tradition de propriété bien ancrée chez les agriculteurs calédoniens : 85 % de la production agricole du Caillou est vendue par des exploitants propriétaires, contre à peine 20 % en Métropole. C’est dire si les débuts de la nouvelle loi étaient surveillés. Les premiers chiffres sont « très positifs » saluent en cœur le gouvernement, la province Sud - qui se propose d’accompagner les nouveaux locataires - la Chambre et la FNSEA : en moins d’un an, 23 baux, correspondant à 1 600 hectares, ont été signés, pour l’essentiel de l’élevage dans le Sud.

    Et le mouvement pourrait se poursuivre : la Calédonie, propriétaire de près de la moitié du foncier du pays, en loue déjà plus de 30 000 hectares, et va « petit à petit » proposer des baux ruraux à ses locataires. Car le droit commun permettait déjà la location de terre agricole. « Mais les baux ruraux nous donnent des garanties qu’on ne pouvait jusque-là pas avoir, peuvent nous permettre d’accéder au crédit », pointe Tony Gilles, jeune éleveur « locataire » à Bourail, qui « attend l’effectivité des mesures d’incitations fiscales ».

    Car les baux ruraux, en plus de courir sur au moins neuf ans avec des loyers à prix encadrés, permettent d’obtenir, sous condition, l’exonération des bénéfices agricoles. De quoi permettre aux exploitants de « d’avoir des capacités d’investissement dans les moyens de production », relève Yannick Couete, de la Chambre d’agriculture. Côté propriétaires, les revenus locatifs sont eux aussi exonérés d’impôts. « On a une population agricole vieillissante, et les agriculteurs n’ont pas de caisse de retraite, poursuit Gérard Pasco, son président. Ça peut être une solution pour leur faire un revenu sans se séparer de leur terre. »

     

    A QUAND des baux coutumiers ?

    Débuts prometteurs, donc, mais encore beaucoup de travail. Sur les baux ruraux, et sur d’autres, le reste de la « caisse à outils » du foncier : un projet de loi très attendu sur la mise en valeur des terres coutumières (500 000 hectares) est toujours sur la table du Congrès, un autre pourrait suivre sur les réformes des droits de succession, et enfin l’Adraf pourrait à terme voir ses compétences revues pour verser davantage dans l’aménagement rural.

    *4 avril : Koumac 10 heures et Pouembout 16 heures. 11 avril : La Foa 10 heures, Boulouparis 16 heures. 12 avril : Bourail 11 heures. 13 avril : Poindimié 10 heures.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS