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    Nouvelle Calédonie
  • Yann Mainguet | Crée le 23.03.2018 à 04h25 | Mis à jour le 23.03.2018 à 12h12
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    « Nous avons besoin de travailler sur toutes les teneurs en nickel », souligne André Dang, PDG de la SMSP, (à droite en médaillon) qui a signé un accord avec Jianguo Zhang, patron de la société chinoise Yichuan. Photos DR et Thierry Perron
    Nickel. L’accord a été signé hier à Nouméa. La SMSP et la société chinoise Yangzhou Yichuan Nickel Industry s’associent pour exploiter une usine dans laquelle l’entreprise calédonienne détiendra une participation majoritaire.

    La plume s’est posée sur le papier. Après un Memorandum of understanding, ou accord de principe, conclu en octobre dernier, la SMSP et l’entreprise chinoise Yangzhou Yichuan Nickel Industry Co Ltd ont signé hier à Nouméa un Memorandum of agreement précisant les grands axes d’un projet de partenariat. Une association au sein de laquelle la Société minière du Sud Pacifique va détenir une participation majoritaire, à hauteur de 51 %, dans une usine pyrométallurgique à Yangzhou. La poignée de main est l’issue d’un constat, selon le mineur et métallurgiste calédonien : le minerai d’une teneur en nickel au-dessus de 2,10 % est traité sur le site de KNS à Vavouto ; la matière entre 1,80 et 2,10 % est dirigée vers le complexe SNNC à Gwangyang en Corée du Sud élaboré avec Posco ; manquait une stratégie pour le produit en dessous de 1,80 %. Un développement qui offre un nouveau débouché pour la filiale NMC, sur la ligne de la province Nord. Après études, contact a été pris avec la société Yichuan pour cette valorisation de la garniérite basse teneur, entre 1,40 et 1,80 %.

     

    Fourniture stable

    L’usine n’est pas un mastodonte. Basée dans l’Empire du Milieu et construite en 2012, la structure ne dispose pour l’instant que d’un seul four rotatif. En sortent 45 000 à 50 000 tonnes de ferronickel contenant 5 000 tonnes de nickel métal, vendues presque en totalité à une structure Posco en Chine. Le minerai provient d’Indonésie et des Philippines. Mais à entendre les dirigeants chinois, cet approvisionnement ne satisfait pas pleinement. D’où la recherche, rapporte la SMSP, de « la fourniture stable d’un minerai de qualité, pour pouvoir répondre à une envie de croissance ». Après Koniambo Nickel et la SNNC, cette troisième mouture présente un montage original.

    Le concept affiché : posséder 51 % du capital de l’usine, en contrepartie d’un engagement commercial, autrement dit, fournir pendant vingt-cinq années 600 000 tonnes de minerai par an d’une teneur moyenne en nickel de 1,65 %. Un arrêté d’exportation de 440 000 tonnes, pour 2018, vient d’être délivré. La NMC possède un stock né d’un tri lié à l’extraction de produit de qualité supérieure. Un premier minéralier serait attendu le mois prochain, en avril. Lors des exercices suivants, d’après le schéma avancé, la SMSP, via la Nickel Mining Company, fournira 450 000 tonnes, et le reliquat, soit 150 000 tonnes, sera acheté auprès « de petits mineurs et de la SLN », note André Dang, le PDG de la SMSP, qui l’affirme : « Nous ne prenons aucun risque financier dans cette opération à court ou à long terme. »

    En clair, la société n’amène pas de cash, ne recourt pas à un emprunt bancaire pour acquérir sa participation majoritaire dans l’usine. Les 51 %, perçus dès la mise en route du partenariat, seront payés avec les dividendes futurs. D’après une clause du contrat, les pertes et investissements éventuels seraient couverts par les actionnaires chinois actuels. Un autre projet circule déjà. En l’occurrence, passer à la vitesse supérieure avec la construction d’un deuxième four.

     

     

     

    Le point de vue de Jianguo Zhang, PDG de Yangzhou Yichuan Nickel Industry

     

    Les Nouvelles calédoniennes : Pourquoi s’intéresser au minerai calédonien ?

    Je souhaite depuis longtemps venir en Nouvelle-Calédonie, et participer à un projet avec un mineur calédonien.

    Le nickel calédonien est stratégique pour les usines de production de métal en Chine.

     

    La SMSP va détenir 51 % du capital de Yichuan. Est-ce là une démarche rare et compliquée en Chine ?

    Après plusieurs réunions en interne, nous avons eu un accord unanime pour l’entrée de la SMSP au capital à hauteur de 51 %.

    L’État chinois était-il représenté dans ce conseil d’administration ?

    Avant notre visite, nous avons rencontré les autorités compétentes au sein de l’État, qui ont un regard positif sur la venue de la SMSP en tant qu’actionnaire majoritaire d’une société chinoise.

     

    Quelle sera la destination du métal vendu ? Posco ?

    Nous avons besoin de beaucoup de minerai pour faire fonctionner notre usine et avoir une fiabilité d’approvisionnement. Le produit fini est aujourd’hui vendu aux producteurs d’acier inoxydable en Chine, y compris Posco.

    Avez-vous eu des problèmes avec les minerais philippin et indonésien ?

    Nous avons travaillé plusieurs années avec ces minerais. Et la livraison n’était stable ni en termes de quantité ni en termes de qualité. Les visites de mines en Calédonie ces jours-ci et de l’usine du Nord, nous ont confirmé le fait que les Calédoniens fournissent du minerai de qualité et de manière stable. Ce qui peut permettre d’envisager un développement futur important. Aujourd’hui, nous avons une ligne de production à l’usine. Avec cette visibilité sur l’approvisionnement de la SMSP, nous envisageons à très court terme une deuxième ligne, voire même une troisième et une quatrième.

     

    P

     

    4

    dollars US la livre de nickel.

    D’après la SMSP, l’usine chinoise présente un coût de production très compétitif, inférieur à 4 dollars US la livre de nickel.

     

     

    Repères

     

    La composition

    Le capital de la société Yangzhou Yichuan Nickel Industry Co Ltd est aujourd’hui détenu par trois investisseurs privés. A l’issue des discussions sur le contrat de commercialisation, la SMSP possédera 51 %, et les acteurs chinois 49 %.

     

    La facture

    Sortie de terre il y a un peu plus de cinq ans, l’usine à Yangzhou a coûté 30 millions de dollars US, pour une production de 5 000 tonnes de nickel métal.

     

    La stratégie

    La ligne de la province Nord est revendiquée dans le projet de collaboration SMSP-Yichuan : aucune exportation de minerai ne doit se faire en dehors d’une destination vers une usine à participation majoritaire calédonienne.

     

    La fin

    En 2012, la SMSP et le groupe chinois Jinchuan se rapprochaient et visaient la construction d’une usine hydrométallurgique d’une capacité annuelle de 30 000 tonnes d’hydroxyde de nickel et de 2 000 tonnes de cobalt, alimentée par du minerai calédonien à hauteur de 2,3 millions de tonnes. Mais le projet axé sur le minerai latéritique n’a pu voir le jour, et est aujourd’hui écarté.

     

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