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    Nouvelle Calédonie
  • Esther Cunéo / esther.cuneo@lnc.nc | Crée le 29.03.2018 à 04h25 | Mis à jour le 29.03.2018 à 07h49
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    Le De Jing, première barge de la Shanghai Salvage Company, est arrivé hier dans la grande rade de Nouméa. Une deuxième barge devrait la rejoindre pour procéder aux opérations de renflouement. Photo Thierry Perron
    MER. Sévèrement malmené par la météo, le Kea Trader continue de se désagréger. A tel point que la société chinoise retenue pour extraire l’épave du récif devra certainement revoir son plan de renflouement. L’opération ne saurait tarder, au regard de l’urgence.

    Le calendrier d’enlèvement du Kea Trader n’est pas encore connu. Mais l’arrivée à Nouméa d’une barge battant pavillon chinois annonce le démarrage imminent des travaux. Le De Jing, de la société de sauvetage Shanghai Salvage Company, s’est glissé en toute discrétion, hier matin, dans la grande rade de Nouméa, après avoir parcouru près de 7 500 kilomètres. Le navire de 91 mètres devrait être rejoint par une seconde barge pour les opérations de levage de l’épave, et d’un « navire hôtel » pour les 200 employés de la société. Car le temps presse après les cyclones Gita et Hola, puis la dépression tropicale Fei. Malmené par la météo, le Kea Trader se désagrège, faisant peser une menace certaine sur l’environnement.

    « Des vagues de quatre mètres s’écrasent sur la coque, indique Jean-Louis Fournier, commandant de la zone maritime. Depuis le début de l’opération, nous avons beaucoup de mal à approcher une barge pour débarquer les conteneurs. »

    D’autant que le deuxième cyclone a détruit la grue qui permettait d’extraire les boîtes métalliques et de les poser sur les ponts pour être embarqués par l’hélicoptère Sikorsky Skycrane. « Sans la grue, on ne sait plus faire », reconnaît le commandant. Seule option aujourd’hui : renflouer les deux blocs dans les plus brefs délais, et en un seul morceau. « Si on entre dans une phase où il faut saucissonner, ce sera plus impactant » met en garde le responsable.

     

    « Un vrai challenge technologique »

    Le sort de l’épave est donc entre les mains de la société chinoise, qui devra cependant réajuster son plan de sauvetage. Car l’un des deux blocs, balayé par la houle, n’est plus suffisamment stable pour permettre aux barges - censées se positionner en parallèle - d’intervenir en toute sécurité. « Un vrai challenge technologique », commente le haut fonctionnaire. Si la situation semble critique, ce dernier invite à relativiser. « Les gros dangers sont derrière nous. L’urgence c’était de sortir le pétrole : 700 tonnes de fuel ont été extraites avant que le bateau ne se disloque. On a ensuite sorti 740 conteneurs avant que la cale n° 2 ne soit éventrée, argumente Jean-Louis Fournier. Au pire du pire, il ne reste que 41 conteneurs qui peuvent finir au fond. C’est plus long et plus pénible à faire remonter, mais le plateau n’est qu’à six mètres de profondeur. »

     

    Conteneurs réfrigérés en mousse polyuréthane

    Reste que sur les boîtes métalliques encore à bord, trois renferment des voitures. Et quatre des produits de type domestique (parfums, solvants, javel, peintures, résine, allumettes), d’une « dangerosité relativement faible » selon la réglementation internationale en matière de transport (IMDG), note le secrétaire général du haut-commissariat, dans un courrier à EPLP (lire ci-contre).Le commandant de la zone maritime rappelle cependant que ces marchandises sont abritées à l’avant du bateau. La cale n° 1, partie la plus solide, est « inondée, mais intègre ». « Il est donc établi avec certitude qu’aucun conteneur transportant des matières dangereuses n’a été perdu en mer » conclut le secrétaire général.

    Ce dernier reconnaît en revanche que les conteneurs vides relâchés en mer, peuvent constituer une source de pollution. « C’est le cas en particulier des conteneurs réfrigérés constitués de mousse polyuréthane ». Mais des 25 conteneurs tombés à la mer après le cyclone Hola, tous ont été repêchés, assure le commandant de la zone maritime. Reste des débris qui suscitent l’exaspération des habitants des îles. Le maire de Lifou et la province des Îles ont porté plainte dès les premières boulettes de fuel.

     

     

    EPLP demande des précisions

    Bien que reconnaissante du retour de courrier du secrétaire général du haussariat détaillant la situation du Kea Trader, Martine Cornaille, présidente d’EPLP, ne s’est pas satisfaite d’une réponse qu’elle juge « lacunaire ». L’association s’est ainsi empressée de demander un certain nombre de précisions. « Quels sont les produits “sous pression?? dont vous faites état ? » « Nous sommes très heureux qu’une “analyse exhaustive de la situation?? soit menée mais à quand estimez-vous son rendu ? » Bien qu’elle partage « l’optimisme » de l’Etat sur le niveau de dangerosité des produits restés à bord, elle fait remarquer que l’intégrité de la cale « n’est pas garantie, même à court terme. »

     

     

    782 conteneurs.

    Au moment de son échouement, le Kea Trader transportait 782 conteneurs, comprenant 141 tonnes de matériaux classés dangereux selon la réglementation internationale en matière de transport.

     

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