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    Nouvelle Calédonie
  • Charlie Réné / charlie.rene@lnc.nc | Crée le 19.04.2018 à 04h25 | Mis à jour le 19.04.2018 à 06h56
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    Le vice-président du Sénat Julien Boanemoi (au centre), entouré de sénateurs. L’institution estime « ne pas avoir les moyens de sa mission » centrée sur l’identité kanak. Photo C.R.
    COUTUME. Le Sénat coutumier s’émeut que le président de la République n’ait pas prévu de visiter l’institution. Pour ses responsables, une rencontre avec le Conseil des grands chefs et un « discours de rupture » sur l’identité kanak sont « nécessaires ».

    Vingt ans après sa création, l’heure n’est pas au bilan au Sénat coutumier. « Mais si on devait le faire, il ne serait pas très positif, prévient Julien Boanemoi, son vice-président. L’identité kanak est restée le parent pauvre de tout ce qui s’est fait dans le pays ». Pourquoi les institutions n’ont-elles pas « donné suite » aux propositions du Sénat sur le foncier ou sur la jeunesse ? Aux observations sur certaines lois du pays ? Le Sénat « s’interroge » et martèle que, sans meilleure prise en compte de « la réalité kanak », « la situation sociale est obligatoirement marquée par l’insécurité ». Mais en cette « année de rendez-vous », il s’agit surtout de se projeter : « Il y a une réflexion sur les institutions de l’après-accord, les choses peuvent changer » résume le sénateur Éloi Boehe. Pas de doute : « Le déclic doit venir d’Emmanuel Macron ».

     

    Reconnaissance des chefferies…

    Les préparatifs de la visite du président de la République, a priori du 3 au 5 mai, battent leur plein. Et il n’est pour l’instant pas prévu d’arrêt au Sénat coutumier, ou, d’ailleurs, dans aucune institution du pays. Inenvisageable pour le Sénat qui demande que le chef de l’État rencontre le Conseil des grands chefs. « C’est la moindre des choses de voir les représentants du peuple premier » pointe Gilbert Téin, sénateur de l’aire Hoot Ma Whaap et porte-parole, qui estime que c’est au haut-commissaire « d’inviter » le chef d’État à Nouville. Une rencontre pour dire quoi ? « La pleine et entière reconnaissance des chefferies et de leur territoire coutumier, résume Cyprien Kawa, de l’aire Xârâcùù, qui précise que la demande avait été évoquée avec le Premier ministre en décembre dernier. Dans la construction du destin commun, il va falloir trouver un juste équilibre entre ce qui est porté par la coutume et ce qui est porté par la politique. Cette reconnaissance est nécessaire dans cet équilibre ».

     

    ... Et des « crimes » de la colonisation

    Pour les sénateurs, Emmannuel Macron, doit ainsi tenir un « discours de rupture », donner une « nouvelle impulsion ». « À l’image des pardons qui ont été faits en Australie ou en Nouvelle-Zélande, reprend Cyprien Kawa. Il l’a dit haut et fort dans sa campagne : la colonisation est un crime contre l’humanité. Il faut assumer ce fait ici aussi ». « S’il vient pour dire la même chose, on est parti pour trois référendums », lâche Raphaël Mapou, conseiller auprès du président Pascal Sihaze et convaincu « qu’il faut repasser par la case départ » sur la reconnaissance de l’identité kanak. Le Sénat attend un geste, donc, comme l’Union calédonienne. Une concertation ? « Non, assure Gilbert Téin. Mais s’il y a une convergence, c’est peut-être le fait kanak ».

     

    Oui à des discussions sur le foncier

    Le collectif d’agriculteurs rassemblés mardi devant le gouvernement a demandé à rencontrer le Sénat coutumier, qui va « bien sûr » les recevoir. « Il faut aborder le sujet des revendications, trouver ensemble des solutions pour pouvoir répondre à leurs attentes notamment sur la garantie de la propriété privée, explique Cyprien Kawa, sénateur Xârâcùù. Mais il faut aussi que l’on puisse répondre aux revendications de terre. Car pour nous, la réforme foncière n’est pas finie, la dette coloniale est encore là. Mais il peut y avoir un nouveau débat ». Pas n’importe comment : « si c’est pour que ceux qui ont des gros intérêts parlent sans cesse, ça ne sert à rien, lâche Raphaël Mapou. Il faut faire ça calmement. Le Sénat a des propositions à faire ».

     

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