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    Nouvelle Calédonie
  • Gédéon Richard | Crée le 04.05.2018 à 05h23 | Mis à jour le 04.05.2018 à 06h37
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    En soirée, Emmanuel Macron a décoré Jean Lèques, en présence de sa famille, de ses proches et de ses amis. Photo Julien Cinier
    Cérémonie. Au haut-commissariat, Emmanuel Macron a élevé, hier, Jean Lèques, doyen de la classe politique, au rang de grand officier de la Légion d’honneur. Un geste venu saluer un parcours de 51 ans au service du Caillou.

    A 86 ans, Jean Lèques est l’incontestable figure tutélaire de la classe politique locale. Animé depuis son plus jeune âge par l’envie de « servir la population », celui que de nombreux Nouméens appellent toujours « Monsieur le maire », préside depuis fin décembre le Comité des sages pour la campagne relative à la consultation sur l’accession à la pleine souveraineté. Son élévation de grade, hier soir, n’a rien d’étonnant. Elle vient récompenser un parcours d’une longévité hors-norme. Jean Lèques, « Fifils » pour les intimes, « Super grand maire » pour la satire, a traversé tous les temps forts de la vie du territoire, devenu depuis collectivité sui generis, et a présidé toutes ses instances.

    C’est dans les années 1960 qu’il se lance. Deux ans après avoir ouvert son office notarial, il est élu à l’assemblée territoriale, ancêtre du Congrès, en 1967, sous l’étiquette de l’Union calédonienne (UC). Sous son slogan « deux couleurs, un seul peuple », le parti de Maurice Lenormand est multiculturel et milite pour l’autonomie. Entre 1970 et 1985, il en assure quatre fois la présidence. Il y siégera jusqu’en 2009.

    Candidat à la députation, en 1973, sous la bannière du Mouvement libéral calédonien, qu’il a fondé après avoir quitté l’UC, ce dernier ayant pris son virage indépendantiste, il est distancé de quelques points par Rock Pidjot.

     

    Une incarnation de Nouméa

    Rallié au Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR), en 1978, il ne sera pourtant jamais un proche de Jacques Lafleur. Au point de rapidement concentrer l’essentielle de son action sur la mairie de Nouméa, en dehors d’une parenthèse d’un an en tant que président de la Région Sud (alors l’équivalent de la province). Elu au conseil municipal de la capitale en 1983, il y devient premier adjoint de Roger Laroque. Après le décès en exercice de ce dernier, il assure l’intérim, puis est élu maire le 24 janvier 1986. Un fauteuil qu’il ne quittera plus jusqu’en 2014. Soit cinq mandats complets aux commandes de la ville. Les programmes socio-éducatifs axés sur la jeunesse, c’est lui. Les maisons de quartier et de musique dans les secteurs nord, c’est aussi lui.

    Figure paternelle, signataire des accords de Matignon et de l’accord de Nouméa, c’est naturellement qu’il est élu premier président du gouvernement issu de l’accord de Nouméa, en 1999. À ce titre, il ira s’exprimer jusqu’au siège de l’Organisation des Nations Unies, en 2000. Durant son mandat, achevé en 2001, il s’évertue à faire grimper le salaire minimum à 100 000 francs. Fervent catholique, au point d’avoir été reçu par le pape François, en 2016, présent à toutes les commémorations d’anciens combattants, Jean Lèques est le dernier survivant du gaullisme calédonien.

    Féru de course hippique, des Américains, pour qui il a développé une fascination lors de la guerre du Pacifique, son père étant alors à la tête de la défense passive de la Nouvelle-Calédonie, Jean Lèques est un passionné d’histoire et a une mémoire photographique. Proche de ses concitoyens, il s’est promené des années durant, tous les samedis, rue de l’Alma, serrant les mains de ceux qu’il croisait. Avec cette petite phrase et une empathie toujours sincère : « Comment allez-vous ? »

    Emmanuel Macron, Président de la République

     

    « Ce soir, cher Jean Lèques, vous êtes élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur du fait des très éminents services que vous avez rendu à la ville de Nouméa, à la Nouvelle-Calédonie et à la nation (...). Vous faites partie de ce groupe mythique qui a construit la paix, que nous désignons encore comme “les signataires" (...). L’accord de Nouméa a instauré un gouvernement collégial, dont vous resterez, cher Jean Lèques, le premier chef pour l’éternité. Aujourd’hui encore, vous continuez de vous investir pour construire l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie et c’est précisément grâce à vos qualités d’écoute, votre sens de l’intérêt général, la pondération de vos propos et la richesse de vos analyses, qui font que le premier ministre vous a choisi pour être membre du Comité des sages (...). Les 30 dernières années de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie ont reposé sur une pratique du compromis, du respect de la parole de l’autre. En tant qu’élu vous avez été le garant du respect de cette pratique. Aujourd’hui, en tant que sage, vous en êtes le gardien. Vous rendre les hommages de la République devant votre famille, vos proches, vos amis est un honneur, tant vous faites partie intégrante des figures de la nation. »

     

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