Syndrome de la classe économique : le décès en octobre 2000 d’une jeune fille d’une embolie pulmonaire après un vol de 20 heures entre l’Australie et l’Angleterre a remis cette expression sur le devant de la scène. « C’est effectivement ainsi que l’on désignait auparavant la survenue d'une phlébite (ou thrombose veineuse profonde) qui arrivait à des personnes lors de vols long-courriers en classe économique, développe le Dr Martine Noël, médecin à la Direction des affaires sanitaires et sociales. En réalité, cela concerne tous les voyageurs qui restent immobiles de façon prolongée, que ce soit en avion ou dans un autre moyen de transport. C’est la stagnation du sang dans les jambes qui fait, qu’éventuellement, cela peut provoquer une phlébite c’est-à-dire un caillot dans les veines des membres inférieurs. » Un problème veineux qui peut avoir de lourdes conséquences : « Cette phlébite peut conduire à une embolie pulmonaire si un morceau du caillot se détache et part dans les artères pulmonaires, avec un risque de décès. »

Un vol est considéré comme un long courrier à partir d’une durée de quatre à six heures. L’OMS estime même que le risque de faire une phlébite est multiplié par deux à trois après un vol de quatre heures. Cette pathologie toucherait un passager sur 6 000 pour les vols long-courriers.

Pas de somnifères

Les premières précautions à prendre pour s’en prémunir sont d’ordre comportemental : « Tout d’abord, les somnifères sont déconseillés. Leur prise signifierait que durant de nombreuses heures, on ne bougerait pas et on resterait dans la même position, ce qui ne favorise pas le retour veineux vers le cœur ». Pour éviter une stagnation du sang dans les veines, il est recommandé de se lever toutes les deux à trois heures et de déambuler, par exemple pour aller aux toilettes.

« Il est donc nécessaire de bien boire, ce qui hydrate et obligera à se lever. Et c’est bien de l’eau qu’il faut consommer pour cela, en évitant l’alcool et le café, dont l’effet diurétique peut favoriser la déshydratation. »

Autre conseil, « limiter les vêtements compressifs comme un jean trop serré et préférer des vêtements amples et confortables. Côté position, on évitera de plier et de croiser les jambes et on favorisera les sièges du côté de l’allée pour sortir plus facilement, » préconise le médecin.

Bas de contention

Pour les voyageurs ne présentant pas de risque particulier, ces conseils sont suffisants. Dans le cas des personnes souffrant de troubles de coagulation, en cas de grossesse ou en post-partum, pour les personnes de plus de 60 ans, les personnes obèses ou ayant des antécédents familiaux de maladies thromboemboliques veineuses, il est de plus recommandé de porter des chaussettes de contention (de niveau 2) ou, dans certains cas, des collants de contention. Enfin, « les passagers qui ont déjà souffert d’une phlébite, subi une chirurgie majeure moins d’un mois avant le vol, porteur de certaines maladies sévères ou encore qui sont immobilisés par un plâtre sont invités à se rapprocher de leur médecin traitant qui évaluera la nécessité, en plus des mesures précédentes, de faire une injection d’anticoagulant avant le départ. »