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  • | Crée le 27.01.2023 à 00h29 | Mis à jour le 27.01.2023 à 12h29
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    Manifestations et fermetures de routes au Pérou Gustavo IZUS, Paz PIZARRO [AFP]
    Les proches de victimes des manifestations au Pérou ont demandé jeudi "justice" au gouvernement de la présidente Dina Boluarte, qu'ils tiennent pour responsable des 46 morts en 50 jours de protestations.

    "Je ne demande que justice. Je vous demande de nous aider parce que personne ne me rendra mon frère", s'est exclamée, en larmes, María Samillán, sœur du médecin Marco Antonio Samillán, mort lors des manifestations dans la ville minière de Juliaca, près de Puno.

    Dans cette région pauvre du sud des Andes, un affrontement avec les forces de l'ordre lors d'une tentative de prise de contrôle de l'aéroport le 9 janvier a fait 18 morts, dont un policier brûlé vif.

    "Chaque jour, j'ai l'impression de mourir moi aussi. Je ne peux plus vivre", a déclaré Mme Samillán lors d'une conférence de presse avec le Comité national de coordination des droits de l'homme (CNDDHH).

    Son frère, âgé de 31 ans, a été tué par balle alors qu'il tentait de secourir des blessés lors d'une manifestation antigouvernementale à Juliaca.

    Les villes de Juliaca et de Puno, à plus de 1.350 km au sud de la capitale Lima, ont été le théâtre des manifestations les plus violentes.

    "Contre la dictature"

    Jeudi à Lima, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans le calme sur la place Dos de Mayo. "Nous luttons contre la dictature de Dina Boluarte", a déclaré à l'AFP Eduardo Vazquez, un manifestant, en distribuant aux autres protestataires des rations de cau cau, un plat typique à base de tripes de bœuf.

    Des affrontements entre manifestants et policiers ont cependant éclaté dans le centre historique de la capitale. Les uns ont lancé des pierres et des pétards, et les autres ont riposté à l'aide de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes.

    Les nombreuses manifestations et les barrages routiers dans tout le pays ont entraîné des pénuries de carburant et de nourriture, ainsi qu'une forte hausse du prix des produits de base.

    Après avoir présenté un rapport intitulé "Cinquante jours de répression au Pérou, violations des droits de l'Homme", le coordinateur national des droits de l'Homme au Pérou a appelé à la fin des violences policières lors des manifestations dans différentes régions.

    Notamment dans la région andine du sud, la plus pauvre et qui soutenait le gouvernement du président de gauche Pedro Castillo.

    "Nous sommes à des niveaux de répression sans précédent dans la démocratie péruvienne. Il s'agit de 57 personnes tuées depuis que Dina Boluarte a pris ses fonctions, et parmi elles, 46 l'ont été dans des exécutions extrajudiciaires par la police et l'armée", a déclaré à l'AFP l'avocat Mar Pérez.

    Jeudi, les autorités des transports ont dénombré 88 piquets de grève bloquant les routes dans huit des 25 régions du pays.

    Les blocages provoquent des pénuries de produits de base et de gaz de pétrole liquéfié, le principal carburant pour les véhicules et l'usage domestique au Pérou.

    L'autoroute centrale qui relie les Andes et constitue la principale voie d'importation de produits alimentaires vers Lima a été fermée. Des centaines de camions sont bloqués.

    Les troubles ont commencé le 7 décembre après la destitution et l'arrestation du président socialiste Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté un coup d'Etat en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir.

    Mme Boluarte, son ancienne vice-présidente et colistière aux élections de 2021, aux mêmes origines modestes et andines que lui, l'a remplacé conformément à la Constitution mais est considérée comme "une traîtresse" par les manifestants.

    Cette crise reflète surtout l'énorme fossé entre la capitale et les provinces pauvres, qui soutenaient M. Castillo et voyaient son élection comme une revanche sur ce qu'elles considèrent être le mépris de Lima.

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