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  • | Crée le 11.04.2021 à 12h41 | Mis à jour le 12.04.2021 à 13h12
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    Un employé désinfecte les abords d'un bureau de vote à la veille du premier tour des élections présidentielles et législatives, le 10 avril 2021 à Lima, au Pérou ERNESTO BENAVIDES [AFP]
    Les Péruviens attendaient dimanche soir le résultat du premier tour de l'élection présidentielle qui s'annonce serré après un scrutin qui s'est déroulé sans incident, mais en pleine envolée de l'épidémie de Covid-19.

    Les quelque 11.000 bureaux de vote ont fermé à 19H00 locales (00H00 GMT), selon l'autorité électorale. Il sont été ouverts quatre heures de plus qu'habituellement pour éviter les attroupements.

    Les premiers résultats partiels sont attendus vers 23H30 heure locale (04h30 GMT lundi).

    Selon un premier sondage Ipsos réalisé à la sortie des urnes, l'enseignant Pedro Castillo (gauche) serait en tête avec quelque 16,1% des voix, suivi à égalité (11,9%) par Keiko Fujimori (droite populiste), la fille de l'ex-président Alberto Fujimori (1990-2000) qui se présentait pour la troisième fois, et l'économiste libéral Hernando Soto.

    Juste derrière figurent l'ex-député Yohny Lescano (11%, centre droit) et l'hommes d'affaires Rafael Lopez Aliaga (10,5%, extrême droite). Mais les tendances sont tellement serrées qu'elle pourraient facilement évoluer au fil du décompte officiel des voix.

    Ce scrutin particulièrement incertain a eu lieu alors que le pays a connu sa semaine la plus meurtrière en 13 mois de pandémie, avec un record de 384 morts du coronavirus samedi, le double de la moyenne quotidienne des dix dernières semaines.

    Au total, dix-huit candidats étaient en lice pour cette présidentielle où aucun favori n'avait émergé pendant la campagne. Le deuxième tour, auquel participeront les deux candidats ayant obtenu le plus de voix dimanche, aura lieu le 6 juin.

    "Je ne voulais pas voter parce qu'il n'y a pas de candidat idéal, mais j'ai encore plus peur que des radicaux entrent au gouvernement", a déclaré à l'AFP Johnny Samaniego, 51 ans, après avoir voté au Stade national de Lima.

    Le vote est obligatoire au Pérou sous peine d'amende. De nombreux Péruviens se sont rendus aux urnes à contrecœur, plus préoccupés par les chiffres alarmants de la pandémie qui a déjà fait plus de 54.000 morts pour 33 millions d'habitants, que par l'élection.

    Les plus modestes en particulier ne peuvent pas se permettre de payer l'amende de 88 soles (24 dollars). "Nous avons peur d'être contaminés, car cette pandémie est terrible, mais je dois quand même voter", a expliqué à l'AFP Nancy Retamozo, 58 ans, dans le quartier pauvre de Pampelune, à Lima.

    En quête d'oxygène

    "Le peuple est sage. Je vais me prononcer lorsque nous aurons les données officielles", a déclaré M. Castillo, 51 ans.

    Avant le vote, Keiko Fujimori, qui avait dû s'incliner au second tour en 2011 et 2016, avait exhorté les électeurs à "respecter avec beaucoup de prudence et de sérénité" les résultats du vote.

    Outre leur président, les 25 millions d'électeurs étaient appelés à élire les 130 députés du Parlement, à l'origine de nombreuses crises institutionnelles ces dernières années.

    La dernière, en novembre 2020, a conduit le Pérou à avoir trois présidents en une semaine.

    Destitué par le Parlement pour "incapacité morale" sur fond d'accusation de pots-de-vins présumés, le populaire chef de l'Etat Martin Vizcarra a été remplacé par l'opposant Manuel Merino, le président du Parlement.

    Forcé cinq jours plus tard à la démission sous la pression de la rue, ce dernier est alors remplacé par le député modéré Francisco Sagasti.

    Dimanche, outre les files d'électeurs, celles de Péruviens tentant d'obtenir des bouteilles d'oxygène pour des malades du Covid-19 étaient visibles à Lima.

    "Trouver de l'oxygène, c'est le principal pour moi", a expliqué à l'AFP Mario Tinoco, 52 ans, qui a dit préférer payer l'amende prévue par la loi.

    L'ex-président Vizcarra avait proposé en janvier de reporter les élections au 23 mai, mais sa proposition n'a reçu aucun soutien. Pendant la campagne, six candidats à la présidence ont contracté le Covid-19.

    La pandémie a frappé de plein fouet le Pérou dont le système de santé souffre depuis des années d'un sous-investissement chronique. La pénurie récurrente d'oxygène force les gens à patienter des heures, voire des jours, pour tenter de sauver leurs proches.

    Après avoir connu pendant des années une croissance supérieure à la moyenne latino-américaine, l'économie péruvienne s'est contractée de 11,12% en 2020, le pire chiffre depuis trois décennies.

    Quatre millions de Péruviens ont perdu leur emploi à cause de la pandémie et cinq millions sont devenus pauvres. Aujourd'hui, un tiers des habitants vivent dans la pauvreté.


    La candidate à l'élection présidentielle, Keiko Fujimori (populiste), lors d'un meeting de clôture de sa campagne, le 8 avril 2021 à Lima, au Pérou ERNESTO BENAVIDES [AFP]

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