Dans une configuration identique (qualification obtenue après les deux premiers matches), Didier Deschamps avait fait tourner pour le troisième match au Mondial 2014 et à l’Euro 2016, en changeant la moitié de l’équipe. Une décision qui ferait figure de belle aubaine pour les deux latéraux, Djibril Sidibé et Benjamin Mendy, titulaires avant le tournoi, mais qui revenaient tous deux de blessure et n’ont toujours pas joué.

Pour Sidibé, victime d’un coup lors du dernier match de préparation, « il y a un contexte, une petite alerte au niveau du genou, au niveau du timing, c’était assez short. C’est sûr que quelque part, il y a un peu de frustration, sachant que j’ai joué la plupart des matches avant le Mondial », a-t-il dit à la presse. En Russie, c’est Benjamin Pavard, défenseur central à Stuttgart et convoqué pour la première fois en novembre dernier, qui a occupé le couloir droit à la place de Sidibé. « Ça m’embête un peu, mais (que ce soit) injuste, non. Mon souhait est de devenir la référence à ce poste, j’ai encore une marge de progression », a relevé le défenseur monégasque, qui veut « marquer des points » mercredi pour retrouver sa place dans le onze. Mendy aussi a été doublé, par Lucas Hernandez. Auparavant très actif sur les réseaux sociaux, l’arrière gauche y est devenu muet, et s’est contenté de poster quelques photos. Actif, il l’a été vendredi lors du petit match contre les U19 du Spartak Moscou (11-0).

« Les places sont chères »

Ce match a permis à un autre remplaçant, Florian Thauvin, de briller. Auteur d’un triplé, le Marseillais ne semble pas partager la même frustration que ses coéquipiers de la défense, ayant intégré son statut de remplaçant dès le départ. « Ce serait plus facile à vivre si j’étais sur le terrain, parce que je suis un compétiteur mais je n’oublie pas la chance que j’ai d’être dans les 23, à la Coupe du monde. Mais bon, pour l’instant les places sont chères. » Face aux journalistes, il préfère en rire : « Il y en a beaucoup qui aimeraient faire partie des coiffeurs. »

Thomas Lemar, de son côté, faisait figure de titulaire possible mais a perdu du terrain en Bleu. Sa situation sans temps de jeu, « il la vit plutôt bien, même si je sais que quelque part il a de la frustration », a confié Sidibé. Gérer les éventuels états d’âme dans un groupe fait partie du quotidien de sélectionneur et de son premier adjoint. « J’ai ma cuisine interne avec les joueurs. C’est comme le chien qui aboie tout le temps, on ne l’entend plus. Il faut alterner les paroles douces, affectives, avec des vrais messages », avait confié Guy Stéphan à l’AFP avant le tournoi.