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    Russie 2018
  • | Crée le 06.12.2017 à 04h25 | Mis à jour le 18.06.2018 à 14h36
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    Mohammed Dawood s’est fait repérer sur la scène du football mondial lors du Championnat d’Asie des moins de 16 ans, puis lors de la Coupe du monde des moins de 17 ans le mois dernier, en Inde, où il était présent avec l’équipe d’Irak. Photos AFP
    Football. Mohammed Dawood, 17 ans, est un jeune prodige du foot irakien. Mais il n'est pas seulement la coqueluche des amoureux du ballon rond de son pays : il est le seul joueur arabe recensé parmi les espoirs du football mondial.

    Ce Bagdadi fan de foot espagnol ne pensait pas, il y a deux ans encore, jouer un jour dans la cour des grands. Mais ses trois buts le mois dernier lors de la Coupe du monde des moins de 17 ans en Inde - sur les cinq marqués par l’Irak - ont changé la donne.

    Le journal britannique The Guardian l’a classé parmi les 60 jeunes joueurs qui feront l’avenir du football dans le monde. Il y est l’unique joueur d’un pays arabe.

    Cette distinction l’a rendu « très fier », dit le jeune attaquant, encore peu à l’aise avec cette soudaine célébrité. Et d’ajouter aussitôt, le front mangé par une épaisse mèche de cheveux noirs : « j’espère être à la hauteur de cette sélection ».

     

    Meilleur buteur d’Asie

    À l’automne 2016, le foot international découvre cet Irakien à la mâchoire carrée et aux petits yeux noirs cachés derrière de fins sourcils de la même couleur, venu d’un quartier populaire et jusqu’ici cantonné à des clubs sans grande envergure de la capitale irakienne.

    Lors du Championnat d’Asie de football des moins de 16 ans, il est sacré meilleur buteur de la compétition, avec six goals au compteur, dont trois décisifs en demi-finale contre le Japon.

    Pour la première fois de son histoire, l’Irak emporte même dans la foulée la finale, gagnée face à l’Iran aux tirs au but.

    Depuis, « des entraîneurs s’intéressent à moi », reconnaît-il, « mais on ne devient pas comme ça une star ». « Le foot réclame de la sueur et de la patience et le succès et la gloire n’arrivent jamais sans se fatiguer ».

    Son ascension fulgurante, Dawood dit la devoir à une personne : Qahtan al-Rubaye, l’entraîneur de l’équipe nationale des moins de 17 ans.

    « C’est grâce à lui que je suis arrivé là où j’en suis aujourd’hui », affirme-t-il lors d’un entraînement.

    En 2015, Rubaye vient le voir jouer avec al-Khoutout à Bagdad, un club de seconde division. Peu après, il l’appelle pour rejoindre son équipe. « Il m’a surpris car les coaches en général se concentrent sur les jeunes talents des grosses équipes », avoue Dawood.

    Et l’entraîneur ne regrette pas son choix. « Je suis en confiance quand il est sur le terrain. Il est doué et il sait marquer des buts », affirme-t-il. « Il va devenir l’un des meilleurs joueurs. Je suis fier de lui et de l’avoir choisi. »

    À d’autres maintenant de faire le même choix, dit-il, car ce qu’il souhaite désormais à son poulain, c’est d’être repéré par un club international pour intégrer un centre d’entraînement.

    Dawood, lui, a déjà signé l’année dernière pour trois saisons avec le club d’Al-Naft, avec lequel il a décroché l’année dernière la deuxième place du championnat national. Hassan Ahmed, son entraîneur au Naft, avoue en avoir fait l’une des pièces maîtresses de ses tactiques pour l’équipe. « Il est bon pour marquer, mais il sait aussi créer des occasions », dit-il.

     

    L’école ou le sport ?

    À son retour d’Inde, son premier salaire, d’environ 1 500 dollars (environ 150 000 francs), a été revu à la hausse.

    Ce cadet d’une famille de six enfants, qui bouclait difficilement les fins de mois avec les courses en taxi du grand frère, peut désormais aider son père chômeur : chaque mois, il touche près de 10 000 dollars (soit près d’un million de francs).

    Car l’argent est, assure Rubaye, une vraie question pour les jeunes talents d’Irak. « La plupart d’entre eux n’ont pas de revenus. Certains rejoignent des clubs pour s’assurer un salaire alors que d’autres n’ont que les frais payés lors des déplacements à l’étranger », explique-t-il.

    « J’ai choisi le foot et j’espère que j’y gagnerai ce que j’ai perdu en arrêtant mes études » au collège, affirme Dawood, qui se rappelle encore les premiers matches dans son petit stade de quartier, à neuf ans.

    Au fil des ans, le foot a pris de plus en plus de place et il a fallu faire un choix : le sport ou les études.

    Un choix qui paiera, assure M. Ahmed, car « nous n’avons jamais vu un joueur ayant déjà atteint ce niveau à 17 ans ».

    « Il est le futur numéro un du foot en Irak ».

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