fbpx
  • | Crée le 23.01.2021 à 04h35 | Mis à jour le 23.01.2021 à 20h36
    Imprimer
    Affrontements entre des manifestants soutenant l'opposant russe Alexeï Navalny et la police, le 23 janvier 2021 à Vladivostok, en Russie Pavel KOROLYOV [AFP]
    Des dizaines de personnes ont été arrêtées samedi en Russie en marge des manifestations organisées à travers le pays à l'appel des partisans de l'opposant Alexeï Navalny pour exiger sa libération, en dépit des multiples pressions des autorités.

    De Moscou à Ioujno-Sakhalinsk, l'équipe du célèbre militant anti-corruption, victime d'un empoisonnement présumé cet été, a publié des appels au rassemblement dans 65 villes russes.

    Les premières manifestations ont eu lieu samedi dans l'Extrême-Orient russe et en Sibérie, où des milliers de personnes sont descendues dans la rue notamment à Vladivostok, Khabarovsk, Novossibirsk et Tchita, selon les partisans de M. Navalny, en scandant "Liberté à Navalny!", "Liberté aux prisonniers politiques!", face à d'importants effectifs de la police anti-émeutes déployés sur les lieux.

    "Si je n'étais pas venu ici, j'aurais eu honte de regarder dans mes enfants et mes petits-enfants dans les yeux", a déclaré à l'AFP l'un des manifestants, un retraité, à Vladivostok.

    A Iakoutsk, au sud du Cercle polaire, une centaine de protestataires ont bravé le froid extrême en manifestant par - 50 degrés Celsius.

    Environ 200 protestataires avaient déjà été arrêtés dans une vingtaine de villes russes vers 08H30 GMT, selon l'ONG OVD-info, spécialisée dans le suivi des interpellations en marge des manifestations.

    Arrestations brutales

    Les arrestations ont été particulièrement brutales à Vladivostok, port russe sur l'océan Pacifique, où les policiers anti-émeutes ont couru derrière les manifestants et les ont frappés avec des bâtons, selon une vidéo de l'AFP.

    A Moscou, où la mobilisation de l'opposition est habituellement la plus forte, les protestataires doivent se réunir à 11H00 GMT sur la place Pouchkine, puis défiler le long d'une rue centrale de la capitale en direction du Kremlin.

    La police moscovite a d'ores et déjà promis de "réprimer sans délai" tout rassemblement non autorisé.

    Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a dénoncé des manifestations "inacceptables" en pleine pandémie de coronavirus.

    Sur Instagram, la femme de M. Navalny, Ioulia, a néanmoins annoncé son intention de manifester à Moscou.

    Les autorités n'ayant pas autorisé ces rassemblements, les protestataires s'exposent partout en Russie à des poursuites judiciaires.

    La police russe a déjà interpellé cette semaine, en amont des mobilisations, des alliés de premier plan d'Alexeï Navalny dont deux ont été condamnés vendredi à de courtes peines de prison.

    Placé en détention jusqu'au 15 février au moins et visé par plusieurs procédures judiciaires, Alexeï Navalny, 44 ans, a été appréhendé dimanche dernier, dès son retour d'Allemagne, après cinq mois de convalescence.

    Fin août, il était tombé gravement malade en Sibérie et avait été hospitalisé en urgence à Berlin, victime, selon lui, d'un empoisonnement des services secrets russes à un agent neurotoxique.

    Trois laboratoires européens avaient également conclu à un empoisonnement, ce que Moscou dément fermement, dénonçant un complot.

    Pressions sur TikTok et YouTube

    Dès l'arrestation de M. Navalny, condamnée par les puissances occidentales, ses soutiens ont relayé des milliers d'appels à la protestation sur les réseaux sociaux, où l'opposant jouit d'une visibilité importante, alors qu'il est largement ignoré des grands médias d'Etat russes.

    Pour limiter ces appels à manifester, le gendarme russe des télécommunications Roskomnadzor a menacé d'amendes les plateformes TikTok et Vkontakte (VK), l'équivalent russe de Facebook.

    Alors qu'une enquête a été ouverte pour "incitation à des actes illégaux auprès de mineurs", le ministère de l'Education a appelé les parents à "empêcher" leurs enfants de rejoindre des manifestations.

    L'équipe d'Alexeï Navalny a tenté de galvaniser ses troupes en publiant mardi une enquête retentissante sur une somptueuse propriété dont serait bénéficiaire le président Vladimir Poutine.

    Baptisée "le palais de Poutine", cette demeure luxueuse sur les bords de la mer Noire aurait coûté, selon l'opposant, plus d'un milliard d'euros. Des accusations rejetées par le Kremlin.

    Vendredi soir, cette investigation avait été visionnée plus de 60 millions de fois sur YouTube, un record absolu parmi les enquêtes publiées ces dernières années par Alexeï Navalny.


    L'opposant russe Alexei Navalny est escorté hors du poste de police de Khiki, dans la banlieue de Moscou, le 18 janvier 2021 Alexander NEMENOV [AFP/Archives]


    Alexeï Navalny : de l'empoisonnement à la prison Gal ROMA [AFP]

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS