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  • © 2020 AFP | Crée le 25.07.2020 à 07h27 | Mis à jour le 25.07.2020 à 07h30
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    Hella Mewis à Bagdad à une date non précisée --Iraqi art collective Tarkib/AFP/Archives

    La directrice allemande d'un centre culturel à Bagdad, Hella Mewis, a été libérée et remise vendredi à son ambassade en Irak, après trois jours de captivité, ont indiqué les autorités des deux pays.

    Mme Mewis, qui travaille à Bagdad depuis 2013, avait pris fait et cause pour les manifestations antipouvoir déclenchées en Irak en octobre 2019. Des dizaines de militants ont disparu, plus ou moins brièvement, l'ONU accusant des "milices" de ces disparitions forcées.

    On ignore l'identité des ravisseurs et les raisons de l'enlèvement de l'Allemande, qui fait partie des rares Occidentaux vivant hors de la Zone Verte ultrasécurisée de Bagdad, où siègent plusieurs missions diplomatiques.

    Une source de sécurité irakienne a toutefois expliqué à l'AFP qu'elle avait été libérée car l'unité d'élite du renseignement irakien, les Faucons, était parvenue à remonter une piste quelques heures après l'enlèvement.

    Les Faucons ont interpellé un homme à qui ils ont montré les images de vidéosurveillance de l'enlèvement. "Il a alors identifié certains ravisseurs, des hommes appartenant à une faction se réclamant du Hachd al-Chaabi", une coalition de paramilitaires pro-iraniens intégrée aux forces de sécurité, selon la même source.

    L'homme a ensuite été relâché et "les forces de sécurité ont pu faire pression sur les ravisseurs pour qu'ils libèrent l'otage allemande", a ajouté cette source.

    Mme Mewis se trouvait à Sadr City, un quartier chiite de Bagdad où les forces de l'ordre tentent depuis des années d'imposer la loi mais en vain, selon la même source.

    Elle a été retrouvée dans un immeuble abandonné, selon le ministère irakien de l'Intérieur, avant d'être "remise au chargé d'affaires allemand à Bagdad".

    - Sur caméra -

    Après sa libération, Mme Mewis, dont le centre d'art, Tarkib, est connu pour soutenir de jeunes artistes, a contacté son amie Dhikra Sarsam.

    "Elle m'a dit qu'elle allait bien et qu'elle n'avait pas été maltraitée", a affirmé Mme Sarsam à l'AFP. "Elle va partir au plus vite en Allemagne."

    En soirée, le ministère irakien de l'Intérieur a diffusé une vidéo montrant Mme Mewis, visiblement exténuée, reçue par les autorités en compagnie de diplomates allemands.

    Des médias locaux ont diffusé des images de vidéosurveillance de l'enlèvement de Mme Mewis: prise en étau entre une berline noire et un pick-up blanc, un modèle utilisé par certaines forces de sécurité, elle est forcée de descendre de son vélo par des hommes qui la poussent violemment à l'intérieur du pick-up.

    Les policiers du commissariat à quelques mètres de là ne sont pas intervenus, selon un responsable de la sécurité.

    Les autorités n'ont jamais arrêté ni accusé une quelconque partie dans les enlèvements de militants ces derniers mois dans un pays où les factions armées pro-iraniennes gagnent en influence.

    Le porte-parole du Hachd s'est félicité sur Twitter de la libération de Mme Mewis, tout en appelant à "enquêter sur la présence clandestine de cette étrangère depuis huit ans à Bagdad".

    Mme Mewis assiste régulièrement à des événements publics, souvent avec des officiels.

    Le juge Abdelsattar Bayraqdar, porte-parole du Conseil suprême de la magistrature, a indiqué que "l'enquête sur ce crime se poursuit".

    - "Soulagé" -

    Après sa libération, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, s'est dit "très soulagé".

    Selon Mme Sarsam, Mme Mewis était inquiète depuis l'assassinat début juillet à Bagdad du chercheur Hicham al-Hachémi, connu lui aussi pour son soutien à la révolte antipouvoir.

    Cette mort violente a relancé les craintes de nouveaux assassinats politiques, coutumiers durant les années de guerre dans le pays (2006-2009), mais devenus ensuite très rares.

    Depuis le début de l'année, deux journalistes français ont été retenus en otage plusieurs jours, ainsi que trois humanitaires, libérés après deux mois de captivité et enlevés avec un Irakien dans le même quartier (Karrada) que Mme Mewis.

    Le gouvernement de Moustafa al-Kazimi - dans la ligne de mire des pro-Iran car il a longtemps tenté de leur tailler les ailes à la tête du renseignement - ne cesse d'appeler les factions armées à rendre les armes et à cesser le rançonnement aux check-points et postes-frontières. Cela pourrait avoir suscité les dernières violences à Bagdad, affirment des observateurs.

    Autre grand défi du gouvernement, les tirs de roquettes qui visent régulièrement des Américains, généralement attribués aux pro-Iran.

    Vendredi, quatre roquettes ont visé une base abritant des soldats américains au sud de Bagdad sans faire de victime, selon l'armée. C'est la 37ème attaque de ce type en neuf mois.

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