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  • © 2017 AFP | Crée le 26.01.2017 à 20h18 | Mis à jour le 26.01.2017 à 20h20
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    Des élèves courent dans la cour d'une école à Mossoul, en Irak, le 23 janvier 2017 Dimitar DILKOFF-AFP

    Ils ont attendu deux ans et demi, ils ne patienteront pas une journée de plus. Dans une cour aux murs couverts d'impacts de balles, des dizaines d'enfants sont venus s'inscrire à l'école dans un quartier de Mossoul repris au groupe Etat islamique (EI).

    "C'est un grand jour. Aujourd'hui, nous garantissons le droit de nos enfants à recevoir une éducation", estime Ghassan Ahmed, accompagné de son cadet de sept ans qui n'a jamais été scolarisé. Ce professeur à l'université de Mossoul avait refusé que ses enfants assistent aux cours donnés par les jihadistes.

    "Je les ai gardés à la maison et j'ai commencé à leur enseigner moi-même les matières officielles du gouvernement irakien", explique M. Ahmed.

    En face de l'école, une maison incendiée rappelle qu'il y a quelques semaines encore, le quartier de Mouharbine était un champ de bataille. "Les jihadistes l'ont brûlée pour que la fumée empêche les avions de les voir", affirme Mohammed, neuf ans.

    Comme 250 autres enfants, le petit garçon est revenu dans cette école primaire pour la première fois depuis la prise de sa ville par l'EI en juin 2014. Il se dit impatient de reprendre les cours, même si l'établissement ne dispose pour l'instant ni d'eau courante ni d'électricité, et que les livres scolaires ne sont pas encore arrivés.

    "Je suis super content de pouvoir étudier à nouveau! Je veux devenir docteur", assure-t-il avec un sourire qui dévoile une dent de lait manquante. Brusquement, une explosion retentit au loin mais le petit Mohammed ne tressaillit pas, et s'éloigne pour jouer avec ses amis.

    "L'éducation ne peut pas attendre. Elle doit être une priorité", a affirmé à l'AFP Maulid Warfa, directeur du bureau de l'Unicef à Erbil, capitale du Kurdistan, la région autonome kurde dans le nord de l'Irak.

    - "Construire notre futur" -

    "Les écoles peuvent être un outil pour guérir peu à peu (les enfants) des traumatismes qu'ils ont vécus. Énormément d'enfants (de Mossoul) ont vu beaucoup trop de destructions et de morts", a estimé M. Warfa.

    Dans la partie est de la ville de Mossoul, entièrement reprise à l'EI à la faveur d'une offensive lancée par les forces irakiennes le 17 octobre, 30 écoles ont rouvert cette semaine, et plus de 16.000 enfants s'y sont inscrits, selon l'Unicef.

    Quarante établissements scolaires supplémentaires devraient ouvrir leurs portes dans les prochaines semaines, pouvant ainsi accueillir jusqu'à 40.000 enfants.

    Mais le groupe jihadiste contrôle toujours l'ouest de la ville où vivent au moins 300.000 enfants, selon l'ONG Save the Children.

    M. Warfa dit espérer "un rétablissement complet du système éducatif" dans les prochains mois. "C'est un défi énorme", avoue-t-il, soulignant que les enfants représentent 35% des deux millions d'habitants que comptait Mossoul avant l'arrivée des jihadistes en 2014.

    Penché sur le bureau du principal avec sa fiche d'inscription en main, Haider Adnan, 18 ans, est venu aujourd'hui pour "continuer à vivre". Lui qui souhaite terminer ses études secondaires pour pouvoir aller à l'université, est l'un des rares élèves de cette école du quartier de Zouhour à avoir assisté aux cours donnés par l'EI.

    Las de devoir étudier la vie d'Oussama ben Laden, d'Abou Moussab al-Zarqaoui (ex-dirigeant d'Al-Qaïda, ndlr), ou de l'autoproclamé "calife" Abou Bakr Al-Baghdadi, le jeune homme souhaite désormais "apprendre l'Histoire, la géographie et la vraie religion."

    "L’Histoire, c'est important parce que c’est la vie de mes ancêtres. Comment ils ont vécu, comment ils ont évolué", explique le jeune homme. L'Histoire "est une leçon pour apprendre à construire notre futur".

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