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  • © 2017 AFP | Crée le 29.07.2017 à 03h20 | Mis à jour le 29.07.2017 à 03h25
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    Grégory Villemin le 24 juin 1984 --AFP/Archives

    Des versions que tout oppose: avec la confrontation vendredi de Murielle Bolle et d'un cousin, dont le témoignage a été déterminant dans son incarcération fin juin, la justice se penche de nouveau sur la soirée du 5 novembre 1984, un tournant de l'affaire Grégory.

    La confrontation des deux cousins a commencé en début d'après-midi, avec une question centrale: celle qui avait 15 ans à l'époque a-t-elle subi des violences familiales ce soir-là, entraînant la rétractation de son témoignage incriminant son beau-frère Bernard Laroche?

    C'est ce qu'affirme ce parent de 54 ans aujourd'hui, qui a récemment témoigné pour la première fois et dont le récit est contesté par Murielle Bolle.

    À l'époque, les premières déclarations de l'adolescente n'avaient pas convaincu et elle avait fini par dire aux gendarmes qu'elle était dans la voiture de son beau-frère, passé prendre le petit Grégory Villemin le 16 octobre 1984, jour de sa mort, avant de le déposer, pensait-elle, chez des amis des parents de l'enfant.

    Le 5 novembre, Murielle Bolle avait répété ces déclarations devant le juge d'instruction, qui décidait en conséquence d'inculper et écrouer Bernard Laroche. Mais le lendemain, après une nuit en famille, elle était revenue avec sa mère pour se rétracter, disant avoir parlé sous la contrainte des gendarmes.

    Le cousin de Murielle Bolle affirme qu'il était présent le soir du 5 novembre avec les proches de la jeune fille. Il décrit aux gendarmes "une scène insoutenable", un "lynchage" de l'adolescente qui reçoit alors "énormément de gifles par les membres de sa famille", selon des extraits de procès-verbaux d'audition publiés par Le Monde.

    - Des confidences -

    Si les enquêteurs considéraient déjà comme "établi" que Murielle Bolle avait été "malmenée" par sa famille, le cousin ajoute avoir reçu ce soir-là ses confidences: elle lui aurait avoué avoir bel et bien assisté à l'enlèvement.

    Murielle Bolle, qui a aujourd'hui 48 ans, a été mise en examen fin juin pour enlèvement suivi de mort et placée en détention provisoire. Mais elle a maintenu jusqu'ici sa version des faits: elle n'était pas dans la voiture de Bernard Laroche et n'a subi aucune violence de la part de sa famille.

    Le témoin, décrit comme de santé fragile, dit avoir décidé de parler après l'arrestation à la mi-juin de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory. Soupçonnés d'être les fameux "corbeaux" de l'affaire, ils sont mis en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort.

    Vendredi, dans le bureau de la présidente de la chambre de l'instruction de Dijon, Claire Barbier, ce nouveau témoin va devoir répondre aux avocats de Murielle Bolle, qui disent avoir des "arguments solides pour faire vaciller" sa déposition.

    L'une des questions sera notamment la présence sur les lieux d'un avocat, Me Paul Prompt, aujourd'hui décédé. Le cousin jure l'avoir vu ce soir-là. Les avocats de Murielle Bolle affirment pouvoir démontrer qu'il ne pouvait pas être présent.

    - 'Talon d'Achille' -

    Me Jean-Christophe Tymoczko, l'avocat du cousin, reconnaît que ce point "sera âprement discuté" et que c'est "le talon d'Achille" de la déposition de son client, qui compte cependant rappeler à Murielle Bolle "certains points indiscutables".

    "Il attend impatiemment de pouvoir s'exprimer" et espère "bouger la sensibilité de Murielle, pour qu'elle admette qu'il n'est pas un menteur", a dit Me Tymoczko à l'AFP. L'avocat devra cependant attendre son client à l'extérieur, car ce dernier est entendu comme simple témoin.

    Me Stéphane Giuranna, l'avocat de Marcel Jacob, et Me Thierry Moser, l'avocat des époux Villemin, avaient par ailleurs demandé à être présents, une requête rejetée par la présidente de la chambre de l'instruction, a-t-on appris de source judiciaire.

    Dans son arrêt de 1993 innocentant Christine Villemin, la mère de Grégory, la cour d'appel de Dijon avait écarté toute "intention criminelle" de Murielle Bolle quand bien même elle aurait "facilité" l'enlèvement de l'enfant de 4 ans en accompagnant son beau-frère, estimant "impossible" de l'inculper en l'état".

    En discréditant le témoignage de son cousin, les avocats de Murielle Bolle veulent faire un pas vers sa mise hors de cause, avant de plaider sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, le 4 août, devant la chambre de l'instruction de Dijon.

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