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  • © 2019 AFP | Crée le 21.05.2019 à 19h28 | Mis à jour le 21.05.2019 à 19h30
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    Jérome Triomphe et Jean Paillot, avocats des parents de Vincent Lambert, célèbrent la décision de la justice qui ordonné la reprise des soins visant à maintenir en vie le tétraplégique, le 20 mai à Paris. KENZO TRIBOUILLARD-AFP

    Les avocats des parents de Vincent Lambert sont attendus mardi matin au centre hospitalier de Reims pour vérifier la reprise, au moins provisoire, des traitements de ce tétraplégique en état végétatif depuis dix ans, ordonnée, à la surprise générale, par la cour d'appel de Paris.

    Cet énième coup de théâtre, intervenu lundi soir dans une affaire qui a déjà connu de nombreux rebondissements judiciaires depuis 2013, a été fêté par la mère de Vincent Lambert, Viviane, qui a salué "une très grande victoire", tandis que son neveu François, favorable à l'arrêt des traitements, a dénoncé du "sadisme pur".

    La nouvelle est tombée en pleine marche parisienne réunissant plusieurs centaines de personnes réclamant "la vie pour Vincent". Une énorme clameur a retenti quand l'un des deux avocats des parents, Me Jérôme Triomphe, a lancé à la foule, en apprenant leur victoire par téléphone: "On a gagné! Vincent doit vivre, Vincent vivra!", a-t-il crié.

    Avec son collègue Me Jean Paillot, ils doivent se rendre dans la matinée à Reims pour "s'assurer que l'alimentation et l'hydratation seront effectivement reprises".

    De fait, la cour d'appel de Paris a "ordonné à l’Etat français (...) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées le 3 mai 2019 tendant au maintien de l’alimentation et l’hydratation" de Vincent Lambert, selon la décision consultée par l'AFP.

    Le CDPH, comité de l'ONU, avait demandé à la France de surseoir à l'arrêt des traitements dans l'attente d'un examen du dossier sur le fond, mais la France considérait que cette préconisation "est dépourvue de caractère contraignant", mettant en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable".

    - "Calmer le jeu" -

    L'interruption des traitements, couplée à la mise en oeuvre d'une "sédation profonde et continue", avait débuté lundi matin, conformément à une décision médicale signée par le docteur Vincent Sanchez en avril 2018 et validée par le Conseil d'Etat fin avril.

    Jusqu'à présent, tous les ultimes recours déposés par les avocats des parents avaient échoué.

    La famille est coupée en deux camps, d'un côté autour de ses parents, fervents catholiques opposés à l'arrêt des traitements, de l'autre autour de son épouse et tutrice Rachel et son neveu François, qui entendent mettre fin à cet "acharnement thérapeutique" et affirment que l'ex-infirmier psychiatrique âgé de 42 ans avait pris position contre tout acharnement thérapeutique.

    En état végétatif depuis un accident de la route en 2008, il n'a pas laissé de directive anticipée écrite.

    "On était en train d'éliminer Vincent ! C'est une très grande victoire ! Ils vont le réalimenter et lui redonner à boire. Pour une fois, je suis fière de la justice", a jubilé sa mère.

    "La douleur de parents de Vincent, personnellement je n'y crois plus. Je pense que c'est du militantisme qui a pris le dessus depuis de nombreuses années. Ils sont dans un déni absolu", a dénoncé au contraire François Lambert sur Europe 1. Son avocat Me Gérard Chemla, pour qui "on est reparti pour quelques temps de n'importe quoi", compte demander à l'Etat de former un pourvoi en cassation.

    Selon les avocats des parents, la décision de la cour d'appel est "provisoire" d'une "durée de six mois, permettant au comité de l'ONU d'étudier le dossier".

    "On va profiter de ce répit judiciaire pour essayer de calmer le jeu, retrouver un peu de sérénité dans un sujet qui est complexe car il touche à l'humain", a déclaré sur France Inter le président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), Jean-François Delfraissy.

    L'ancien médecin de Vincent, Eric Kariger, a apporté son soutien aux "membres de la famille, respectueux des expertises médicales et juridiques antérieures", mesurant "l’incompréhension et le sentiment de gâchis qui peuvent être les leurs".

    "Je suis très touché parce que je pense d'abord à la douleur qui étreint tout le monde dans cette affaire", a confié le Défenseur des droits Jacques Toubon sur France 24.

    Président de l'association du Droit à mourir dans la dignité, Jean-Luc Romero a déploré "un acharnement des parents, Vincent Lambert se retrouvant au milieu d'une affaire qui le dépasse".

    "J’espère qu’à la suite de ce jugement (...) on transférera enfin et rapidement Vincent Lambert dans un service adapté aux personnes en état paucirelationnel (état de conscience minimal ndlr). Il n’a rien à faire au CHU de Reims", a réagi pour sa part sur Twitter la psychologue Marie de Hennezel, spécialiste de l'accompagnement de la fin de vie.

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