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  • © 2016 AFP | Crée le 06.04.2016 à 05h41 | Mis à jour le 06.04.2016 à 05h45
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    Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, le 21 mai 2015 à Paris ERIC FEFERBERG-AFP/Archives

    Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, qui a engagé la compagnie sur la voie du redressement mais entretenait des relations houleuses avec les pilotes, va quitter le groupe l'été prochain pour prendre la tête de la prestigieuse IATA, l'association internationale du transport aérien.

    M. de Juniac a informé le conseil d'administration de la compagnie franco-néerlandaise "de la proposition qui lui a été faite ce mardi 5 avril 2016 par le Conseil des gouverneurs de l'Association du Transport Aérien International (IATA) de devenir (son) prochain directeur général", a indiqué le groupe dans un communiqué mardi.

    Il "a indiqué qu'il était disposé à accepter cette proposition", a ajouté le groupe. L'IATA tiendra son assemblée générale du 1er au 3 juin 2016 avec l'objectif d'une prise de fonction de M. de Juniac "au plus tard au 1er août 2016".

    Le départ après trois ans de mandat de ce patron, charismatique pour les uns, trop clivant pour les autres, est une surprise.

    Il quitte un groupe en voie de redressement mais encore fragile. Air France-KLM se trouve comme d'autres compagnies historiques prise en étau entre la concurrence féroce des low-cost en Europe, Ryanair et easyJet en particulier, et sur le long courrier de celle des compagnies du Golfe, Emirates ou Qatar Airways.

    Face aux low-cost, il a cherché à développer la filiale Transavia d'Air France-KLM, et a opposé aux secondes une montée en gamme.

    C'est sous sa houlette que la compagnie franco-néerlandaise a renoué avec les profits en 2015 pour la première fois depuis 2008, avec un bénéfice net de 118 millions, après 225 millions de pertes l'année précédente. Au prix d'importants efforts de productivité du personnel, avec une réduction des effectifs des personnels navigants et au sol, et d'une grève des pilotes d'Air France, en septembre 2014 qui fut l'une des plus longues de l'histoire de la compagnie, avec un impact financier négatif de 440 millions d'euros.

    - Deux plans de restructuration -

    Pour redresser le groupe, Alexandre de Juniac a engagé un premier plan de restructuration, "Transform 2015", en 2012, qui s'est notamment traduit par la suppression de 5.500 postes. Un second plan, baptisé "Perform 2020", lui a succédé, mais il a donné lieu à des négociations tendues avec les syndicats.

    Des débordements ont eu lieu le 5 octobre 2015, quand le directeur des ressources humaines, Xavier Broseta a dû fuir des manifestants en colère, en escaladant un grillage devant le siège d'Air France à Roissy, la chemise déchirée.

    "Nous avons opéré un redressement de la compagnie assez spectaculaire (...), fruit de la restructuration et des efforts fournis par les salariés en grande partie et, de manière minoritaire, du prix du carburant qui nous a aidés", avait reconnu M. de Juniac début avril à l'AFP, estimant que le groupe était "sorti de la zone de risques".

    Son départ a également pris de court les syndicats internes.

    "Il met tout le monde devant le fait accompli, y compris le conseil d'administration et le gouvernement", a déploré Béatrice Lestic de la CFDT Air France, assurant que "ce qui nous intéresse, c'est qui va le remplacer".

    Pour Miguel Fortea, numéro un de la CGT Air France, de Juniac reste "l'homme de la stratégie de la division" entre les catégories de personnel et c'est "plutôt une bonne nouvelle qu'il parte", lui qui a mis en oeuvre "des milliers de suppressions d'emplois".

    Le comité de nomination et de la gouvernance d'Air France-KLM a lancé, avec l'appui d'un cabinet international de recrutement, un processus "afin d'identifier le meilleur dirigeant à même de poursuivre la consolidation et le développement du groupe".

    Selon Yan Derocles analyste chez Oddo Securities, il se pourrait qu'un intérim soit assuré par le patron d'Air France Frédéric Gagey, ou celui de KLM, Pieter Elbers. "A part les noms qui circulent depuis un an comme Louis Gallois (PSA), Guillaume Pepy (SNCF), ou Alexandre Bompard" (FNAC), il dit ne pas "voir quelqu'un d'envergure capable de prendre ce poste-là".

    En outre, l'analyste ne "voit pas l'intérêt pour ces personnes-là d'accepter ce poste s'il y a eu vraiment des obstacles insurmontables" qui ont poussé M. de Juniac à partir.

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