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  • © 2019 AFP | Crée le 16.11.2019 à 06h57 | Mis à jour le 16.11.2019 à 07h00
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    La police dirige ses tirs vers les partisans de l'ex président Evo Morales lors d'une manifestation à La Paz, le 15 novembre 2019 RONALDO SCHEMIDT-AFP

    La présidente par intérim de la Bolivie a haussé le ton vendredi contre Evo Morales, le menaçant de poursuites s'il revenait dans son pays, tandis que les partisans de l'ex-chef de l'Etat, qui s'est exilé au Mexique, maintenaient la pression dans la rue.

    Cherchant à imprimer sa marque, Jeanine Añez rompt dans le même temps progressivement les relations fraternelles qu'entretenait Evo Morales avec les gouvernements de gauche latino-américains - Cuba et Venezuela en tête.

    Sa ministre des Affaires étrangères a ainsi annoncé l'expulsion des diplomates vénézuéliens nommés par Nicolas Maduro, après avoir reconnu l'opposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela.

    Au plan intérieur, Jeanine Añez, une ex-sénatrice de droite, a jugé qu'Evo Morales était "parti de lui-même" pour le Mexique après sa démission dimanche. S'il rentrait au pays, il devrait "répondre devant la justice" d'irrégularités lors de la présidentielle du 20 octobre et d'"accusations de corruption", a-t-elle ajouté, lors d'une réunion avec la presse étrangère.

    Evo Morales, a affirmé Mme Añez, a "encore des comptes à rendre".

    Trois jours après s'être proclamée présidente par intérim de ce pays andin enclavé, Mme Añez, une avocate de 52 ans qui affiche fièrement sa foi chrétienne, s'est engagée à "organiser des élections (présidentielle et législatives, ndlr) transparentes".

    Evo Morales a assuré être prêt à rentrer en Bolivie pour "pacifier" son pays, où des heurts émaillent les manifestations qu'organisent chaque jour ses partisans, notamment à La Paz.

    Scandant notamment "Evo, reviens!", agitant des Wiphalas, le drapeau andin indigène multicolore qu'Evo Morales a introduit comme symbole national en 2009, plusieurs milliers de personnes descendues de la ville voisine d'El Alto manifestaient une nouvelle fois leur colère dans les rues de la capitale, a constaté l'AFP.

    "Pour le moment, tout est calme, mais vous allez voir que les heurts vont reprendre", a déclaré Flavio Dominguez, un employé de 55 ans, rencontré par l'AFP.

    "J'ai voté pour Evo, parce que je crois en l'homme, mais je ne crois pas en son entourage", a-t-il ajouté, évoquant les accusations de corruption pendant les presque 14 ans de la présidence d'Evo Morales, premier président indigène de Bolivie.

    - Nouvelles relations avec Cuba et le Venezuela -

    Evo Morales, 60 ans, s'était proclamé vainqueur de la présidentielle du 20 octobre, prétendant ainsi effectuer un quatrième mandat.

    Mais l'opposition a crié à la fraude et de nombreuses manifestations, parfois très violentes, ont eu lieu. Une mutinerie au sein de la police et enfin son lâchage par l'armée l'ont poussé à quitter la présidence.

    Depuis qu'Evo Morales a annoncé sa démission, ce sont ses partisans qui affichent leur colère, assurant que son départ était dû à un "coup d'Etat" fomenté par l'opposition.

    "Il ne faut pas oublier qu'Evo Morales a obtenu 40% des suffrages à la présidentielle", rappelle le politologue Carlos Cordero. Ces manifestations sont "l'expression de la loyauté" de certaines couches de la population, majoritairement indigènes, envers Evo Morales.

    Jeanine Añez entend opérer une rupture avec ses presque 14 ans de présidence.

    La ministre des Affaires étrangères Karen Longaric a ainsi annoncé l'expulsion prochaine de l'ensemble du personnel diplomatique vénézuélien qui "représente le gouvernement de (Nicolas) Maduro" car il a fait preuve d'"ingérence" dans les affaires intérieures du pays andin.

    La veille, le gouvernement de Mme Añez avait reconnu l'opposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela, tout comme une cinquantaine d'autres pays, dont les Etats-Unis.

    Une mesure hautement symbolique, compte tenu des liens qui unissaient Evo Morales et le défunt président vénézuélien Hugo Chavez (1999-2013).

    Dans le même ordre d'idées, la Bolivie va quitter l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba) qui réunit notamment Cuba, le Nicaragua, le Venezuela et plusieurs pays des Caraïbes, et l'Unasur, créée en 2008 à l'initiative d'Hugo Chavez et de son homologue brésilien de l'époque, Luiz Inacio Lula da Silva.

    Cuba a pour sa part dénoncé l'arrestation de quatre de ses citoyens en Bolivie, accusés de manière "calomnieuse" de financer les manifestations contre le nouveau gouvernement de Jeanine Añez.

    Ce dernier a annoncé que Cuba allait rapatrier "725 citoyens cubains qui remplissent des tâches de coopération dans différents secteurs".

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