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  • © 2016 AFP | Crée le 05.04.2016 à 04h33 | Mis à jour le 05.04.2016 à 04h35
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    La présidente brésilienne Dilma Rousseff, le 1er avril 2016 à Brasilia Andressa Anholete-AFP/Archives

    La présidente brésilienne Dilma Rousseff abordait lundi deux semaines cruciales pour tenter de faire avorter la procédure de destitution lancée à son encontre par l'opposition pour maquillage des comptes publics.

    "Cette semaine, les deux camps joueront toutes leurs cartes avec force. La semaine prochaine, nous assisterons au résultat final de cette bataille", a déclaré à l'AFP l'analyste politique Gabriel Petrus.

    L'avocat général du gouvernement, José Eduardo Cardozo, va présenter lundi à partir de 19H00 GMT la défense de la dirigeante de gauche devant la Commission spéciale chargée de rendre un rapport préconisant ou non sa destitution.

    Ce rapport non-contraignant sera soumis la semaine prochaine à l'Assemblée plénière du Congrès des députés, pour un vote crucial qui pourrait intervenir le 15 avril.

    Ministre de la justice jusqu'à fin février, José Eduardo Cardozo va tenter de convaincre les membres de la Commission spéciale que les tours de passe-passe budgétaires reprochés à Mme Rousseff ne sont pas susceptibles de constituer un "crime de responsabilité" justifiant sa destitution.

    Cette commission spéciale est formée de 65 députés de différents partis, dont 36 sont cités dans des enquêtes judiciaires en cours.

    Ensuite, l'opposition devra obtenir l'approbation des deux tiers des députés (342) pour que la demande de destitution soit transmise au Sénat, qui a le dernier mot. Dans le cas contraire, la procédure sera immédiatement enterrée.

    La gauche au pouvoir, lâchée la semaine dernière par le pilier centriste de sa coalition, le PMDB du vice-président Michel Temer, est engagée dans une course contre-la-montre pour capter les votes nécessaires à la survie politique de Mme Rousseff.

    Aidée en coulisses par l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), elle tenter en particulier de convaincre des partis du "grand centre" mou de sa coalition en leur offrant les postes occupés par le PMDB dans la machine gouvernementale.

    La présidente a ainsi renvoyé lundi le président de l'Institut brésilien du Tourisme (Embratur), Vinicius Renê Lummertz Silva, nommé en 2015 par le vice-président Michel Temer qui lui succèderait si elle était destituée.

    Mme Rousseff devrait annoncer prochainement un remaniement ministériel faisant la part belle aux partis de second rang du centre de sa coalition.

    Le Tribunal suprême fédéral (STF) doit en outre décider cette semaine s'il autorise finalement l'entrée au gouvernement de l'ex-président Lula comme chef de cabinet (quasi-Premier ministre) de Mme Rousseff.

    La nomination de Lula a été paralysée provisoirement par un juge du STF, ayant considéré qu'elle pouvait constituer une entrave à la justice, dans la mesure où elle faisait échapper l'ancien président à la menace d'un placement en détention par le juge Sergio Moro, qui le soupçonne de corruption dans le cadre de son enquête sur le scandale Petrobras.

    Les ministres et parlementaires brésiliens bénéficient en effet d'une immunité et ne peuvent être poursuivis pénalement que par le STF.

    Le prédécesseur et mentor politique de Mme Rousseff a dit samedi espérer pouvoir assumer ses fonctions dès jeudi, lors d'un meeting à Fortaleza dans le nord-est, bastion historique de son Parti des Travailleurs (PT). Lula, qui a présidé au boom socio-économique du Brésil lors de la dernière décennie y a affirmé n'avoir jamais vu en 70 ans un "tel climat de haine dans le pays".

    - Dans les cordes -

    Mme Rousseff est accusée d'avoir maquillé les comptes publics en 2014 pour minimiser l'ampleur des déficits et de la récession qui frappe le géant démergent d'Amérique latine afin de favoriser sa réélection. L'opposition lui reproche d'avoir eu recours aux mêmes pratiques début 2015.

    De nombreux juristes estiment que l'accusation est faible pour justifier une destitution de la présidente qui dénonce une tentative de "coup d'Etat" institutionnel.

    Mais la présidente, embourbée dans une crise politique historique, est considérablement affaiblie par le méga-scandale de corruption Petrobras.

    Sa cote de popularité stagne à 10%, 68% des brésiliens souhaitent son départ, et sa majorité parlementaire a volé en éclats.

    La présidente est dans les cordes, même si certains de ses plus farouches opposants font l'objet de sérieuses accusations dans l'affaire Petrobras, en particulier le président du Congrès des députés Eduardo Cunha (PMDB).

    Le nom du vice-président Temer qui brigue son fauteuil, est également cité, mais s'il ne fait pas l'objet de poursuites à ce stade, tout comme celui du Sénat, Renan Calheiros (PMDB), quatrième dans l'ordre de succession.

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